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Ils sont treize, tous ouvriers dans un même atelier, et il semble bien que ce nombre leur ait porté chance. Qu'ils soient jeunes ou plus vieux, habitants de quartiers populaires ou de banlieues pavillonnaires, militants syndicaux ou « jaunes », ils ont l'habitude de jouer régulièrement ensemble... Et, pour chacun, dans un quotidien souvent resserré autour du nécessaire, cette victoire bouscule le cours ordinaire de l'existence.
Rythmé par le travail à l'usine, Les Têtes hautes questionne autant la fidélité à soi et aux autres que la croyance dans les possibilités de transformer le monde, à travers les réflexions d'un militant qui navigue entre l'espoir d'y arriver et le sentiment d'un combat parfois vain.
Enseignant-chercheur en sciences sociales et militant syndical, Martin Thibault vit dans la région parisienne et il est maître de conférences en sociologie à l'université de Limoges. Il a déjà publié Ouvriers malgré tout et En luttes ! (avec Sophie Béroud) aux éditions Raisons d'agir, ainsi qu'Et voilà le travail ! (avec Dimitri Wazemski) aux éditions Nuit Myrtide. Inspiré de ses travaux sur les classes populaires et les univers militants, Les Têtes hautes est son premier roman. -
Ces nouvelles traversent la Colombie, ses villes, ses villages, sa faune et sa flore. Elles donnent voix à ses habitants, contraints d'affronter l'adversité et la violence. Sous un soleil de plomb, ils suffoquent, survivent, brûlent de désir, et trouvent souvent refuge dans la volupté des sens.
Une extraordinaire poésie imprègne ce recueil que son écriture, tour à tour sensuelle, percutante, légère, émouvante, rend intimement colombien et profondément universel.
Née en 1986 à Bogota, en Colombie, Laura Ortiz Gómez a étudié la littérature à l'université avant de travailler, il y a quelques années, comme médiatrice pour la promotion de la lecture et de l'écriture sur tout le territoire colombien. Coup de chaud, son premier livre très remarqué, se nourrit
en grande partie de cette expérience. -
Scarborough, c'est l'histoire d'une tante qui transmet un vieux bouquin en héritage. C'est aussi l'histoire d'une plaque d'égout qui mène vers une destination mystérieuse. Et d'un arpège entêtant, qui obsède le narrateur depuis vingt ans.
Non, pardon.
En fait, c'est l'histoire d'un professeur d'anglais à qui il n'arrive que des bricoles depuis qu'il a entendu un enregistrement musical ensorcelé.
Mais à ce compte là, on pourrait aussi dire que c'est l'histoire d'un élève bizarre qui se promène dans sa classe et du meurtre barbare d'un chanteur connu.
Non.
Retenez juste que Scarborough, c'est avant tout une ville d'Angleterre où il faudra aller faire un tour pour éclaircir toute cette affaire.
Rendez-vous là-bas.
Après Fraternité, premier roman dédaléen déjà paru aux éditions do, Luc Dagognet persiste et signe avec ce livre fait de virages multiples, de hasards messagers, de rencontres qui sauvent. Et toujours la même promesse d'une vie secrète plus ample, derrière l'apparente monotonie. -
C'est une histoire d'amour qui dure des années, dans laquelle elle aime plus que lui. Il porte des chapeaux, il est un peu artiste, il connaît toute la ville. Il vient, il repart, il revient, et elle, elle s'accroche. Tant pis pour les silences et les rendez-vous manqués : elle est amoureuse. Elle n'ana- lyse rien, elle cherche peut-être seulement à comprendre, mais elle ne comprend rien, et ça lui convient. Elle, elle aime.
Alors, malgré tout ce que les gens pensent, c'est une histoire d'amour.
Née en 1979, libraire à Avignon depuis vingt-cinq ans, Madeline Roth a publié des livres pour la jeunesse :
L'été de Léa (Sarbacane), À ma source gardée, Tant que mon coeur bat (Thierry Magnier), Mon père des montagnes (éditions du Rouergue), Le jour où j'ai grandi (L'étagère du bas), Les deux loups (Kilowatt) et deux romans pour adultes : Avant le jour et Le Livre d'Anna (La Fosse aux ours). -
Après en avoir terminé avec le métier d'actrice, Anne Roussel a choisi des petits boulots afin de se ménager un temps conséquent pour l'écriture. Différentes expériences l'ont confrontée au monde du travail d'une manière plus abrupte que son premier métier. Elle a commencé à penser les rapports à la tâche, à la domination / soumission, à l'effacement, à la vacuité. Plier la langue est constitué de huit récits dans lesquels huit femmes, toujours accompagnées d'une Alicia qui n'est jamais la même, basculent. Elles sont vulnérables à la perte de soi, humiliées au travail, confrontées à la hiérarchie ou à l'abnégation. Leurs voix évoquent des épopées sociétales plus ou moins tragiques, mais aussi un élan qui fait (parfois) office de renaissance ou de réappropriation. Plier la langue rend compte de séparations par rapport à la parole, à l'identité, aux valeurs sacrées, au nous, aux faux-semblants. Anne Roussel vit dans le Sud-Ouest. Elle a longÂtemps été comédienne. Avec Plier la langue, elle est publiée pour la première fois.
