emmanuel carrère
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« Je pense qu'entre le moment où nous entrerons dans cette salle d'audience et celui où nous en sortirons, quelque chose en nous tous aura bougé. On ne sait pas ce qu'on attend, on ne sait pas ce qui arrivera. On y va. »
V13 : c'est le nom de code du procès des attentats terroristes qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au Stade de France, sur des terrasses de l'Est parisien, dans la salle de concert du Bataclan. 14 accusés, 1 800 parties civiles, 350 avocats, un dossier haut de 53 mètres : ce procès hors norme a duré neuf mois, de septembre 2021 à juin 2022. Je l'ai suivi, du premier au dernier jour, pour l'hebdomadaire L'Obs. Expérience éprouvante, souvent bouleversante, fascinante même quand elle était ennuyeuse. Une traversée.
E. C. -
«Limonov n'est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l'underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l'immense bordel de l'après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement. C'est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d'aventures. C'est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.» Emmanuel Carrère.
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«Sans me vanter, je suis exceptionnellement doué pour faire d'une vie qui aurait tout pour être heureuse un véritable enfer.» Janvier 2015, Emmanuel Carrère rejoint un stage intensif de méditation. Son but : écrire un petit livre souriant et subtil sur le yoga. Mais son projet est bouleversé lorsqu'il est diagnostiqué bipolaire de type II. S'ensuivent une lourde dépression, une aventure passionnelle, un séjour en hôpital psychiatrique, des attentats, des deuils et un atelier d'écriture sur une île grecque. Par une écriture sublimée, Emmanuel Carrère nous transporte dans son intimité la plus profonde et sa quête d'unité perdue.
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L'uchronie, c'est l'histoire qui aurait pu se passer si elle s'était passée autrement. Si le nez de Cléopâtre avait été plus court, si Napoléon avait vaincu à Waterloo, si l'inconnue croisée hier dans l'autobus avait répondu à votre sourire. Bifurcations. Réalités alternatives. Mondes parallèles où nous aurions pu vivre et peut-être vivons, sans le savoir, d'autres vies. Ce livre est paru pour la première fois en 1986 aux éditions P.O.L sous le titre Le Détroit de Behring.
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Nouvelle édition en 2017
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"A un moment de ma vie, j'ai été chrétien. Cela a duré trois ans. C'est passé. Affaire classée, alors ? Il faut qu'elle ne le soit pas tout à fait pour que, vingt ans plus tard, j'aie éprouvé le besoin d'y revenir. Ces chemins du Nouveau Testament que j'ai autrefois parcourus en croyant, je les parcours aujourd'hui - en romancier ? en historien ? Disons en enquêteur. "
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A la fois quête des origines, carnet de bord, récit d'un fait divers et d'une passion amoureuse, Un roman russe est une oeuvre autobiographique dense et captivante. Emmanuel Carrère y restitue avec talent la complexité d'un homme dont la vie ressemble à ses livres.
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Un jour, pensant faire sourire votre femme et vos amis, vous rasez la moustache que vous portiez depuis dix ans. Personne ne le remarque ou, pire, chacun feint de ne l'avoir pas remarqué, et c'est vous qui souriez jaune. Tellement jaune que, bientôt, vous ne souriez plus du tout. Vous insistez, on vous assure que vous n'avez jamais eu de moustache. Deviendriez-vous fou ? Voudrait-on vous le faire croire ? Ou quelque chose, dans l'ordre du monde, se serait-il détraqué à vos dépens ? L'histoire, en tout cas, finit forcément très mal et, d'interprétations impossibles en fuite irraisonnée, ne vous laisse aucune porte de sortie. Ou bien si, une, qu'ouvrent les dernières pages et qu'il est fortement déconseillé d'emprunter pour entrer dans le livre. Vous voici prévenu.
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Dès le début de cette histoire, une menace plane sur Nicolas. Nous le sentons, nous le savons, tout comme il le sait, au fond de lui-même l'a toujours su. Pendant la classe de neige, ses peurs d'enfant vont tourner au cauchemar. Et si nous ignorons d'où va surgir le danger, quelle forme il va prendre, qui va en être l'instrument, nous savons que quelque chose est en marche. Quelque chose de terrible, qui ne s'arrêtera pas.
