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«Alors oui, ici, il y a des histoires, un tas d'histoires, mais pas du genre qui s'entassent dans les livres et les bibliothèques, qui se lisent et qui durent, qui passent de génération en génération, non, ici, les mots sont arrachés par le vent à l'instant où ils sont prononcés.» Marta grandit au sein d'une famille nombreuse sur la côte du Helgeland, en Norvège. Dans ce lieu isolé à la beauté âpre et sauvage, son père Johan subvient à leurs besoins en pêchant et en cultivant la terre. Mais, en 1927, la nourriture se fait rare et Johan est contraint de placer sa fille au service d'une riche famille d'Oslo, qui choisira la collaboration à l'heure de la Seconde Guerre mondiale. Des années plus tard, Rogern, le fils de Marta, grandit dans la cité nouvelle d'Årvoll, posant un regard aussi vif que truculent sur son pays. Dans cette saga familiale parue en 1991, Roy Jacobsen déploie une spectaculaire fresque de la classe ouvrière et des mutations profondes de la Norvège sur un demi-siècle.
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«L'océan est insondable, le plus souvent, il brise un homme par sa force brute mais, en de rares occasions, il l'emporte avec lui par son silence.» Après un long voyage, Ingrid est de retour sur l'île de Barrøy. La vie reprend, stable et banale en apparence, mais la guerre projette encore des ombres sur la Norvège. C'est ainsi qu'un jour débarque Mathias, un gamin de cinq ans aux origines obscures et tragiques. Ingrid et sa fi lle Kaja se sentent alors responsables de cet orphelin, qui devient rapidement un membre essentiel de la collectivité de l'île isolée. Juste une mère est le quatrième volume du cycle consacré à Ingrid Barrøy, inauguré par Les invisibles. C'est un roman sur la perte et la responsabilité, l'abandon et la dignité, mais c'est d'abord l'histoire d'une femme forte, prête à tout pour sauver sa famille et son environnement. On retrouve tout le talent de Roy Jacobsen, qui sait si bien décrire avec énergie et poésie l'essentiel de la condition humaine et la lutte de gens modestes contre l'Histoire et la nature.
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«Ils ne quitteront jamais Barrøy, c'est une idée impossible, on ne sait pas que, lorsque l'on vit sur une île, on n'en part jamais, on ne sait pas qu'une île s'accroche à ce qu'elle a, de toutes ses forces.» Ingrid Barrøy grandit sur une île minuscule au nord de la Norvège au-dessous des Lofoten. Avec son père, la mer est leur aventure. Entre la pêche, les tempêtes et un extrême dénuement, elle possède les saisons, les oiseaux et l'horizon. Mais face à cette nature hostile et magnifique, les enfants sont parfois forcés de grandir vite. Sous la pression des éléments, les vies de ces invisibles deviennent des destinées.
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«Le pays se lavait les mains. Oui, et même un grand nombre de ceux qui avaient vraiment fait quelque chose savaient qu'ils auraient pu faire davantage, et ils n'avaient pas envie qu'on le leur rappelle.»Pendant la guerre, Ingrid Barrøy avait sauvé, soigné et aimé Alexander, un Russe survivant du naufrage du Rigel, qui avait coulé au large des côtes du Helgeland. De cet amour aussi bref que libre était née une petite fille, Kaja. Début 1946, la guerre est terminée, Kaja a dix mois, et Ingrid décide, contre l'avis de tous, de partir à la recherche de celui qu'elle présente comme son «homme». Avec sa fille sur le dos et la valise à la main, elle va suivre Alexander à la trace dans toute la Norvège, d'une ferme à une autre, d'une gare à l'autre, de pêcheur en passeur, de bûcheron en médecin.Les yeux du Rigel est le troisième volume de la trilogie consacrée à Ingrid Barrøy. C'est le voyage d'une femme qui quitte son île pour la terre ferme, la forêt, les villes et même l'étranger, et qui rentre dans son île, après avoir croisé des hommes et des femmes pleins de cicatrices extérieures et de blessures internes, dans une Norvège qui, si elle n'est plus ravagée par la guerre, n'est pas en paix avec elle-même. On retrouve ici tout le talent de Roy Jacobsen, qui sait si bien mêler avec force et poésie la grande Histoire et les destins de gens modestes, ainsi que les ombres du passé.
