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alain julien rudefoucauld
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Récit métaphorique sur la ségrégation, le totalitarisme et l'insoumission, cette fable morale décrit la servitude imposée à un peuple pour le plaisir d'un autre. Sous la discipline impitoyable de Capitaines, des détenus soumis à l'autorité de Sentinelles et de Surveillants tentent de survivre dans les Limites d'un Camp. Après plusieurs tentatives, un seul prisonnier réussira cependant à s'échapper, mais pour quel destin ?
La Colonie migratoire est un récit d'une subtile ambiguïté en même temps que d'une implacable lucidité dramaturgique magnifiée par le style et la langue de Rudefoucauld. Une surprenante leçon de littérature. -
Victor, surnommé Bat' pour son art de la batte à la thèque, est perturbé par le retour de son père au foyer familial. En temps ordinaire, il est placé dans un foyer, mais au retour du père il est en vacances d'hiver avec sa petite soeur Laurène à Gourette, station de ski où leur mère travaille à la poste.
L'attitude du père, sans travail, colérique, en soins et adepte de la sieste, suscite la révolte. Bat' envisage, avec sa soeur, de le supprimer à coups de batte pendant son sommeil...
Et on reste, tout au long de l'histoire, sous l'emprise de cet enfant au comportement étrange en tout point et pourtant très proche de la vérité humaine. -
Il est immense, Joseph. Un vrai colosse d'ébène, mais un colosse aux pieds d'argile, né sous une mauvaise étoile sur ce bout de terre de Martinique. Toutes les nuits, il se réveille en hurlant, hanté par une phrase qui l'obsède mais qu'il ne comprend pas. Esclave de sa mémoire, il l'est aussi de son ignorance puisqu'il est analphabète, et il subit les caprices de sa famille en vertu d'un contrat moral qui l'asservit. Mais un jour, sous le soleil éclatant qui baigne l'océan, son destin va changer : Joseph apprendra à lire, à aimer et à retrouver sa dignité.
Un texte vif et lumineux sur les chemins qui mènent à la liberté et sur les combats qu'il faut livrer pour se tenir debout.
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Des adolescents, pour certains à peine sortis de l'enfance et déjà en perdition : massacrés par la famille, la société, les institutions. Six d'entre eux vont raconter - à la première personne, dans la langue brutale et splendide qui est leur seule arme - la guerre invisible que l'époque mène contre ses propres enfants.
Cela se passe aujourd'hui, en France, dans les marges de la région bordelaise. À mesure que Marco, Sylvie, Xavier, Malid, Manon et Thierry racontent, leurs chemins se rejoignent. Ils vont former ce " dernier contingent " dont l'épopée durera douze semaines - sidérantes de noirceur et de beauté, comme une longue catastrophe montrée au ralenti.
Alain Julien Rudefoucauld régénère l'écriture romanesque par un parler direct, jaillissant, imagé, dont l'intensité ne cesse de croître jusqu'au point final du livre.
" 500 pages magistrales. " (Grégoire Leménager - Le Nouvel Observateur) " C'est un livre qui ébahit par la beauté cahotante de sa langue. " (Raphaëlle Leyris - Le Monde des Livres) " Ce sont des gosses, et ils se battent. On ne les oubliera jamais. " (Claire Devarrieux - Libération) " Faites passer! Précipitez-vous! Car des romans comme celui-là, on en lit tous les dix ans. Et encore. " (Michel Abescat - Télérama) Le Dernier Contingent a obtenu le Prix du Livre France Culture / Télérama 2012. -
Au renouveau du fascisme, un homme de 480 kilos, exposé dans un Peep-Show à Vienne, a chuté de son lit sur sa mère. Par ce geste, il est convaincu d'avoir accompli sa vengeance. Près de mourir.il recherche inlassablement les évènements de sa vie qui l'ont conduit là, dans son Peep-Show. Dans un récit, parfois provocant, A. J. Rudefoucauld, nous révèle, touche par touche - en un humour noir toujours présent - les clés qui échappent au personnage.
Le projet de Peep-Show a reçu l'Aide à l'écriture du Centre National du Livre, et le Second Prix Littéraire International Indépendant 2015, à la mémoire de Dino Buzzati.
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Les portes de l'enfer, la répression légale des minorités sous Vichy...
Alain Julien Rudefoucauld
- L'Esprit Du Temps
- 2 Décembre 2021
- 9782847955422
Un récit historique de la répression légale des minorités uniquement construit à partir des documents officiels publiés dans les journaux officiels de 1936 à 1946. Il ne s'agit pas d'un livre d'histoire mais bien un ouvrage portant à la lecture publique ce qu'a pu « commettre » un gouvernement légitime parce que constitutionnel, à l'époque de la Seconde Guerre mondiale. Il ne s'agit pas d'un livre sur la Shoah, mais sur toutes les exactions commises sur les minorités de 1939 à 1944, par décision officielle, par l'invention de lois fabriquant ainsi un argument de légitimité considéré comme suffisant.