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Édition de l'auteur
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Le journaliste et l'assassin
Janet Malcolm
- Éditions du sous-sol
- Souterrains
- 19 Janvier 2024
- 9782364687615
S'aventurer dans la lecture d'un livre de Janet Malcolm est une tâche aussi passionnante que dangereuse. Il faut parfois effectuer maints détours pour approcher et saisir le coeur de ce qui nous concerne. Le Journaliste et l'Assassin ne fait pas exception et c'est par le biais d'un fait divers que Janet Malcolm interroge la relation entre l'écrivain et son sujet.
L'histoire est à tiroirs : le 17 février 1970, une mère et ses deux fillettes sont retrouvées assassinées dans leur appartement. Jeffrey MacDonald, le père blessé, ancien médecin militaire, est d'abord innocenté avant que les soupçons nombreux n'en fassent le principal suspect. Un écrivain sans succès, Joe McGinniss, s'intéresse à l'affaire et entre en contact avec le présumé coupable et ses avocats. Une relation d'amitié naît, les deux hommes se côtoient jusqu'au procès, échangent, s'écrivent, se confient jusqu'au verdict qui condamne MacDonald à la prison à vie. Accablé, l'écrivain ne cesse de témoigner son affection et sa tristesse dans leur correspondance. Quatre ans plus tard, le livre paraît. Mais à la grande stupéfaction du prisonnier, celui qu'il croyait être son ami offre un portrait à charge d'un homme qu'il considère comme un psychopathe et dont la culpabilité est à ses yeux une certitude. MacDonald du fond de sa cellule attaque le journaliste pour «tromperie et violation du contrat». C'est le début d'une folle affaire judiciaire dont l'objet n'est autre que ce dilemme moral posé à quiconque s'empare par la plume de la vie des autres.
Le journaliste qui n'est ni trop bête ni trop imbu de lui-même pour regarder les choses en face le sait bien : ce qu'il fait est moralement indéfendable. -
L'existence de Philip K. Dick, illustre auteur de science-fiction, fut soumise à la force débordante de son imagination. Tour à tour époux modèle, grand psychotique, fervent catholique ou encore junkie, un doute incessant l'habite : Sommes-nous vraiment réels ? Vivants ou bien morts ? Les multiples détails de sa vie permettent de mieux saisir les dérives de cet excentrique. D'effleurer le génie de celui qu'on disait fou, névrosé et paranoïaque.
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Ce livre réunit des articles d'Emmanuel Carrère depuis 25 ans. De L'Obs à La Règle du jeu , enpassant par Les Inrockuptibles ou XXI , de l'amour à la politique, du cinéma à la société et desfaits divers à l'intime, on y vit avec l'auteur, ses doutes, ses échecs (une calamiteuse interviewde Catherine Deneuve...), ses enthousiasmes, de Truman Capote à Sébastien Japrisot, d'AlanTuring à Luke Rhinehart. On plonge dans de grands reportages sur la Roumanie, sur une junkieaméricaine, sur la Russie, sur le forum de Davos. On lit aussi des préfaces à Moll Flandersde Defoe, aux nouvelles de Philip K. Dick ou encore à Epépé de Ferenc Karinthy. L'auteur estmême « envoyé spécial dans le coeur des hommes » et, plus particulièrement, dans le sien.
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V13 : c'est le nom de code du procès des attentats terroristes qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au Stade de France, sur des terrasses de l'est parisien, dans la salle de concert du Bataclan. 14 accusés, 1800 parties civiles, 350 avocats, un dossier haut de 53 mètres : ce procès hors norme a duré neuf mois, de septembre 2021 à juin 2022. Je l'ai suivi, du premier au dernier jour, pour l'hebdomadaire L'Obs. Expérience éprouvante, souvent bouleversante, fascinante même quand elle était ennuyeuse. Une traversée.
