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Isabelle Pinçon
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Petita venue de la terre, prononcée à haute voix,
les doigts dansent sous le lustre du soleil,
le bonheur entre dans la parcelle, le ciel est brûlant.
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Pour sa croissance Petita est dotée de Granda
et un peu plus loin de Trèsgranda et encore
encore plus loin de Plusquegranda, l'ensemble
constituant un quatuor attablé sous un parasol
aux couleurs vives, quatre tailles bien proportionnées
installées dans le baluchon du temps. -
C'est un petit bruit d'abord, dessous dedans,
derrière et devant, qui bat vite, très très vite,
pressé d'écarter les herbes hautes, grimper
à l'aplomb, un petit bruit dans un terrain de jeu
minuscule.
À la périphérie nous sommes regroupés, parfois
inquiets, parfois joyeux, avec tes exploits en construction.
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Je te reconnaîtrai quand tu sortiras avec ton petit
sac de randonneuse.
Comment te mettre à l'abri des catastrophes ? -
Quelques mots sur une page, et la voilà saisie, Lapetitegens, silhouette familière, qui pourtant aussitôt s'échappe pour se recomposer plus loin, avec quelques bribes de sensations d'enfance et beaucoup de malice.
Isabelle Pinçon, dans ce livre où les mots nous donnent à imaginer bien plus qu'à voir, traque joyeusement ce personnage fragile et fugace. Elle prend garde à ne jamais l'enfermer dans une définition, à toujours lui laisser mille possibilités de s'évader du réel.
L'écriture croque, cherche, fouille, et nous voilà, lecteurs, à bricoler Lapetitegens à notre image, avec un morceau de laine resté là, avec un dessin au crayon dans la marge, avec une photo retrouvée dans un album.
Cette petite gens n'est-elle pas le reflet des forces invisibles qui nous animent, et la preuve que toute certitude demeure insaisissable ?
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Où il est question de racines et de maison qui roule vers le soleil « .... le ventre de ma femme s'ébroue à chaque coup de marteau. Elle m'a demandé aussi, quand j'aurai fini de rendre la maison encore plus normale, de fabriquer un petit lit à barreaux pour loger son arbre devenu énorme. »
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tu me demandes si ça existe d'autres mots pour dire je t'aime.
répondre qu'il n'y pas d'autres mots que ceux-là en train d'être dits par toit. isabelle pinçon, lhommequicomte.
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Chambre zérosix Ce qui l'intéresse dans le paysage Juste en face du lit La bordure du mur jusqu'à mi-hauteur qui imite le vrai bois Le sapin le chêne le poirier le cerisier ou le merisier La bordure en linoléum qui ramène à lui l'amour des arbres Ses veines ses torsions Il admire le faux chef d'oeuvre avant de revenir à l'étonnement du départ Ascension vertigineuse La conquête qui va de l'arbre enraciné jusqu'à la mer qui recouvre
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Treize tableaux adressés à Théo D'après les lettres de Vincent Van Gogh à son frère Théo Mes tableaux ne se vendent pas. Je n'y peux rien. Le jour viendra cependant. On verra que cela vaut plus que le prix de la couleur. Plus que le prix de ma vie. Plus que ce que chacun nous y mettons.
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« Vous voilà doucement, sans un bruit, alors parfois ça fait des braises, revenu, je nous aime autrefois pourquoi, quand on remue les cendres, il faut des cendres bien froides, des cendres très anciennes, d'accord, et remuer longtemps. »
L'écriture cherche à s'adresser à celui qui disparaît, inexorablement et sans trêve, cherche à remémorer redresser l'image si elle se présente, refaite refigurée et pourtant perdue enfouie, le déterrement n'a pas lieu, la surface est glacée.
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« Zouve est mort, vous ne le trouverez plus, Zouve mort mais pas moi, je vous raconte Zouve avec du passé, vous voulez, des photos, des albums, la bande-son, des mouvements de dos, de face, avec le paysage, je vous raconte Zouve pour me débarrasser. »
Parcours initiatique qui s'acquitte d'une présence, qui dévitalise l'autre le vampirise, acte volontaire de recouvrement du sujet.
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Un livre, c'est le faire.
Cette action doit toujours commencer car c'est commencer qui fait qu'on supporte, qu'on n'est pas seulement une tombe du vécu. ouverture du livre : " je suis remplie de choses à oublier ". et sa clôture le rappelle : " dans le bec d'une tourterelle vole un nid en construction ". mais le livre est-il vivre ? ainsi les mots ne savent pas être des choses, résistent ! isabelle pinçon tente bien d'en vendre, d'en découper comme viande, mais " le dernier morceau (.
. . ) sur l'étal contient l'histoire " ; d'en chausser. mais " j'ai des ampoules aux pieds ". dans le livre, s'il y a la vie c'est par la voix qui l'écrit, qui court-circuite la grammaire, ses ordres d'apparition et de disparition, temporels par exemple : " il me manque autrefois li " . isabelle pinçon ne veut que l'apparition, que la voix qui vient. c'est-à-dire qu'elle ne veut que l'interlocuteur. condition d'existence concrète.
S'adresser enlève l'écorce: " avec vous, c'est moi " . formidable et paradoxal singulier. morale de base, de vie humaine : " quand on joue avec les mots, on se fout des objets ".
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Ici, algerie - cinquante fois un poeme
Isabelle Pinçon
- La Passe Du Vent
- 29 Octobre 2020
- 9782845623651
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Homme parfait - 53 proses pour une guerison rapide
Pincon Isabelle
- L'Oeil Ebloui
- 8 Novembre 2022
- 9782490364350
Homme parfait se présenterait quand la vie se défile. Venu d'on ne sait où, à la vitesse d'une météorite, son apparition, nécessaire et consolante. Fantasmé par Isabelle Pinçon, auteure nantaise qui a déjà publié une vingtaine d'ouvrages de prose poétique.