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Michel Collot
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La face sensible de la terre : paysage et écologie
Michel Collot
- Le Pommier
- 25 Septembre 2024
- 9782746527898
Obsolète, le paysage ? Bête noire de certains penseurs de l'écologie, il se voit accusé de perpétuer l'anthropocentrisme et le dualisme responsables de la dégradation de nos milieux. En bref, d'être le parfait avatar des travers de la modernité.
Pour Michel Collot, ce procès est par trop expéditif et repose sur une conception traditionnelle du paysage que la pratique des écrivains et des artistes ainsi que les sciences humaines contemporaines ont profondément transformée. Mobilisant à la fois la philosophie et l'urbanisme, la peinture et la musique, la géographie et la littérature, il montre les liens intimes qui se nouent entre l'homme et la nature au sein du paysage, envisagé comme la face sensible de la Terre. D'hier à aujourd'hui, de Reclus à Merleau-Ponty, de Rousseau à Henri Raynal, de Schubert à Eisenstein, du Lorrain à Nicolas de Staël, les oeuvres qu'il convoque sont riches d'enseignements pour une écologie du sensible, qui traite le paysage non seulement comme un environnement naturel à préserver mais comme un bien social et culturel à faire fructifier.
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La crise écologique que nous traversons a profondément transformé notre rapport à la nature, au point qu'aux yeux de certains la notion et le mot même de nature seraient devenus inadéquats pour penser la place de l'homme dans le monde à l'ère de l'anthropocène.
L'écologie nous invite à nous défaire de l'anthropocentrisme dont notre culture, et notamment la représentation du paysage et l'expression du sentiment de la nature auraient été porteuses.
Michel Collot montre que cette hypothèse d'une « fin de la nature » repose sur la conception d'une nature-objet, régie par des lois mécaniques, qui a prévalu un moment dans l'Occident moderne mais que l'évolution récente des sciences de la vie et de la terre, comme celle des sciences humaines et sociales a largement remise en cause. S'il est vrai que la crise écologique, comme le dit Baptiste Morizot, est aussi une crise de la sensibilité, il convient de mobiliser pour y remédier un nouveau sentiment de la nature, que Michel Collot propose de définir comme une écosensibilité.
La richesse et la diversité de la production artistique et littéraire qui met en scène et remet en jeu aujourd'hui nos relations avec la nature permet d'échapper à une certaine doxa écologique ou écologiste. Elle nous aide à inventer un nouvel humanisme, qui cesse d'opposer l'homme et la nature, la nature et la culture, au profit de leur interaction féconde. -
André du Bouchet, une écriture en marche
Michel Collot
- L'Atelier Contemporain
- 19 Mars 2021
- 9782850350306
André du Bouchet est l'un des poètes français les plus singuliers et les plus marquants de la seconde moitié du XXe siècle. Michel Collot explore ici les principales étapes de son itinéraire poétique et les divers aspects de son oeuvre. Il l'a placée sous le signe d'une "? écriture en marche ? ", étroitement liée à un parcours de l'espace, que révèle le travail des carnets, à une pratique singulière de la traduction, et au dialogue avec des poètes admirés comme Hölderlin, Reverdy, ou Celan.
Il interroge ensuite le rapport qu'André du Bouchet a entretenu de longue date avec la peinture, notamment avec celles de Giacometti et de Tal Coat ? : elle a puissamment contribué à infléchir son écriture et sa relation au monde, en le rendant particulièrement attentif à la matière des mots et des choses et à la mise en page de ses textes. Dans sa poésie, l'expérimentation formelle est inséparable de l'expérience sensible.
Michel Collot montre comment cette double visée se décline selon des modalités diverses, en fonction des différents genres pratiqués par André du Bouchet, comme le recueil de poèmes, le "? livre d'artiste ? " ou la prose fragmentaire. Dans ce parcours d'une oeuvre difficile, qui déroute parfois le lecteur, Michel Collot s'est efforcé d'en restituer la complexité de la façon la plus claire possible, sans pour autant la simplifier mais en évitant de redoubler l'obscurité nécessaire à la poésie par un commentaire inutilement abscons.
Cette monographie, appuyée sur des documents inédits et des analyses précises des textes, est aussi animée par un propos et une écriture personnels, sous-tendue par un dialogue fécond entre l'oeuvre d'André du Bouchet et la conception de la poésie propre à Michel Collot. Dans sa postface il raconte comment cet échange s'est instauré à partir de ses lectures, s'est enrichi grâce à ses rencontres avec le poète et s'est poursuivi à travers les aléas de l'existence.