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Frédérique est professeur de collège. Elle vit avec son fils Quentin, séparée de son mari Jean-Pierre, qu'elle voit souvent, avec qui elle passe parfois des vacances. Ainsi les quelques jours de la Toussaint, à Trouville. Si on allait finir la soirée au casino ? La roulette ? Un jeu simple. Frédérique a trente-six ans. Elle joue pour la première fois le 36, perd, rejoue, gagne. Et rentre à Paris. Elle étudie, comme on prépare un concours, les différentes catégories de mises : plein, transversale, cheval, sizain... Et repart jouer. Par passion ? Allons donc. Ces vertiges lui font mal. Son lot, c'est l'envie de les éprouver. Un jour pourtant, sans rien décider, elle abandonne à la roulette la conduite de sa vie et se met au pied du mur, en espérant, après l'avoir sauté, être enfin délivrée, hors d'atteinte...
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Au début de l'été 1816 - un été pourri -, le hasard réunit au bord du lac de Genève Lord Byron, son médecin Polidori, le poète Shelley et sa très jeune femme, Mary. Pour divertir la compagnie, Byron proposa que chacun écrivit un récit terrifiant. Ce pari, une série de conversations nocturnes et un cauchemar inspirèrent à Mary Shelley son roman Frankenstein. Cette anecdote d'histoire littéraire et un jeu de société forment le point de départ de Bravoure. Pour connaître le point d'arrivée, le mieux est encore de retourner le livre et de commencer à la première page.
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Ce roman, le premier d'Emmanuel Carrère a été publié en 1983 chez Flammarion. C'est une histoire qui n'est ni tout à fait vraie, ni tout à fait rêvée. C'est une belle histoire, aussi exaltante que les récits d'aventure ou d'initiations les plus emportés, avec, en plus ce côté inaugural, fou et touffu des premiers textes de génie.
Une nuit, un scénariste de Hollywood imagina en rêve la plus gracieuse et originale des histoires. Du début à la fin, il en suivit la progression dramatique imparable, les péripéties, l'agencement ingénieux et naturel. Dans un demi-sommeil, il griffonna quelques mots qui, peut-être, lui permettraient de reconstituer la merveille, le lendemain. Au matin, il trouva sur son bloc le résumé lapidaire de ce qui lui avait paru si neuf - et qui l'était, n'en doutons pas : Boy meets girl. On pourrait résumer ainsi L'Amie du jaguar : un garçon rencontre une fille. Son sujet choisi, l'auteur a tâché d'organiser cette rencontre et de raconter ce qui en résulte selon la capricieuse nécessité qui, dans son rêve, avait émerveillé le scénariste. Ainsi est-il question, dans ce roman, des rites funéraires en usage dans la colonie française de Surabaya (Indonésie), d'un jeu appelé le loto chantant, des rapports entre les sentiments exprimés dans une lettre et le bureau de poste choisi pour l'expédier, de stations prolongées dans des ascenseurs, de parenthèses, d'un ou plusieurs crimes atroces dissimulés dans un manuel de graphologie, de grimaces, de quatorze karatékas, d'un trafic de zombies entre Biarritz et Surabaya, d'amour surtout et de fabulations. Cette liste, bien entendu, n'est pas exhaustive.
À partir de ces éléments si divers, à partir de ce foisonnement, l'auteur a bâti une construction savante, solide, comme un roman policier où chaque détail, aussi infime soit-il, a son importance, dont les brusques accélérations, les tournants imprévus, les rebondissements inattendus, le suspense témoignent beaucoup plus que de l'aisance prometteuse d'un jeune romancier d'alors 25 ans.
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"Depuis Autobiographie de mon père, j'étais fasciné par ses livres, par cette voix sourde et obstinée, par cette façon de regarder sans ciller tout ce qui compose une expérience humaine. Toute son oeuvre est un exercice d'intranquillité et de vigilance.".
Emmanuel Carrère (extrait de la préface).
Ce volume contient :
Autobiographie de mon père.
Le Grand âge.
Bêtise de l'intelligence.