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Comment réussir un cocktail à l'équilibre parfait ? Il faut une pointe fruitée, une touche acidulée et les saveurs conjuguées de deux alcools. Il faut en avoir ingéré des mélanges (trop sans doute), s'être trompé (souvent), avoir des regrets (qui n'en a pas?) et continuer à espérer (malgré tout). Il faut avoir écouté les histoires des clients qui parlent en buvant et boivent en parlant, avoir noté pour soi la liste des ingrédients (loquaces), avoir été visité par la main heureuse du hasard (un soir). Le plus vieux chant du monde est l'histoire de ce cocktail. Adrien Zaposky est un étudiant en droit plutôt mal parti dans la vie, à qui les bars offriront à la fois une place et une fenêtre sur le monde. Dans ces lieux privilégiés, les clients racontent leurs illusions et leurs désillusions, quand ils racontent on les écoute et, à force de les écouter, on s'échappe. Le plus vieux chant du monde est une odyssée parfaitement composée, qui entremêle plusieurs récits dans une grande variété de genres. Elle se déguste d'une traite. Sans modération. David Agrech, né en 1978, est professeur documentaliste. Le plus vieux chant du monde est son deuxième roman.
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Une jeune femme portant la burka sous la pression de son mari découvre peu à peu son libre-arbitre. C'est le début d'une lente métamorphose vécue de l'intérieur... Une ode à la liberté émancipatrice qu'offrent le savoir et la raison face à l'ignorance et aux discours rétrogrades, mais également une ode à la féminité reconquise, à travers le symbole d'une petite robe rouge érigée en obscur objet du désir. Sous le regard des autres et reconnectée enfin au sien, Aminata chemine en tant que femme, épouse et mère, mue par l'audace nouvelle de ce rouge-cri qui vient bouleverser le cours de sa vie. Fruit d'un brassage d'origines multiples, Lamia Berrada-Berca est née en 1970 à Casablanca et vit aujourd'hui à Paris. Chasser les ombres a paru début 2021 aux éditions do. La première édition de Kant et la petite robe rouge a été publiée aux éditions La Cheminante.
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Lorsqu'il rencontre Sophie, c'est comme si elle illuminait subitement le monde. Avec elle, le passé moche s'efface : l'adolescence morose, les foirages amoureux, la sensation de n'être nulle part à sa place, les cris à la maison ... Même le quotidien semble prendre de la distance : le travail idiot, l'ennui, la ville grise dans la province à l'abandon. Quand il s'observe dans le miroir, il semble que Sophie l'illumine, lui aussi. Mais le temps passe, la romance s'effiloche, et on dirait que ça n'a cessé de germer, comme une plante toxique : la laideur, revenue au galop. Une laideur qui s'appelle violence. Qui est partout et emporte tout, autour et dedans surtout.
Baisse ton sourire est l'histoire de cet embrasement. L'histoire de cet anéantissement. -
Comment une simple balle de tennis, plutôt molle, peut-elle avoir un effet aussi dévastateur sur la tranquille existence d'un parisien misophone ? Pourquoi son voisin tonitruant décide-t-il de se comporter en psychopathe et de lui pourrir la vie ? Tout cela a-t-il quelque chose à voir avec cet individu malade qui tente de forer les tympans des usagers du métro avec une perceuse ?
S'il commence comme un film d'action, Fraternité se poursuit en une valse joyeuse, pleine de rebondissements, de courses-poursuites et de rencontres étonnantes, de portes dérobées et de souterrains mystérieux. On y croise des publicitaires à l'imagination sans limite et un chat au nez bouché, un lecteur qui a du flair et des fourmis-fantômes, un tricycle à wagonnets, des dizaines de films d'épouvante et deux amis fêlés. On y apprend que le hasard peut même avoir son musée. Et surtout, surtout, qu'il est impossible de haïr quelqu'un une fois qu'on le connaît. À de rares exceptions près. -
Un homme vit dans une maison en bois rond au milieu de la forêt, un autre dans un souterrain, un troisième sur l'eau. Ils se disputent la possession du territoire et l'amour des femmes, qui servent d'appât ou deviennent puissantes à leur tour. Un roman hors du temps, angoissant, étrange, animal.