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Le chant du monde ; tendances de la poésie française contemporaine
Michel Collot
- Corti
- Les Essais
- 21 Février 2019
- 9782714312174
Pour essayer d'y voir un peu plus clair dans le paysage brouillé de la poésie française contemporaine, Michel Collot en retrace l'évolution depuis 1960, en dégageant ses principales étapes et les diverses tendances qui l'animent. Pour compléter ou corriger l'image, souvent partielle et partiale, qui en est donnée, il met notamment l'accent sur celles qui, depuis les années 1980, ont contribué à « rouvrir l'horizon » de la poé- sie française et francophone : le renouveau du lyrisme, une plus large ouverture au monde, et la recherche d'une « nouvelle oralité », qui concourent à faire réentendre le chant du monde.
Après deux décennies marquées / dominées par le textualisme et le formalisme, les années 1980 ont vu l'émergence d'un « nouveau lyrisme » qui ne se limite pas à l'expression du sentiment personnel mais s'accompagne d'une plus large ouverture au monde et de nouvelles formes d'oralité qui renouent avec le chant, longtemps proscrit de la scène poétique française. « Il y a encore des chants à chanter », écrivait Paul Celan, confronté aux tragédies de son siècle ; harmonieux ou dissonants, ils font entendre aujourd'hui.
À ces diverses tendances correspondent autant de façons différentes d'aborder les rapports entre la poésie et la nature, l'écriture et les lieux / le langage et l'espace, la lettre et le sens, le vers et la prose. Michel Collot analyse les formes singulières et les enjeux multiples qu'elles revêtent dans quelques oeuvres marquantes du dernier demi-siècle : celles de Bernard Noël, Michel Deguy, Jean-Paul Michel, Lionel Ray, Jean- Claude Pinson, Antoine Emaz, Philippe Jaccottet, Pierre Chappuis, François Cheng, et André Velter.
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Situé au coeur du travail de Pierre-Luc Poujol, l'arbre n'est jamais dépeint ni traité de manière univoque. Variant les techniques - dripping, résille, toile délavée -, Pierre-Luc Poujol accentue les effets de décomposition propres à un motif qui est depuis longtemps caractéristique de la modernité. Mais, en raison des catastrophes naturelles entraînées par le changement climatique, le motif de l'arbre se charge aujourd'hui dans le travail de Pierre-Luc Poujol d'une dimension nouvelle, emblématique des menaces qui pèsent sur notre monde : de l'arbre aux couleurs triomphantes, situé entre abstraction et figuration, Pierre-Luc Poujol a évolué vers des formes de plus en plus déstructurées, utilise des fragments de végétaux au lieu de pinceaux et ajoute des matériaux naturels, tels que la cendre ou le bois brûlé. Il ne travaille plus sur la nature mais littéralement avec elle. Il en résulte des oeuvres singulières : d'une grande économie de moyens, elles font des arbres autant d'idéogrammes secrets, que leur beauté rend désirable jusque dans la menace même de leur disparition. Catalogue de l'exposition « Pierre-Luc Poujol. Arborescences » présentée au musée Paul Valéry de Sète (23 mars/26 mai 2024). Plus de 50 peintures et sculptures sur bois.
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Texte de Michel Collot sur une série de photographies de Nils-Udo(format leporello sous couverture) ... Vu depuis le rocher des Fileuses, le spectacle était saisissant : la teinte claire du bois écorcé faisait ressortir contre le granite des falaises la silhouette de la demi-feuille et donnait une égale netteté à son reflet dans les eaux sombres de la Creuse, qui la doublait d'une moitié identique, de manière à donner l'illusion qu'elle était complète. La transparence de cette structure ajourée lui permettrait de se fondre dans son environnement : en s'offrant au regard, c'est le paysage qu'elle donnait à voir avec des yeux neufs. Le terme d'installation convient mal pour caractériser, ici comme ailleurs, l'intervention de NILS-UDO : il ne s'agit jamais pour lui d'occuper le terrain, encore moins de se l'approprier, mais au contraire de se plier à ses exigences et d'exalter le génie du lieu. Il vaudrait mieux parler d'un assemblage, qui rassemble et fait se ressembler les productions de l'art et les éléments naturels. Si les reflets dans l'eau fascinent tant NILS-UDO, c'est qu'ils illustrent la collaboration étroite entre l'artiste et la nature, qui suscite et complète l'image qu'il s'emploie à créer... M. Collot
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«Poète mineur, je vais au charbon. Je m'enfonce dans le sous-sol des mots et de la mémoire, les couches sédimentées du sens en décomposition, pour en extraire le précieux minerai, tirer d'une langue fossile une énergie nouvelle». M.C.