Conversations à Jassy.
L'oeuvre des jours.
Adieu.
L'Amour dans le temps.
Devant ma mère.
Sans amour.
Préface d'Emmanuel Carrère.
Postface de Martin Rueff.
Notices d'introduction de Yaël Pachet.
Écrivain, essayiste, traducteur et critique littéraire, Pierre Pachet (1937-2016) s'est intéressé aussi bien au sommeil, à la littérature de l'Est, de Kafka à Soljenitsyne, qu'à l'Histoire et à la politique. Mais au-delà d'un apparent éclectisme, il a surtout laissé une oeuvre littéraire de premier plan. Le choix proposé dans ce volume, orienté vers l'écriture de l'intime, à l'écoute de personnes aimées et proches mais aussi des laissés pour compte de la vie moderne, permet de mieux saisir l'individu Pierre Pachet : un grand écrivain contemporain aux aguets, sensible au « devoir que l'on a d'être celui que l'on est ».
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« Pendant une guerre, on rêve de guerre, et Emil Szittya a cherché à savoir sous quelle forme la guerre s'insinuait dans le sommeil des gens. Il a noté ce qu'on lui racontait aussi fidèlement que possible, en comptant sur l'éloquence de la transcription brute. Le résultat est saisissant, à la fois d'une grande unité de style et d'une grande variété de tonalités et d'affects. Il n'y a pas d'interprétation, mais chaque rêve est précédé par une brève présentation du rêveur, et ces 82 vignettes ne sont pas ce que le livre offre de moins précieux. Il y a quelque chose de Perec dans ces vies déroulées en quelques lignes. On y reconnaît le ton d'un véritable écrivain. » Emmanuel Carrère Sorti en 1963, devenu introuvable, 82 rêves pendant la guerre 1939-1945 est enfin réédité. Emil Szittya y fait le récit des rêves de Français ordinaires, de miliciens, de Juifs pourchassés ou de soldats allemands pendant l'Occupation.
En dévoilant la part la plus intime des hommes et femmes pendant cette nuit de six longues années, il signe une oeuvre littéraire et historique de premier plan. Un portrait saisissant de l'inconscient en temps de guerre.
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Never stop moving
Patrick Germain-Thomas, Peter Goss
- Editions De L'Attribut
- 27 Mars 2018
- 9782916002569
Tel que l'exprime Emmanuel Carrère dans sa préface, Peter Goss est un maître, l'un des grands pédagogues actuels de la danse et du yoga.
Ce livre raconte son histoire, de son enfance et de sa jeunesse sud--africaines marquées par l'apartheid au swinging London des années 1960, jusqu'à ses années parisiennes où il est devenu chorégraphe.
Son parcours artistique croise de grandes figures de la danse - classique, jazz ou contemporaine - mais aussi de la culture hippie et du showbiz.
Mosaïque d'un artiste qui s'est toujours tenu à distance des modes et des influences du milieu professionnel.
Ce livre nous parle de pédagogie, de la bonne distance à tenir entre l'enseignant et l'élève, de la façon d'éprouver son corps et ses mouvements, du savant dosage à déployer entre rigueur et liberté.
Il est à mettre entre les mains de tous ceux qui sont engagés dans l'éducation et dans la transmission, au--delà du monde de la danse.