« C'est un conte, parfaitement bien tourné, mieux peut-être qu'Alice au pays des merveilles, aussi savamment truqué et à peu près de même longueur. Jos Carbone est si original dans le vrai sens du mot qu'on ne semble pas avoir compris qu'il a une portée universelle, du moins en Occident, et que de tous les ouvrages québécois, il est le seul qui devrait être publié en édition illustrée, le seul qui pourrait être traduit du jour au lendemain en cinquante-six langues. Autrement dit, c'est un classique. » Jacques Ferron, Le Petit Journal « Un monde dur et enchanté, sans éclat littéraire et pourtant captivant, aux senteurs de passion primitive, de chair, de sang, mêlés à la rosée et à la terre. » Alain Pontaut, La Presse Écrivain, scénariste, et longtemps journaliste, Jacques Benoit, né en 1941, est l'auteur de huit romans, dont Jos Carbone, son premier (prix littéraire du Québec 1968). D'abord paru au Québec en 1967, il est maintenant publié en France aux éditions do. -
Récit métaphorique sur la ségrégation, le totalitarisme et l'insoumission, cette fable morale décrit la servitude imposée à un peuple pour le plaisir d'un autre. Sous la discipline impitoyable de Capitaines, des détenus soumis à l'autorité de Sentinelles et de Surveillants tentent de survivre dans les Limites d'un Camp. Après plusieurs tentatives, un seul prisonnier réussira cependant à s'échapper, mais pour quel destin ?
La Colonie migratoire est un récit d'une subtile ambiguïté en même temps que d'une implacable lucidité dramaturgique magnifiée par le style et la langue de Rudefoucauld. Une surprenante leçon de littérature. -
Que transmet-on en héritage ? Souvent, un certain nombre d'objets plus ou moins précieux quand ils ne sont pas purement utilitaires. Mais il arrive aussi que rien ne subsiste de ce qui comptait pour les absents, sauf dans la mémoire de celles et ceux qui restent. C'est le cas de ces Objets perdus, où l'histoire familiale et les réminiscences personnelles passent par des images de choses évanouies, avec le regret, le rejet ou l'ironie dont le recul dans le temps les a teintées.
En dix-neuf chapitres, Denitza Bantcheva évoque avec tendresse, et liquide avec humour, son histoire intime dans une gamme qui va de l'élégie à la satire en passant par le poème en prose métaphysique.
De la pitié pour les chaussures à la haine des parapluies, des boutons de manteaux à la gamme des rouges à lèvres, d'un fabuleux sac jaune au goût des cigarettes, elle tente une nouvelle fois, en écrivant, de conjurer la perte. Ce qu'elle avait commencé de faire avec l'émouvant portrait de sa mère, Visions d'elle, paru en 2021 aux éditions do.
Née en 1969 à Sofia (Bulgarie), en France depuis 1991, Denitza Bantcheva a publié des romans ("La Traversée des Alpes", "À la rigueur", "Feu de sarments", aux éditions du Revif), un récit ("Visions d'elle", éditions do, 2021), des nouvelles, des poèmes et des monographies consacrées aux cinéastes et au cinéma : "René Clément", "Jean-Pierre Melville : de l'oeuvre à l'homme", "Un florilège de Joseph Losey", "Le Film noir français" ; le plus récent, "Alain Delon : amours et mémoires", éditions de la Martinière, 2023.
Elle donne des conférences d'histoire du cinéma et fait partie du comité de rédaction de la revue Positif. -
L'histoire d'un chanteur français nommé Arthur Loizeau qui, retraité en Californie, se voit un jour et par erreur kidnappé par les sbires d'un surnommé Ogre, gourou obèse d'une secte croyant au retour des Aztèques. Brièvement enfermé dans une cellule en attendant son sacrifice, il parvient à s'échapper. Son évasion le conduit dans une vallée mexicaine, sèche et désolée, où, par un soir et par hasard, il rencontre un cow-boy, Soeur Justice, qui a ceci de commun avec Don Quichotte qu'il est bavard, menteur, intoxiqué par ses lectures et illuminé. Les aventures qui s'en suivront seront évidemment multiples, cocasses, truculentes et picaresques. Elles se finiront même par un voyage en ballon. Mexicayotl est un roman baroque mais lisible, fantaisiste mais fourmillant de vérités, plein de clins d'oeil mais drôle, fluide et trépidant.
