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Cheyne
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Sait-on assez où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d'entre nous ?
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A mi-chemin de la nouvelle et de la poésie. Mi-prose, mi-vers. Seize courts chapitres et une histoire. Une histoire d'amour, le récit d'une rupture aussi, dans une langue dynamitée qui redonne, suite au travail de sape, de la saveur aux mots.
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Je suis fort dans un domaine qui n'existe pas
Simon Allonneau, Rascal
- Cheyne
- Poèmes Pour Grandir
- 11 Mars 2024
- 9782841163472
un jour j'ai pris un oiseau en photo et je l'ai montré à un spécialiste il a regardé mon oiseau comme si c'était un oiseau inintéressant je croyais que quand on est spécialiste des oiseaux on s'intéressait à tous les oiseaux et bien non il y a des oiseaux on s'en fout
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j'ai reçu un faire-part de décès je ne savais pas quoi répondre j'ai écrit un mot d'encouragement j'ai écrit : allez -
Maintenant qu'épaissies nos salives, la chanson boite, peine à décoller, nos êtres se retrouvent gisants sur un quai à jamais esseulés, dépouillés de toute locomotive qu'on salirait du nom de vie : pour qui ne songe à tremper son cri au soleil, la nuit sera un certificat de silence.
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Le livre des petits étonnements du sage Tao Li Fu
Jean-Pierre Siméon
- Cheyne
- 8 Février 2016
- 9782841162246
Jean-Pierre Siméon prête sa voix à un hypothétique sage chinois - Tao Li Fu - qu'il prend plaisir à imaginer à la fois vieux et facétieux... Cela donne cinquante-sept maximes, ici traduites en chinois, et dont certaines sont calligraphiées. Un livre raffiné et malicieux qui réjouira petits et grands.
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Pas besoin d'être grand clerc pour constater que, du monde, de soi et des autres, on ne sait pas grand chose. Il n'empêche. Il en est, biologiste, astrophysicien ou écrivain, qui ne désespèrent pas d'en savoir plus. C'est le cas de l'auteur de ce livre. Sa méthode? Celle du scientifique qui s'apparente à celle du poète ou celle du philosophe: un affût intense qui met en examen tout ce qui tombe sous le regard, l'ordinaire, l'infime, l'incident de préférence. Où se vérifie cette loi heureuse: sous chaque observation, mille énigmes nouvelles. C'est ainsi qu'Ito Naga, sur les traces de Joe Brainard («I remember») et de Pérec («Je me souviens»), mais en déplaçant l'enjeu de l'enquête vers le réel immédiat, propose l'inventaire amusé, imprévu, forcément provisoire, de ces données d'évidence qui présentent le réel pour ce qu'il est: un univers en expansion infinie.
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Il s'est tenu ici un homme sans bagage
qui regardait les femmes les hommes les arbres
et qui se reconnaissait lui-même à leurs ombres
nos ombres
Tu as dit qu'il faudrait mettre une table ici
tu ne sais devant laquelle des deux fenêtres
t'installer la vue de la plaine ou de l'église
Voici ton bureau
tu écoutes le vent qui tournoie dans les rues
rien ne pèse plus sauf ce qu'il y a en toi
que tu ne connais pas : tu vas devoir le dire
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On a peur mais ça va
Andrea Thominot
- Cheyne
- Prix De Poesie De La Vocation
- 20 Novembre 2023
- 9782841163434
On garde des secrets.
On se garde du temps en trop après minuit ;
On se garde un endroit sur la peau qu'on n'a jamais blessé ;
On a des recettes secrètes ;
Avec du café, du poivre, de la menthe verte ;
On fait un poison qui nous soigne ;
On recrache de la terre qui s'est accumulée ;
Dans nos poumons ;
On recrache la terre les racines la roche ;
On ne s'étouffe plus ;
On peut presque dire qu'on respire. -
Ma femme crie. Elle crie à petits cris plutôt qu'à grands cris. Elle crie quand elle souffre. Elle crie de surprise, de frayeur subite, de joie, rarement de colère. Ses cris racontent différemment sa voix. Elle dit qu'elle s'en étonne, s'en effraie parfois. Elle ajoute que les cris des autres l'impressionnent énormément et qu'aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle a toujours sursauté et tremblé aux cris d'autorité ou de disputes.
Ma femme a plusieurs registres de bêtes dans sa voix. Mais surtout plusieurs oiseaux. J'ai en tête leurs inflexions, de la plus grave à la plus aiguë, leur longueur comme leur brièveté, leur mélodie aussi. -
À nouveau se lever ! Ne pas tarder ! Ne plus se fier seulement à l'abondance des savoirs des doctes ! Tendre l'oreille ! Écouter ce que tentent de dire les mains, le ventre, les hanches, les talons, la chevelure, toute la peau, et pour la poitrine l'air qui s'engouffre ou celui qui s'expulse. Écouter la source des bouches. Ouvrir toutes les armoires. Ouvrir toutes les fenêtres. De multiples tailles, matières et couleurs, des rubans noués et pendus aux côtés des portes apaisent les catastrophes. Font reparaître les ravis. Aussi leurs Colombines afin qu'ensemble ils dansent sur les berges. Quelle flottille à la nuit descend ce fleuve avec une cargaison d'écorces, de soies peintes, de corps légers que leur propre sommeil anime ?
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Je voulais construire une maison de lumière, tout était réuni pour que le chantier commence, les maçons s'adonnaient au travail avec ardeur et compétence, mais à chaque visite je commandais davantage d'ouvertures, jusqu'au jour où du projet il ne resta que des fenêtres.