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L'auteur décrit ici de la façon la plus simple ce qu'est pour lui la folle révélation d'une tendresse inconditionnelle nommée christianisme, et comment, perdant petit à petit ses jugements et condamnations sans appel sur lui-même et sur les autres, il a l'impression et le désir d'en vivre.Une conférence, quelque part. Un homme d'une bonne quarantaine d'années, philosophe, théologien, ancien clerc, maintenant enseignant, tente de répondre à la question " qu'est-ce qu'être chrétien aujourd'hui ? ". Energique, tout à son affaire, il a pourtant l'impression de ne faire que balbutier, de se heurter à l'indicible, à la perte de repères qu'est de plus en plus devenue sa foi. Dans l'assistance, un homme ne le quittera pas des yeux ce soir-là. Il partira à la pause, avant les questions, sans qu'un mot soit échangé. Intrigué, interloqué, le conférencier cherchera en vain à savoir qui est cet individu dont l'attention semblait porteuse tour à tour d'un appel, d'une blessure, d'une joie et d'un refus. Il se souviendra juste l'avoir entendu prononcer son nom : Rodolphe Henri. Rentré chez lui, notre homme, aujourd'hui marié et père de famille, se laissera porter par le poids de ce regard, aux reflets multiples, aux attentes inexprimables et variées. Et, à ce Rodolphe Henri, dont il ne connait que l'énigme d'une étrange rencontre sans mots, il tâchera d'écrire de la façon la plus simple ce qu'est pour lui cette folle révélation d'une tendresse inconditionnelle nommée christianisme, et comment, perdant petit à petit ses jugements et condamnations sans appel sur lui-même et sur les autres, il a l'impression et le désir d'en vivre.
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Pendant dix-huit ans, Jean-Claude Romand a menti à tout le monde et fait croire qu'il était chercheur à l'OMS. En réalité, il passait des heures sur les aires d'autoroutes. Jusqu'au jour où la machine s'est enrayée : rattrapé par la vérité, Romand a assassiné sa femme, ses enfants et ses parents.
De cet incroyable fait divers, Emmanuel Carrère, après avoir correspondu avec Romand et rencontré ses amis, a tiré un récit fascinant porté à l'écran par Nicole Garcia avec une force inouïe. Daniel Auteuil y incarne avec justesse cet homme prisonnier de son mensonge jusqu'à la tragédie finale.
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Ed Alcock.
" Mon père m'appelait souvent " hobbledehoy ". Il me lançait, moitié en parlant moitié en chantant: "he was neither man, nor boy ; he was but a hobbledehoy". Ma famille emploie ce mot, tiré du vieil anglais, depuis des générations. Il désigne cette période gauche, ingrate entre l'enfance et l'âge adulte.
Il y a quelque chose dans la manière dont mon fils se tient, quelque chose dans la mélancolie de son regard qui évoquent, pour moi, un garçon plus âgé, déjà nostalgique de son enfance.
J'avoue projeter beaucoup de ma propre enfance sur la sienne. Alors qui est ce Hobbledehoy : lui, moi, ou nous deux? " Emmanuel Carrère.
" S'ils avaient été moches, renfrognés, si leur vie m'avait paru triste ou leurs sourires forcés, j'aurais vite refermé le carton, pensé que non, vraiment, je n'avais pas le droit de surprendre leur intimité. " Un portrait intime autant qu'un regard intense sur la relation mère-fils.
Ed Alcock et Emmanuel Carrère se retrouvent dans les mêmes traces, celles de la puissance et la fragilité de la famille et du rapport amoureux.
Le regard tendre d'un grand portraitiste de presse sur son fils à la frontière de l'enfance et de l'adolescence.
Un récit inédit d'Emmanuel Carrère, concentré du talent narratif de l'écrivain.
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« Suprême Soviète » raconte avec drôlerie et pincement au coeur l'histoire d'un exil dix ans avant la chute du Mur d'un pays qui bientôt n'existera plus, l'Union soviétique. Exil vers un pays qui n'existe encore que dans les rêves de la narratrice, la France.
Olga a 14 ans et vit à Moscou avec sa grand-mère aviatrice, sacrée Héroïne du peuple pour avoir combattu les nazis, quand sa mère, célèbre comédienne de théâtre, et son père adoptif, artiste banni dont le nom circule comme un mot de passe auprès des happy few, sont priés de quitter leur patrie en qualité d'« a-soviétiques ».
Un témoignage précieux où Arthur Miller, Cartier-Bresson, Fellini, Aragon, croisent la crème de l'intelligentsia russe dans les cuisines enfumées des appartements communautaires.
Et une plongée tragi-comique dans le quotidien pas si lointain d'un monde désormais disparu, avant un voyage en aller simple vers la liberté.
La liberté, vraiment ?