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Le narrateur, homme jeune et froid, est un homme sans nom, un homme de fuite et d'obsession. De lui on saura seulement qu'il est kabyle, fils de harki, qu'il a quitté l'Algérie pour le Midi de la France, qu'il ne peut se débarrasser de l'image de ses parents massacrés sous ses yeux par ceux qu'il appelle "les autres" ou "les dénégateurs".
C'est aussi un halluciné: à preuve la manière dont l'action même du récit - lente, haletante, plombée par la lumière du sud, constellée de sang et de sexe - est minée çà et là par des retours aveuglants d'images et de souvenirs qui bousculent la chronologie sans que jamais ne cesse cette extraordinaire façon qu'à la phrase d'avancer et la parole de rouler inexorablement. Faulkner n'est pas loin: même folie triviale, crue et prophétique.Éventré accidentellement dans sa fuite, le narrateur est soigné par son cousin Khalef et pris en charge par une bande de souteneurs sous les ordres de Georghyu. Pour prix de sa dette, ce dernier veut le forcer à faire le proxénète et il lui confie quatre jeunes Roumaines.
La situation, déjà très dangereuse, bascule. C'est le moment que choisit l'effroi, en douce pourrait-on dire, pour passer la main: désormais c'est à la terreur qu'il faudra rendre des comptes. Et ce sera aux "autres" de rendre gorge. Chacun son tour. En pleine lumière et en plein sang. Beaucoup de livres parlent de violence, de meurtre, de folie religieuse aussi, de fanatisme. Mais rare, très rares, sont ceux qui atteignent à une pareille flambée sèche de l'écriture.
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Une antienne affirme que l'histoire se répète et que la tradition est là qui réclame sa part de sang et de soumission. Contre cela agissent des femmes et des hommes, parfois dans des situations extrêmes engageant leur intégrité physique.
Cependant que le monde souffre de ces idéologies délétères, surgit de temps à autre un personnage qui incarne la révolte. Ici, une jeune fille décide de fuir la normalisation des contraintes après s'être opposée à sa mère, comme à l'excision de sa petite soeur.
Arrêtée dans un pays frontalier, son attitude et ses propos bouleverseront le jugement des policiers militaires. Après sa relaxe, dans le désert elle rencontrera un Targui qui l'accueillera, et qu'elle reconnaîtra comme celui qu'elle a sauvé...
Une anarcho-féministe en germe que cette Irina M'Duffa. -
Un homme a tué ses parents, il y a dix ans. L'homme est à sec de mémoire. Tels les grands monstres, il ne se regarde pas. Son juge, lui, veut voir. Il se livre des années durant à un dialogue tendu avec l'assassin, orchestrant patiemment une remontée du souvenir... De ces lambeaux de mémoire émerge la scène inaugurale du meurtre - sombre refrain qu'accompagnent les images d'une enfance fauchée par la virilité d'un père sadique.
D'autres images traversent la tête du meurtrier, celles du génocide juif, ses chiffres glacés, l'anonymat de la souffrance.
Quelle signification un homme corseté par les principes d'une éducation fasciste peut-il donner aux dérives de l'humain ? Un homme qui se demande si la destruction d'un peuple peut être qualifiée de la même façon qu'un meurtre.
Et qui termine parmi les fous de l'asile.
Un premier roman d'une grande brutalité philosophique, soutenu par une écriture d'acier qui plonge le lecteur dans l'abîme émotionnel d'un double parricide.
Né en 1950 en Algérie, Alain-Julien Rudefoucauld a publié quatre pièces de théâtre aux éditions L'Esprit du Temps : En faire quoi, Sacrifice, Dutzoll Frontier, Fatsflat. Autonomie d'un meurtre est son premier roman.
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Une si lente obscurité
Alain Julien Rudefoucauld
- Tristram
- Litterature Francaise
- 29 Août 2013
- 9782907681988
Monsieur Martin, homme terne et anonyme, doit se rendre à Limoges pour une réunion familiale. Il ignore que cette situation banale va le jeter dans une spirale de problèmes sans fin. Entre la villa de ses parents où il affronte une mère et une soeur déchaînées, et le quartier de son hôtel près de la gare où il rêve d'amours passagères, chaque jour il perd un peu plus pied.
Introduit dès la première phrase du roman dans la conscience de Monsieur Martin, happé par son esprit mordant, ses manies, ses absences aussi - le lecteur plonge à son tour dans l'enfer de cet homme ordinaire, semblable à tous les hommes, mais qui ne sait rien de lui-même.
Récit d'un effondrement intérieur, hallucinant à force de réalisme, Une si lente obscurité explore notre propre capacité d'aveuglement, en un lent fondu au noir.
