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Prix
Aymen Hacen
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Métamorphoses, migration : Le livre des métamorphoses et de la migration dans les contrées du jour et de la nuit
Adonis
- Mercure de France
- Poesie
- 10 Octobre 2024
- 9782715264809
Avant que ne vienne le jour, je viens Avant qu'il ne s'interroge sur le soleil, j'éclaire Les arbres courent derrière moi, les calices marchent dans mon ombre Puis édifient devant ma face les chimères Des îles et des forteresses de silence dont les paroles ignorent leurs portes. Ce recueil se compose de quatre grands moments distincts. Quatre temps comme les saisons dont il est question. Le travail d'écriture d'Adonis, qui tantôt cite, tantôt invente, révèle la nature de son esprit, sa soif de recherche et de savoir, sa quête à la fois singulière et multiple, entre son Orient natal, ses traditions, ses mythes et ses légendes, et l'Occident plus étudié et passé au crible que rêvé ou idéalisé. Poète méditatif, Adonis est l'homme de toutes les migrations, ouvert aux courants qui se croisent, se combattent et paraissent irréconciliables. Le poème est pour lui le lieu même où la pensée se forme, se déforme et se divise en paraboles. Adonis est non seulement le poète des quatre horizons, du déplacement, du métissage des chants, mais aussi de la mouvance des corps, de la dispersion des atomes, des poussières, des cendres sous le soleil.
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Contrairement à la plupart des poètes arabes de sa génération, Ouled Ahmed ne s'est pas engagé poétiquement en politique, mais il s'est engagé en poésie politiquement. Dommage qu'ils n'aient pas pris modèle sur lui et sur son engagement, leur poésie aurait ouvert un espace de création à partir de la relation entre la vision politique et la vision poétique. Ainsi sa poésie paraît différente : par son individualité, sensiblement et tendrement ; par son regard, du point de vue de la compréhension et de la clairvoyance. La politique et l'idéologie, dans sa poésie, sont restées pareilles à un nuage qui n'indique pour celui qui regarde que ce qui ressemble à la promesse ou aux signes d'une petite pluie passagère. C'est ainsi qu'a vécu Ouled Ahmed dans l'agitation politique et idéologique, à l'instar d'un oiseau dans une forêt : ne fréquentant pas les denses ombrages, il résidait au coeur de la clairière lumineuse, solitaire dans les bras d'une branche solitaire. Adonis 14 janvier 21
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Personne ne sait plus rien, sauf le nom.
Comme si les choses n'existaient que verbalement.
L'écorce dévore la chair.
Et la poussière est l'autre nom du mystère.
Des plus dures la misère de l'homme est dans tout cela :
Il descend dans la bouteille du toi toi.
Il remonte dans la fumée du à votre service à votre service.
Et te voilà, Jérusalem-Urshalim.
Glissant sur la glace du sens.
Et ton ciel avec diables et démons.
Errant sur les océans du langage.
Poète méditatif, Adonis est l'homme de toutes les migrations, ouvert aux courants qui se croisent, se combattent et paraissent irréconciliables. Pour lui, le poème est le lieu même où la pensée se forme, se déforme et se divise en paraboles. Auteur d'une oeuvre abondante, ce nouveau recueil poétique s'inscrit dans le prolongement de Zocalo et Prends-moi, chaos, dans tes bras parus au Mercure de France.