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« Le ciel était gris, il neigeait légèrement et paisiblement, il n'y avait pas un bateau en mer, mais sans cesse le bruit des oiseaux et les cris qui venaient de l'intérieur d'elle-même. » Novembre 1944. Le MS Rigel, qui transporte des troupes allemandes et des prisonniers russes, est coulé au nord de la Norvège. L'un des naufragés échoue sur les rives de Barrøy, une petite île déserte où vit Ingrid. Cachant sa présence à l'occupant, la jeune femme le soigne et l'arrache à la mort. Tous deux vont s'aimer dans l'intimité des longs mois d'hiver. Mais la guerre finit par les rattraper...
Après le succès des Invisibles, Roy Jacobsen met en scène, avec une force et une poésie rares, une histoire d'amour et de survie dans ce lieu hors du temps que vient troubler l'Histoire.
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Nous sommes au début de la guerre russo-finlandaise en décembre 1939, à Suomussalmi, près de la frontière orientale de la Finlande. Un des villageois, Timmo, décide de rester lorsque les autorités militaires engagent une politique de la terre brûlée en mettant le feu à la quasi-totalité des maisons, afin de ne rien laisser aux troupes soviétiques dont l'avancée menace. Timmo vit un peu en marge de cette communauté, et on va donc le laisser faire. Il s'installe dans l'une des rares maisons encore intactes du village, puis, à l'arrivée des troupes russes, sera contraint de travailler pour eux : il est bûcheron, et avec les températures qui descendent jusqu'à moins quarante degrés, le bois est indispensable à la survie des troupes. Mais surtout, Timmo aura à s'occuper d'un petit groupe de soldats russes que l'on installe avec lui, et c'est cette relation tissée entre eux par les ennemis, malgré les problèmes linguistiques, qui est au coeur du livre. La méfiance, la nécessité de s'entraider pour survivre, l'hostilité de principe et finalement des sentiments fraternels, voire d'amitié, ponctuent le quotidien de ce petit groupe. Timmo est-il en train de pactiser avec l'ennemi ? L'écriture de Jacobsen est d'une grande simplicité, mais aussi d'une vraie efficacité. On suit avec passion cette aventure un peu improbable d'un homme pris dans les contradictions de la guerre. Toute l'action se déroule dans un village presque entièrement brûlé, sous la neige et dans des conditions climatiques très dures, et Jacobsen parvient avec peu de moyens à faire surgir sous nos yeux ce cadre inhabituel. Porté par un questionnement universel sur la fraternité et les valeurs humaniste en temps de guerre, Les bûcherons est un roman émouvant et juste, une vraie découverte.
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Finn, le narrateur du Prodige, est encore un petit garçon quand sa vie bascule brutalement. Sa mère lui annonce l'arrivée d'une demi-soeur dont il ignorait l'existence. Il n'a en fait même pas le moindre souvenir de son père, qui avait quitté le foyer pour vivre avec une autre femme avant de mourir dans un accident. Alors, comment comprendre cette petite fille étrange de six ans qui s'installe tout à coup avec lui et sa mère dans leur modeste appartement de la banlieue d'Oslo ? Linda parle à peine, et il faut en plus louer une chambre à un inconnu pour faire face aux dépenses supplémentaires... Entre la présence de cet homme, Kristian, et celle de la petite soeur, Finn change de regard sur le monde qui l'entoure. Sans forcément le comprendre, il est en train de laisser son enfance derrière lui. Dans un roman de formation juste et émouvant, Roy Jacobsen parvient non seulement à prêter sa voix à un garçon au seuil de l'adolescence, mais il nous fait aussi revivre les années soixante, et les changements de société de cette époque dont nous sommes encore les héritiers aujourd'hui.