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À l'intérieur de mon voyage
Cyril Béros
- Editions Maïa
- Sentiers Inexplorés
- 15 Juillet 2024
- 9791042504786
C'est l'histoire d'un homme passionné d'océans, qui est parti vivre en Inde, qui y a créé une moto, puis qui en a fait le tour avec en sept semaines. Des étapes enjôleuses, des phénoménales, des dangereuses, des sublimes, des mortelles, des cataclysmiques, des enchanteresses... Le bonheur, la joie, le soleil et la pluie, le désarroi, la souffrance, la beauté et le panache. Tout ce qu'il faut à son voyage pour le marquer.
Quand il rentre en France, l'auteur décide de livrer dans un premier ouvrage un témoignage intime où il vous conduit au guidon de sa moto, tout au long de son périple.
« Ceci n'est ni un récit ni un roman, ceci est un récit et un roman ! » Alain Julien Rudefoucauld -
"Nous passons notre temps à ne pas vivre au présent qui n est qu inconsistance au profit d un futur qui ne sera jamais là. Alors? Alors il nous faut donc apprendre à capter le monde apparent qui, lui, est le monde que nous vivons. La réalité est ce dont nous sommes témoins. - La pièce évoque la rencontre insolite, dans un jardin public désert, d un écrivain original et d un prétendu marchand de frites. Philosophe d occasion et sociologue par défaut, nés dans les temps de guerre et perdus dans le cynisme de notre époque, les deux hommes, pétris d humour, scrutent le ciel où peut toujours fleurir un champignon atomique. Une tragi-comédie pour deux personnes dans un parc, un texte sur la destruction, le langage et le théâtre."
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L'ombre et le pinceau
Alain Julien Rudefoucauld
- L'HARMATTAN
- L'instant Theatral
- 19 Novembre 2007
- 9782296044210
Le mercredi 3 mars 1976, en France, se suicide un peintre dont l'oeuvre, méconnue, a depuis fait florès. Il a vécu, simplement, dans une rue du centre de Bordeaux. En utilisant quelques éléments de sa vie, cette pièce traite des rapports de l'art à la morale. Violente, passionnée, parfois choquante, elle est aussi une réflexion sur la capacité qu'a le théâtre de représenter scéniquement une pensée. Cette pièce a reçu l'aide d'une bourse à l'écriture du ministère de la Culture.
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Êtra ou la Clarté de l'éphémère : une femme à la fois drôle engagée, politique, poétique, rock, sexe, dégagée des clichés, de la morale, et accessible. Entre monologue et adresse directe aux fantômes qui la poursuivent, elle parle pour celles qui ont un jour perdu pied. Son langage se désarticule, son corps aussi. Variations conjugales : une comédie grinçante en huit variations sur la conjugalité, puisant dans les ressources de la grivoiserie à la tendresse, de la causticité à l'enjouement, chacune en des langages différents.
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Liquidateurs ou les dieux de l'atome
Alain Julien Rudefoucauld
- L'HARMATTAN
- 26 Octobre 2022
- 9782140287053
Liquidateurs est le nom donné au personnel d'intervention à Tchernobyl, puis Fukushima. Il leur fut imposé un sacrifice dont le nombre de victimes est considérable. La pièce débute en 1986 pour se terminer en 2024. L'on y découvrira la répétition d'une émission et d'un jeu télévisés consacrés au nucléaire. Mais la pièce traite en réalité de la question de la complicité du monde avec ce genre de spectacles qui ne manque pas de nos jours. Ainsi, l'on assiste au jeu des acteurs comme le fait un public à la télévision, présent à la répétition de l'émission. Celle-ci est composée de jeux, de préparation de questionnaires, de témoignages, de punitions, de menaces. Elle met en place un réel qui transforme le jeu en épreuve mortelle, dont tout imaginaire se retire au fur et à mesure que la pièce avance. C'est là le prix à payer pour tout spectacle qui se nourrit du malheur du monde.
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Sophie est une femme tronc, trente ans ou trente-cinq, elle est seule, travaille à la sécurité sociale ; le week-end, elle va à la foire, elle y a rencontré Paulo, un nain, qui s'expose et fait des tours d'acrobate. Ils s'aiment et se sont mariés en secret. Elle est jumelle de Juliette, qui elle est non handicapée. Sophie en a assez de son secret. Elle réunit un peu de monde dans un théâtre et fait son coming out.
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Quatre monologues sont régroupés sous le titre générique de ce volume. Nous ne sommes pas ailleurs que là où nous pensons être, et que là où nous le disons, quelquefois par catastrophe, comme dans Une absence (de mémoire), dans ce que nous croyons comme dans Combats, dans nos deuils, comme dans Transitions, ou dans la réminiscence comme dans Etat des Lieux.
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Dans chacune des pièces, un homme, seul, s'acharne à comprendre un oubli, une origine, une vie. Figé dans son corps, il manque, à la pensée, à la quête, justement ce qui est arrivé au corps, et qu'il ne retrouvera pas. Ces deux monologues sont regrupés sous leur point de vue commun : une Mémoire de Chair.