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" Veine rare et d'autant plus précieuse, Une barque pour Lesbos est un poème épique et polyphonique:les Syriens quittent leur Tr oie en flammes et tentent, au péril de leur vie, de rejoindre l'île de Lesbos où la poétesse Sappho, elle aussi contrainte à l'exil, accueille ses enfants naufragés. Né en 1956 à Damas et exilé à Londres depuis 1986, le grand poète syrien Nouri Al-Jarrah, ressuscitant les mythes grecs, fait entendre, dans cette épopée tragique et élégiaque traduite par un écrivain tunisien (dont un roman, L'impasse, paraît chez le même éditeur), les « voix » douloureuses de son peuple martyr: sur ses « tablettes » de sang, s'inscrivent les visages cuivrés de ses frères qui viennent mourir avecl'écume sur les plages de l'Occident aussi bien que « leschagrins de Télémaque » ou « le regard de Pénélope » au départ de son « Ulysse » dont bientôt elle ne pourra plus lire que « les lettres ». Le poète engagé dénonce la terreur sanguinaire. Il lance un immense cri de détresse et de révolte devant l'enfant noyé, symbole de tous les naufragés. Il s'émeut de « la soif des jeunes femmes et la douleur de la voix ». Il pleure avec les siens le « petit verger brûlé à l'oasis [...] de Damas ». Mais, au milieu du sang et des cris, ce témoin essentiel ne sombre pas dans le désespoir, ni dans la violence. Au contraire, le prophète désigne des « éclairs » à nos sombres fenêtres. Il nous exhorte tous, hôtes de cette terre, à nous lever pour construire une humanité solidaire."Yves Leclair, revue Études
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Les textes de ce nouveau pamphlet sont en perpétuel devenir au sens où le lecteur aura à les lire les uns en regard des autres dans le présent volume, ainsi que dans le précédent, Le Retour des assassins Propos sur la Tunisie (janvier 2011-juillet 2012), paru il y a exactement un an. Parution qui malheureusement annonçait celle-ci, l'assassinat politique me semblant on ne peut plus certain (et plus encore) que possible ou probable. C'est dire que l'idéologie, la théologie, la théosophie même étaient déjà là et il suffisait que les ordres fussent donnés pour que les exécutants passassent à l'action.
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Alphabet de l'heure bleue est le livre d'une couleur, le bleu ; il est également le livre d'un temps, la nuit, qui est aussi un espace.
Mais il s'agit essentiellement d'une parole en quête d'elle-même. Une quête à l'issue de laquelle le veilleur, parvenu enfin à épeler son propre alphabet, tente de connaître sa véritable identité. Il donne forme à la parole qui s'achemine vers le silence. Silence quasiment mystique, à l'image de cette lumière intérieure caractérisant le bleu de nuit, ou encore de cette mélancolie roborative vécue pleinement par l'éveillé qui embrasse des yeux, au terme d'une nuit blanche, l'heure bleue.
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" le silence la cécité " est plus une suggestion de titre qu'un titre.
L'ensemble lui-même n'est qu'une suggestion, c'est-à-dire une série de poèmes, un texte polémique doublé d'une démonstration poétique et des fragments tous écrits à même le silence et la cécité. Nés d'une série d'expériences - ou de découvertes ? - ces corps de textes sont placés sous le signe de l'exil, comme s'il existait une frange entre le silence et la cécité, celle-là même qui rend possible la rencontre entre la prose et la poésie, entre le pays réel et le pays rêvé.
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Si j'ai réuni ces textes sous ce titre, c'est pour être fidèle à la pensée et à la passion qui les animent. Cette pensée et cette passion m'animent moi-même. Je puis dire que je puise dans celles-ci la raison d'être de ma vie, alors que le désespoir augmente un peu plus chaque jour. Nulle provocation donc, même si le titre est « accrocheur ». Seule compte la nécessité dictée par le contexte dans lequel ces chroniques et polémiques ont vu le jour, lequel contexte n'a cessé d'empirer prenant tout à tour une posture d'abord faussement épique, ensuite bêtement mélodramatique, enfin sombrement tragique. J'ignore si l'on distinguera les trois grandes parties de ce recueil, mais il le faut dans la mesure où cet agencement a un sens et ce sens ne cesse de se préciser au fil des pages, car en partant de ce qu'on a convenu d'appeler « l'affaire Millet » pour arriver à la dernière guerre sur Gaza, d'Anders Breivik à Mohamed Merah et Mehdi Nemmouche, il y a une progression, un sens, un cours même Entre Oslo, Paris, Gaza, Tel-Aviv, il n'y a vraiment pas de distance ou de limites Les murs, tous les murs et les frontières sont tombés. Il y a juste les lieux médianes, d'où j'écris, ici en Tunisie, au sud de la Méditerranée - Hammam-Sousse et Hammamet-, lieux ayant en commun le mot « hamam », bain maure, lieu destiné à la purification, à la catharsis même pour certains.
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La veuve d'un brigand
Maisoon Saker
- L'HARMATTAN
- Accent Tonique - Poesie
- 4 Février 2014
- 9782343028118
L'icône de la souffrance, les traces du sable, la passion montée en croupe, le fruit pourri, la compagnie de la mort, un corps à titre d'indication, le retour à la soif, l'amer essoufflement, le fidèle gardien, les cauchemars de la compassion, de petits renards dans le demi-cercle, les regrets du labyrinthe, le sentier de la perdition, les vers de terre. C'est ainsi que je commence à tordre les mots.
