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Sciences humaines & sociales
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Au cours des grands rassemblements contre la mondialisation de Seattle puis de Gênes, de nouvelles formes de protestation et d'organisation sont apparues.
On a évoqué dans la presse l'action de Starhawk et d'autres femmes américaines formant les manifestants aux techniques de la non-violence et, plus étonnant, se livrant collectivement à des rituels qui relèvent, selon elles, de la magie. Car Starhawk n'est pas une militante ordinaire : c'est une sorcière néo-païenne. En France, ceux qui font de la politique ont pris l'habitude de se méfier de tout ce qui relève de la spiritualité, qu'ils ont vite fait de taxer d'être d'extrême droite.
Magie et politique ne font pas bon ménage et si des femmes décident de s'appeler sorcières, c'est en se débarrassant de ce qu'elles considèrent comme des superstitions et de vieilles croyances, en ne retenant que la persécution dont elles furent victimes de la part de pouvoirs patriarcaux. Ce n'est pas le cas de la sorcière Starhawk et des femmes qui l'entourent. Non seulement elles ont pris au sérieux l'héritage des sorcières du passé sans aucun renoncement, mais elles le prolongent et transforment les idées que l'on se fait de la "magie", "art des sorcières".
On découvrira dans ce livre comment, pour les sorcières néo-païennes, il est indissociable de devenir capables d'une résistance active et inventive et de soigner et faire exister la Déesse parmi elles. Et cela, au moment où l'Amérique devenait reaganienne, voici vingt ans.