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Avec mon stylo « On s'en fiche, on est ensemble, mon stylo et moi. On n'a pas besoin de faire. Les autres, les autres ont besoin de faire, puisqu'ils n'ont pas mon stylo. Vous avez besoin de faire, puisque vous n'avez pas mon stylo. Mais pas moi. Pas moi, depuis que j'ai mon stylo. Est-ce à dire que je ne ferai jamais rien ? Absolument pas. Si l'envie m'en prend, si l'envie en prend mon stylo, si l'envie nous en prend, vous verrez, vous nous verrez à l'oeuvre. Nous ferons quelque chose, vous ne pouvez même pas imaginer quoi. Moi non plus, je ne peux pas l'imaginer ; je ne peux pas l'imaginer, parce que c'est inimaginable, ce que je ferai avec mon stylo. C'est proprement inimaginable. On ne peut pas s'en faire une idée. Avec la meilleure volonté du monde, on ne peut pas s'en faire une idée, sans mon stylo. » Sans son stylo « J'ai pris mon stylo et je me suis mis à écrire. Je me suis dit que je n'allais pas écrire sur la disparition du château d'eau, ou plutôt que j'allais écrire sur la disparition du château d'eau en remplaçant le château d'eau par mon stylo. Donc, j'allais écrire sur la disparition de mon stylo. En même temps, j'étais très embêté, car mon stylo, je l'avais à la main, puisque j'écrivais avec. Comment raconter la disparition de mon stylo en utilisant ce même stylo prétendument disparu ? En même temps, me disais-je, pour que le récit de la disparition de mon stylo soit sincère, ne faut-il pas l'écrire avec mon stylo disparu ? Je pourrais, bien sûr, l'écrire avec un autre stylo. Mais ce serait biaiser le récit. Ça sentirait l'artifice. C'est comme ça qu'on écrit de mauvais livres. »
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Mathilde, Solène, Henri, Tomas apparaissent puis disparaissent à travers l'Europe, voient la chute d'un club mythique et d'une holding séculaire, fuient dans les Alpes ou se mettent au service d'un explorateur brutal qui a su anticiper le désastre écologique. Dans ce roman à quatre voix, celles de frères et soeurs séparés par la vie, chaque récit, situé dans un futur proche, est traversé par un certain nombre d'indices permettant de reconstruire ce qui ressemble à un projet familial.
Tour à tour roman policier, d'espionnage et d'anticipation, Avant Rotterdam résiste aux catégories. Si sa construction possède la part de tension et d'invention propre à ces genres, si son écriture, précise et nerveuse, n'a rien à leur envier, ce qui se dessine dans cet univers singulier interroge surtout l'évolution des relations humaines. « Ce retour au rapport de force primaire », est-il écrit quelque part dans le livre.
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Si les liens qui unissent les sept couples de Kill Jekyll sont extraordinaires, ce n'est pas à cause d'excès sexuels, ou climatiques, c'est parce que ces hommes et ces femmes fouillent leur vie à leur mesure, et que leurs monologues vont bien au-delà de leurs simples récits. Rien n'est maquillé, rien n'est caché ici. Personne ne mâche ses mots. L'écriture de Corinne Lovera Vitali rejette beaucoup de nos facilités, en particulier le travestissement historiquement réservé au sexe et à l'intimité. Ces textes sont crus. Vrais. Drôles aussi, comme la plupart de nos faits et gestes lorsque peurs et désirs sont observés de très près et mis en lumière par la fiction. Dans ces histoires on choisit définitivement les femmes des Highlands, Mitchum contre Eastwood, un voyage immobile à Pompéi, ou la compagnie d'un certain chat plutôt que d'un certain ami. On laisse même décider un chien contre la rage humaine. Lui qui aurait pu s'appeler Jekyll vous attrape et ne vous lâche plus. Comme ce livre.
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Comment le corps d'un jeune milicien collaborateur, victime de représailles en août 1944 au moment de la Libération dans une petite ville de province, a-t-il pu se retrouver pensionnaire d'une sépulture juive aux côtés d'une lignée d'Ashkénazes ? Comment Madeleine et Germaine, pourtant si peu semblables, ont-elles pu nouer une relation aussi obstinée et inaltérable, au point que le fils de l'une prenne place dans le caveau familial de l'autre ?
Ce qui pourrait ressembler à une farce du destin, à un hasard malicieux au regard de la grande Histoire, devient la superbe évocation d'une confiance désintéressée et d'une loyauté sans faille, le dévoilement progressif d'un acte de bonté, à hauteur de femme et à l'aune d'une amitié jamais démentie...
