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Martin Melkonian
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Deux interlocuteurs. Le second donne des coups de sonde dans l'expérience d'un "disparu de la langue". Le vide entoure l'un, attire l'autre.
Il y a de la place au bord du vide.
Auteur d'un grand nombre de livres très connus, Martin Melkonian aborde ici une forme qui déconcerte l'essence même de son écriture.
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«Dans un premier temps j'ai apprivoisé les couleurs et réveillé les sensations tactiles inscrites dans la mémoire d'un fils de tailleur ; rêvé sur les bruits d'une langue maternelle perdue, l'arménien, et sur un environnement parental, plus ou moins exclusif, plus ou moins encombré. J'ai découvert ainsi Constantinople et le Caucase sans y avoir mis les pieds. Ensuite j'ai interrogé l'amour d'un adolescent pour son père alité, un étrange et doux témoin de la mort hospitalière, dans les années soixante, à Paris. C'est finalement en agençant ces diverses miniatures, d'un âge pré-littéraire que je suis parvenu à déterminer l'origine de mon écriture : avant qu'elle ne m'enveloppe, ne me protège, ne fasse force d'univers. Martin Melkonian, quoique d'origine arménienne, se considère d'abord comme un vieil habitant de la rue du Faubourg-Saint-Martin. C'est dans ce quartier jadis populaire - qu'il ne cesse de traverser en mémoire et auquel il demeure profondément attaché - qu'il reconquiert son véritable espace natal.
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Le Mont Kailash, dans l'Himalaya tibétain, est le lieu de pèlerinage par excellence pour les bouddhistes. Photographies et texte accompagnent des pèlerins dans leur périple autour de ce mont sacré.
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D'Istanbul à Paris, de 1910 à aujourd'hui, une femme traverse les épreuves de la Grande Catastrophe et de l'exil.
Prénom :
Victoria. Signe distinctif : le profil de médaille d'une héroïne bravant les fantômes d'un pays où "des lambeaux de tissus ondulent par grands plis dans un désert lointain, une prison à ciel ouvert". Avec l'énergie d'une écriture qui rassemble les fragments d'une vie, les aimantent pour ainsi dire, Martin Melkonian libère de l'anonymat une figure attachante.
Quelqu'un d'inoubliable.
Il serre au plus près les rares archives qu'il a en sa possession, crève les poches de silence et comble les lacunes. Un mausolée est dressé. Celui du territoire perdu, de l'origine enfouie, de l'Arménie intérieure. Victoria qui passe. Victoria des traces. Victoria qui reste. Victoria des coeurs.
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Armenie noire, Armenie blanche
Martin Melkonian
- L'Harmattan
- Accent Tonique - Poésie
- 6 Mars 2025
- 9782336511184
Des colonnes de déportés.
Un observateur s'approche.
Il semble à la recherche
d'une personne qu'il aurait connue.
Il a beau fouiller du regard,
il n'appréhende qu'un mirage désastreux:
celui du génocide des Arméniens
de l'Empire ottoman, en 1915.
Faim, soif, sévices transforment les humains
en spectres porteurs de haillons.
En six langues succédant au français,
Martin Melkonian nous donne à lire
l'évocation hypnotique
d'une longue marche exterminatrice.
Le verrou ethnique alors saute:
un deuil universel est commémoré. -
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Recherche 9782952635868
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La rencontre du regard et du désir alors que le désir s'inquiète de sa disparition prochaine. Une conférence. Mais c'est celle d'un inexpert d'un » maître provisoire «, comme le souligne l'auteur. Le sujet en est le désir. Mais pas le désir abstrait, de n'importe qui, à n'importe quel endroit, à n'importe quel moment.oeil se trouve en outre, que ce désir circonstanciel est photographié ; que la photographie, sans être montrée, invite à une fiévreuse description. Si l'image soustraite provoque ainsi l'imaginaire de l'auditeur ou du lecteur, c'est que le désir d'une personne pour une autre s'augmente avantageusement du désir du tiers conférencier qui a photographié, qui a décrit et qui maintenant nous parle.
Martin Melkonian est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages. Il a publié aux éditions d'écarts : Conversations au bord du vide, Edward Hopper luttant contre la cécité, Les corps introuvables, Un cahier pour se perdre, L'enfance du regard.
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» Ici personne ne meurt «, lisons-nous dans ce cahier. C'est bien avec une rare ingénuité que Martin Melkonian en appelle à l'inscription calligraphique puis typographique : à une vérité de l'être mis en pages. Cette vérité ouvre un espace ou plutôt s'ouvre à l'espace du livre. Grâce à sa présence architecturale, sa respiration spécifique, le blanc des pages y est sa demeure. La perte annoncée dès l'ouverture (le titre) réside dans le «lâcher» de l'inscription ; le gain, dans le cahier fait livre. Et puisque, répétons-le » ici personne ne meurt «Un cahier pour se perdre invite à l'exploration de très anciennes traces mémorielles. Le lecteur dont le geste originel est de se pencher, éprouvera à coup sûr le vertige. Le vertige en poésie.
Martin Melkonian est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages. Il a publié aux éditions d'écarts : Conversations au bord du vide, Edward Hopper luttant contre la cécité, Les corps introuvables, Un cahier pour se perdre, L'enfance du regard.
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L'effarement, l'égarement et l'éclipse de l'énergie vitale au seuil d'un abîme désiré plus que tout constituent la trame des Corps introuvables.