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Le lecteur se trouvera naturellement en train d'aller et de venir dans l'horizon de ces mots, méditant, questionnant, cherchant, investiguant, à l'abri du commun culturel, notamment dans ses variantes religieuses, politiques et institutionnelles. Abdullah Thabit est au premier rang d'une pléiade de poètes et d'écrivains qui oeuvrent pour la découverte de nouvelles voies entre les relations naissantes et compliquées, dans notre monde moderne, entre l'homme et l'univers, entre la langue et les choses de l'univers, entre le mot et la chose.
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Ce recueil ne déroge pas à la fonction première de la poésie : il donne corps à la parole. A "Haute voix", "Dire Non" et "Je vis" sont les trois sections qui composent ce recueil, mais ils constituent surtout les mots indispensables à cette sorte de chiromancie. Lire dans les lignes de la main la vérité du monde, c'est - pour le poète - prévoir les attaques des tempêtes, ériger la parole en brise-vent et chanter, encore et toujours, dans la jubilation du corps et de l'esprit.
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Atteint par la couleur de l'argile
Herzallah Bouzid
- Éditions L'Harmattan
- Accent Tonique - Poésie
- 30 Mai 2018
- 9782343150192
"Bouzid Herzallah a ressenti un tel manque et un tel sentiment d abandon. Il n était pas exclu qu il cesse définitivement d écrire face aux évidences d une réalité qui s écroule et à une mort banale dépourvue de sens et de vraies douleurs. Il s est retrouvé obligé de creuser dans ce qui reste en lui...Ce qui le ramène à son ""argile"" et à sa source première. Ceci lui offre une dernière chance pour que devienne pertinente l interrogation et qu il se trouve ainsi dispensé des réponses inespérées."
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Les retrouvailles entre un mentor et son disciple, séparés par la Révolution, s'avèrent d'autant plus difficiles que le maître semble être impliqué dans la disparition d'une femme. Sur fond de chaos politique, une histoire d'amour finit de sceller le destin d'un homme, d'une génération, et plusieurs pages de l'histoire d'un pays - tous acculés à l'impasse. L'Impasse est un roman qui se passe en une journée, un certain 22 février. Ce sont les retrouvailles d'un narrateur (jeune et brillant universitaire) avec son mentor qu'il a perdu de vue depuis quelques années à cause, ou peut-être grâce, à la Révolution tunisienne. L'histoire est un peu simple, mais elle est trop complexe. C'est l'histoire d'un homme de plus de 60 ans, brisé, qui n'est plus que l'ombre de lui même. Son élève est meurtri de voir son mentor perdu, apparemment à cause d'une femme dont c'est l'anniversaire, le 22 février. Au cours de ces retrouvailles, le mentor qui s'appelle Arkam Mantri raconte ses déboires à son élève, lui même devenu professeur. On comprend qu'il y a un vrai problème. Un conflit de générations sur fond de révolution, sur fond de crise économique, politique, sociale, morale, dans un pays où il y avait de l'espoir, qui a vécu une vraie révolution, mais où beaucoup de choses se passent mal à commencer par le fanatisme religieux. Le narrateur raconte comment il cherche à aider son mentor. Il cherche aussi à dialoguer avec d'autres personnes comme Rabii, le colonel, et Momo, le barman, conscient lui aussi de la réalité et surtout de l'histoire de son pays. Il s'agit d'un voyage, d'une histoire d'amour impossible. Alors que le narrateur et son maître sont conscients que sur fond d'hypocrisie sociale, de morale ambiante, l'amour est vraiment impossible.
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Casuistique de l'égoisme ; journal du Ramadan 1434-2013
Hacen Aymen
- Nirvana
- 1 Février 2014
- 9789973855695
Paru en février 2014 aux éditions Nirvana, Casuistique de l'égoïsme d'Aymen Hacen est un témoignage des événements personnels et publics du ramadan 1434-2013. Un va-et-vient entre l'individuel et le collectif structure ce journal où le lecteur vit, jour après jour, les affres et jubilations de l'auteur.