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Avec des gouaches de Djamel Meskache / "J'aurais voulu bâtir un tombeau pour SYLVIE, mais il n'y a plus de place dans la ville des morts, aussi surpeuplée que celle des vivants. Elle a dû se contenter d'une case minuscule au columbarium, et son nom n'a pu être gravé dans le marbre: il est à peine lisible sur la plaque administrative scellée dans le plâtre qui bouche l'entrée de sa cellule.
Il est interdit de déposer des fleurs au pied du mur. On ne peut même plus lui rendre visite, le cimetière étant fermé pour cause de confinement. Du moins aurai-je pu inscrire son prénom dans ces pages, pour qu'il vive dans la mémoire de ceux qui auront envie de les parcourir et pour en accentuer la seconde syllabe, qu'elle aimait détacher pour mieux y faire entendre l'appel de la vie." M. COLLOT
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Dans les poèmes comme dans les essais de Michel Collot, l'écriture apparaît foncièrement liée aux lieux. Cette liaison intime s'est très tôt imposée à lui sans qu'il sache d'abord quoi en faire ni comment s'en défaire. Comme tout un chacun, le poète fait partie des lieux où il vit, aime, travaille, écrit. Ce ne sont pas toujours des lieux d'élection, mais il leur appartient et il lui faut en prendre son parti pour tenter d'en devenir partie prenante. Prendre le parti des lieux, c'est apprendre à les dire et à les connaître. Or cette co-naissance n'est pas exempte de parti pris, car elle implique la reconnaissance du lien qui nous unit à eux. c'est aussi en tirer parti, pour créer des paysages qui les figurent et les transfigurent grâce aux pouvoirs de l'image et du langage. Dans ce recueil, Michel Collot explore les multiples dimensions de ce rapport aux lieux, qui prend sa source dans les expériences de l'enfance et s'épanouit dans l'espace du poème et du tableau. Ce mouvement, qui va d'une « autobiogéographie » à une poétique des « lieux à l'oeuvre », le conduit à traverser quelques territoires privilégiés, comme la montagne, la capitale ou la Méditerranée, à évoquer son goût des voyages, son inaptitude à résider et sa fascination pour cette « autre scène » que nous hantons la nuit.
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A quelle alliance devons-nous d'être jusqu'aux replis les plus secrets de notre chair irrigués d'air.
Michel Collot.
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Pour donner à entendre le silence, le poète ne doit pas le briser mais le faire vibrer. Cherchant à exprimer ce qui déborde les pouvoirs du langage, Pierre Thibaud se garde de l'emphase et des éclats de voix : il préfère « parler bas » et rester sobre, pour suggérer en peu de mots ce qu'un discours trop sûr de lui échoue à dire. Il maintient le poème « à la croisée de l'immense et du rien », « du vide et du plein?». Sa parole est « tissée de silences » et c'est cela qui lui donne sa « résonance ». Sa poésie est, comme celle de Mallarmé, « musicienne du silence ».
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Le Corps cosmos Le corps est l'un des objets fétiches de la modernité ; son culte est devenu un lieu commun de notre culture, de masse comme d'avant-garde.
Mais, sous les apparences de ce consensus, il inspire à ses zélateurs des démarches très différentes, révélatrices des options divergentes voire opposées qui divisent la création et la pensée contemporaines. Il occupe une place centrale dans la poésie moderne, où l'on voit se dessiner une ligne de partage entre deux tendances rivales. La première dresse le corps contre l'esprit, et se place volontiers sous le signe de l'insensé et de l'immonde, par refus de la beauté, mais aussi du monde.
L'autre fait du corps un carrefour entre la matière et l'esprit, la conscience et le cosmos, le signifiant et la signification. A l'image d'un corps déchu ou dégradé, souvent exhibé sur le devant de la scène contemporaine, Michel Collot oppose, en s'appuyant sur quelques oeuvres exemplaires et sur sa propre pratique poétique, la vision d'un corps cosmos, où l'esprit s'incarne dans une chair qui est à la fois celle du sujet, celle du monde et celle des mots.
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On a vu récemment se multiplier les travaux consacrés à l'inscription de la littérature dans l'espace et à la représentation des lieux dans les textes littéraires.
Dans la première partie de cet ouvrage, Michel Collot en propose un panorama et les situe dans le contexte du tournant spatial des sciences humaines et sociales, mais aussi dans l'évolution des genres littéraires, caractérisée par une spatialisation croissante des formes poétiques et narratives. Il s'emploie à en définir les principales orientations, en distinguant approches géographiques, « géocritiques » et « géopoétiques », sans renoncer pour autant à les articuler pour constituer une véritable « géographie littéraire » capable de rendre compte des différentes dimensions de l'espace littéraire : la référence à des lieux réels, la construction d'un « univers imaginaire » ou d'un « paysage » et la spatialité propre au texte.