Plusieurs décors coulissent au fond d'une scène imaginaire pour donner à voir ce que précisément le regard ne souhaite pas voir : des esprits qui n'ont pas assez d'âme pour devenir des esprits, des corps qui n'ont pas assez d'incarnation pour devenir des corps. Il en résulte des personnages électrisés, lucides, disjoints. Les mots suivants sont tatoués sur la peau de l'un d'eux : « il va à l'homme comme à l'échafaud. » Dans ce récit halluciné et dérangeant, l'acuité du regard s'oppose à la perte, à l'oubli, à l'aveuglement par degrés ; elle soutient une lutte farouche contre l'expérience de la défiguration infligée par l'histoire.
Martin Melkonian est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages. Il a publié aux éditions d'écarts Conversations au bord du vide en 2004 et Edward Hopper luttant contre la cécité en 2005.
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Edward hopper luttant contre la cécité
Martin Melkonian
- Ecarts
- Fil A Fil
- 12 Octobre 2005
- 9782912824721
- Seule la pureté commande à l'approche picturale d'un maître.
- Il n'y a pas de doute là-dessus. Nus devant ses tableaux, appréhendant chaque fois l'ensemble et les détails, le recherchant, lui, dans l'ombre découpée d'un personnage ou près d'une tache de lune. Le recherchant, l'inconnu qui s'avance vers nous, tout à son étonnement de nous donner une image incandescente.
- Un permis de voir ?.
- Oui. Car jusqu'alors nous demeurions à l'intérieur de la caverne américaine.
- Et maintenant ?
- Maintenant, nous marchons sur les ombres découpées du texte.
Martin Melkonian procède par augmentations ou additions successives. Évitant le retour systématique au tableau peint par Hopper en mille neuf cent vingt-six, il cherche à donner " du corps " à une scène accidentelle et à un personnage pétrifié.
À travers le processus de l'écriture par augmentations ou additions successives, le souvenir donne précisément du corps à ce qui a disparu du champ de la vision.
Le tableau ne montre pas la disparition : il est structuré à partir de la disparition. À son tour, l'écriture de Martin Melkonian est structurée à partir de la disparition du tableau (du corps matériel du tableau). On assiste ici, de degré en degré, à une étonnante reconfiguration.
À une vision après la vision.
Un acte de voyance.
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Il y a des pulsions, des sensations, des pensées, il y a des amours, il y a des voyages, il y a la pression sociale, il y a la solitude, il y a quelques nuits, des dates et des dates piquées à l'abandon dans les pages, il y a l'échange amical, il y a la tentation de juger et de s'enfermer, il y a la volonté de se transformer, il y a l'appel de la maison lointaine, de la campagne, de la mer, du mont-saint-michel, il y a la mort d'une mère.
Tout cela se touche sans se rejoindre, à l'image du réel où, à cause du désir qui nous meut, nous faisons chacun l'expérience du manque. l'écriture du journal intime ne comble évidemment pas ce manque majeur et générique. il n'en demeure pas moins qu'elle se découvre responsable d'une vérité restituée signe après signe. c'est un acte toujours ouvert. un acte extime.
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Monsieur Plume d'Henri Michaux, Monsieur Monsieur de Jean Tardieu, Monsieur Songe de Robert Pinget, Monsieur Cristal d'un écrivain feutré, un nommé Gilbert échappé d'un roman de Marcel Arland, un épistolier qui s'adresse à un correspondant imaginaire sous le masque de Pierre Bettencourt, un époux de l'attente, aux dires de Guy Lévis Mano, voilà une parentèle d'enseignants poétiques. Ils portent un regard d'aigle sur la trame irrégulière des vies. Ils ne cherchent pas à séduire. Ils donnent sans compter traces, énigmes, paraboles, fables, visions, et souvent de façon concise. Avec Diaspores, Martin Melkonian recueille les restes d'une «lignée incertaine», échos brisés de voix essentielles. Un personnage qui se déclare «maillon et jalon» y prend corps et se confie à un proche. «Son identité est vague, laisse entendre ce dernier. Pour autant, ce qu'il énonce mérite d'être retenu.»
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un petit héros de papier fait une incursion au pays de l'écriture, c'est-à-dire à l'endroit même où elle se fabrique.
les quatre séquences de ce récit (" les intercesseurs ", " les livres complices ", " la table à écrire ", " la trousse à rêveries ") pourraient suggérer quatre expériences distinctes. il n'en est rien. elles sont en miroir. martin melkonian puise dans sa mémoire et dans sa bibliothèque idéale. il reprend l'ordre de ses souvenirs qu'il tient à restituer avec justesse. c'est un travail de main et de tête sur la matière du texte.
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Résident aux confins
Martin Melkonian
- L'Harmattan
- Accent Tonique - Poesie
- 21 Avril 2023
- 9782140329975
Des journées de silence ont construit sur le papier, brindille poétique après brindille poétique, un lieu d'observation, pas vraiment un refuge - le nid bien cousu d'un « résident aux confins ». Rien de fermé. Une quête pluridimensionnelle. La révélation d'une couleur secrète. Secrète, secrétée. D'une couleur filigranée. Dans ce recueil, la quête se confond avec l'enquête. Tant il est vrai que, livre après livre, Martin Melkonian conduit ses lecteurs quelque part.
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