Aujourd'hui, chez moi,
l'extérieur est dedans
et le verbe sortir signifie
regarder. -
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Petita venue de la terre, prononcée à haute voix,
les doigts dansent sous le lustre du soleil,
le bonheur entre dans la parcelle, le ciel est brûlant.
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Pour sa croissance Petita est dotée de Granda
et un peu plus loin de Trèsgranda et encore
encore plus loin de Plusquegranda, l'ensemble
constituant un quatuor attablé sous un parasol
aux couleurs vives, quatre tailles bien proportionnées
installées dans le baluchon du temps. -
C'est un petit bruit d'abord, dessous dedans,
derrière et devant, qui bat vite, très très vite,
pressé d'écarter les herbes hautes, grimper
à l'aplomb, un petit bruit dans un terrain de jeu
minuscule.
À la périphérie nous sommes regroupés, parfois
inquiets, parfois joyeux, avec tes exploits en construction.
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Je te reconnaîtrai quand tu sortiras avec ton petit
sac de randonneuse.
Comment te mettre à l'abri des catastrophes ? -
Laetitia Cuvelier évoque dans ce premier livre l'effervescence d'un foyer et la tentative d'être à la fois mère, amante et femme active. Dans la ritournelle du quotidien familial, elle saisit la spontanéité éclatante d'instants de vie, de mots minuscules et de gestes tendres.
Extrait :
J'ai appelé mon garçon.
Pour lui dire.
Au téléphone.
Que ce sera un petit frère.
Il a répondu.
Tu me le passes ?
J'ai un truc à lui dire.
Ce soir je me demande toujours.
Quel est ce truc.
Qu'il avait à lui dire.
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« Je sens n'est pas je sais ».
« Je sens décrit l'autre moitié du monde ».
Ainsi commence Je sens, le nouveau livre d'Ito Naga. L'auteur nous invite ici à quitter les certitudes pour plonger dans la profondeur des intuitions. Nous partons avec lui à la découverte de « l'autre moitié du monde ».
Et pourtant, c'est bien du même monde subtil et précis dont il s'agit, celui de l'auteur de Je sais, ou plus récemment des Petits Vertiges. Là où le scientifique souriait de notre rapport cartésien à ce qui nous entoure, en l'appliquant à l'infiniment petit de nos vies, le poète accepte de plonger en pleine subjectivité. Il laisse libre cours à l'intuition, à l'invisible qui nous façonne, nous guide et nous tient debout.
Je sens ne contredit pas Je sais. Il lui ouvre un vertigineux champ des possibles.
M.N.
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Le ciel se couche et à tes pieds une bouche remue.
Le temps picore par petits bouts,
engloutit jusqu'aux décors sans désir.
Un monde à nu. -
Rachida enfant qui marche.
Elle a pris des coups. Elle vient de loin.
Est-ce qu'on voit son visage
dans la nuit opaque ?
Est-ce qu'on entend sa voix
dans la chorale brisée du monde ?
Publié avec le concours du Centre national du Livre. -
Premier livre de son auteur publié à Cheyne, Le Cahier d'eau de Germain Tramier est avant tout un livre de sensations. Dans une langue qui cahote, d'apparence malhabile et rugueuse, cette poésie cherche à saisir l'intense d'une existence. Les nuits et les jours d'un été chez les "vieux parents". A dire, aussi, les drames qui se jouent, en coulisse, derrière les vitres et les fumées, parmi les adultes. Ces grandes personnes qui ne savent, en vérité, pas plus long que les enfants.
Ainsi que l'écrit Emmanuel Echivard dans sa préface : "chez Germain Tramier, il n'y a rien de poétique." Rien de flou, de joli, de sentimental... Il y a la vie la plus nue et la tentative des mots pour attraper cette vie, la tenir le plus étroitement possible. Ainsi font les enfants lorsqu'ils saisissent, du bout des doigts, les insectes tombés dans l'eau. Avec douceur et cruauté. -
Elle a commencé par enlever le couvercle et puis tout doucement elle est sortie de son bocal. il animal autant que le chien par terre quand ils se roulent, et alors qu'est-ce qui la gêne ? il et elle savent les souffrances pour sortir de leurs ombres, se désencombrent de leurs peurs, osent quel scandale se servir du mot joie.
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à l'intérieur de la nuit
Jean-Pierre Siméon, Yann Bagot
- Cheyne
- D'une Voix L'autre
- 7 Juin 2021
- 9782841163113
Le meilleur de la nuit / se prend à pleines lèvres / A corps perdu // A brassées d'herbes et de brumes // Avec les gestes du dénouement / Avec l'oreille du loup. J.-P. S.
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Lao du placard
Loïc Demey, Clothilde Staës
- Cheyne
- Poèmes Pour Grandir
- 20 Septembre 2021
- 9782841163069
Les rumeurs sont pareilles à des voitures de course ou à des tempêtes de sable.
Elles se déplacent plus rapidement que les autres paroles.
Chacun promet de ne rien répéter mais personne ne parvient à faire un noeud à sa langue.
Si bien que mon secret à toute vitesse s'est ébruité.
À l'école, tous ont su que j'étais un enfant du placard.
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Je ne peux pas entendre parler du désespoir. En cela, je suis formidablement de mon époque. Si quelqu'un, se trompant d'oreille, venait à me confier le sien, je lui décrirais probablement les différents moyens de parvenir à son irisation. Puis je m'éloignerais sous un soleil radieux, enchanté d'avoir trouvé - et de lui avoir offert - cet os théorique à ronger. Convaincu, pour tout dire, que nous nous sommes quittés bons camarades.
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