Il formule quelques propositions sur leur place et leur signification respectives, qu'il illustre dans la seconde partie par une série d'études situées à diverses échelles : celle de la production littéraire d'un continent à une époque donnée (l'Afrique noire postcoloniale), celle de l'oeuvre complète d'un auteur (Supervielle, Butor, Silvia Baron Supervielle, Pierre-Yves Soucy), celle d'un ouvrage particulier (de Claude Simon ou de Jean-Christophe Bailly), voire celle d'un ou deux extraits significatifs (Barbey d'Aurevilly).
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Paysage et poésies francophones
Michel Collot, Antonio Rodriguez
- Presses De La Sorbonne Nouvelle
- 2 Juin 2005
- 9782878543155
Cet ouvrage révèle l'importance que revêt le thème du paysage pour les poètes francophones et parcourt la diversité de ses expressions, qui peuvent exalter aussi bien l'identité propre à chaque pays que le dialogue des cultures. Il s'agit ici de mettre l'accent sur les résonances individuelles, affectives et esthétiques, qui font du pays un paysage.
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La collection " Écriture " dirigée par Béatrice Didier, professeur à l'École normale supérieure - Ulm, publie des essais sur divers problèmes théoriques concernant la littérature au sens large, témoignant de différentes sensibilités et approches du monde littéraire.
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La pensée-paysage ; philosophie, arts, littérature
Michel Collot
- Actes Sud
- Nature
- 4 Septembre 2011
- 9782330000042
L'intérêt croissant qui se manifeste depuis quelques années en France et en Europe pour le paysage n'est pas seulement une mode ni même un «phénomène de société», mais un véritable fait de civilisation, qui correspond à une évolution profonde des mentalités. Il s'oppose à l'attitude qui a longtemps prévalu après la Seconde Guerre mondiale dans l'aménagement des villes et du territoire, et qui tendait à faire table rase du contexte historique, social, culturel et naturel dans lequel s'inséraient les constructions et infrastructures nouvelles. Or cette abstraction, caractéristique du «mouvement moderne», est l'aboutissement d'un type de rationalité qui repose sur l'opposition du sensible et de l'intelligible, de la chose pensante et de la chose étendue. Si l'homme a pu ainsi, grâce à l'essor des sciences et des techniques, conquérir la maîtrise de son environnement, ce n'est pas sans en altérer les équilibres fondamentaux ni se priver des apports de l'expérience sensible.
Nous éprouvons aujourd'hui le besoin de renouer avec l'un et l'autre. Or cela suppose de réformer non seulement nos manières de faire et de vivre, mais notre façon de penser, et, dans cette perspective, le paysage est aussi un enjeu stratégique. Il n'est pas seulement un terrain d'action ni un objet d'étude : il donne à penser, et à penser autrement. Il nous propose, entre autres choses, un modèle pour l'invention d'une nouvelle forme de rationalité, que Michel Collot propose ici d'appeler la pensée-paysage, et qu'il tente de définir et d'illustrer à travers ses expressions philosophiques, artistiques et littéraires contemporaines, en faisant dialoguer notamment poésie et phénoménologie, Orient et Occident, plasticiens et écrivains, tradition et modernité.
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Gérard de Nerval, du réel à l'imaginaire
Michel Collot
- Hermann
- Savoir Lettres
- 25 Novembre 2019
- 9791037002242
Une meilleure connaissance des textes et de la carrière de Nerval a conduit la critique à mettre l'accent sur leur ancrage dans le contexte littéraire, social et politique de son époque ; mais cette attention au réel a toujours subi l'influence et la concurrence d'un imaginaire dont l'emprise s'est accentuée dans ses dernières oeuvres et dont il convient de réévaluer le rôle déterminant. Une lecture psychanalytique y décèle l'empreinte d'une structure psychotique contre laquelle Nerval a dû lutter toute sa vie, mais dont il a su faire une ressource paradoxale et la source d'une écriture singulière, frayant à la littérature des voies nouvelles que notre modernité n'a pas fini d'explorer.
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Sujet, monde et langage dans la poésie moderne ; de Baudelaire à Ponge
Michel Collot
- Classiques Garnier
- Etudes De Litterature Des Xxe Et Xxie Siecles
- 30 Octobre 2018
- 9782406078098
Cet ouvrage réunit une quinzaine d'études qui revisitent quelques grandes oeuvres représentatives d'une modernité poétique placée sous le signe de l'altérité. De Baudelaire à Ponge, il fait une place égale aux trois composantes essentielles de toute poésie : sujet, monde et langage.