Une toute petite histoire, une étincelle qui fait la grandeur de l'humain. -
Du Mercredi des cendres à Pâques, la narratrice adresse quarante lettres à sa tante, retirée sous le voile, soeur jumelle de sa mère, morte en lui donnant naissance. Quarante suppliques d'amour et de haine écrites à une tante incapable d'aimer une nièce trahie, qu'aucune belle phrase sortie du discours religieux n'apaisera. Quarante cris de l'enfant qui veut se séparer et vivre enfin. Quarante missives qui ne reçoivent, ni d'ailleurs ne sollicitent, aucune réponse. Une seule viendra pourtant...
Dans une langue dépouillée et sans masque, née d'une nécessité intime et profonde, Marie-Victoire Rouillier offre une oeuvre à l'écart du temps, dans la grande tradition des écrits brefs et intenses de la littérature amoureuse.
Avec Un corps en trop, Marie-Victoire Rouillier, professeur de lettres classiques, achevait son premier livre en septembre 1987. Elle s'est donné la mort peu après. Elle avait 42 ans. La première édition de ce texte a paru aux éditions Alinea. -
Parvenu au crépuscule de sa vie, Louis se prépare à mourir, seul, à Paris. Au même moment, à Tokyo, son petit-fils Akito décide sans raisons apparentes de se cloîtrer dans sa chambre. Ce séisme intime amène ses proches à se confronter à leur propre histoire : liens rompus, secrets enfouis, aspirations profondes, blessures refoulées... Face au caractère irrationnel de la situation, enfermés à leur tour dans l'incompréhension et la culpabilité, tous prennent conscience des liens ténus reliant l'existence à l'invisible.
Fable à la tonalité impressionniste à la fois profonde et légère, Chasser les ombres raconte, à travers le phénomène très particulier de ces reclus volontaires, les hikikomoris, une histoire universelle : la manière dont chacun se sent relié aux autres, dont chacun se crée un refuge intérieur, se trouve un point de fuite, se métamorphose ou se renferme, en explorant librement le sens de sa vie ou en rêvant l'image de sa mort. Comme l'ombre accompagne la lumière. -
« Elle existerait près de moi, sur du papier, sous cette forme-là. Je m'en contenterais, me rappelant que cela tenait du miracle plus que tout autre écrit réussi. » Très vite après la disparition brutale de sa mère, à Sofia, en Bulgarie, où elle était née et avait vécu, Denitza Bantcheva commence à retracer son parcours, persuadée que si sa fille unique n'écrivait rien sur Annie, « sa vie n'aurait en définitive aucun sens ».
Elle en vient alors à confronter diverses visions d'elle - sous des angles qu'elle découvre parfois - qui composent le portrait d'un être rare, dont le destin témoigne cependant des épreuves les plus communes qu'on pouvait subir sous un régime totalitaire, comme au cours des années qui suivirent la chute du Mur de Berlin.
L'histoire familiale, l'histoire tout court et la réflexion sur le sens d'une existence s'entrelacent dans cet émouvant récit issu du deuil, et de l'amour d'une fille pour sa mère.
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Bordeaux. Nouvelles de 2050 réunit les treize contributions arrivées en tête du concours de nouvelles organisé à l'initiative de Rue89 Bordeaux, en partenariat avec la mission #BM2050 et avec le soutien de Bordeaux Métropole Énergies.
Elles ont été écrites avec cette seule contrainte : se dérouler en 2050 dans la métropole bordelaise, dans les frontières que celle-ci pourrait avoir à cette époque.
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Ce livre s'appelle L'Histoire de la littérature, car il y est question d'écrivains. Il aurait pu s'appeler La Littérature à coups de marteau, car il y est question d'écrivains et de bricolage. Ou Panique à Saint-Germain-des-Prés, ou encore Beigbeder en Patagonie, car il y est question d'écrivains plus ou moins célèbres, de bricolage peu orthodoxe et d'une affaire criminelle.
Ce livre aurait surtout pu s'appeler Le Peuple des lettres, car il y est d'abord question de celles et ceux qui lisent des livres sans se préoccuper de la coqueluche des médias, et en premier lieu d'un contrôleur de gestion qui voudrait tant être publié. Ce livre s'appelle finalement L'Histoire de la littérature, car c'est une histoire d'amour, l'amour de la langue mais pas seulement.
L'humour, un style subtilement baroque et Philippe Sollers y occupent une place tout à fait centrale. Bref, L'Histoire de la littérature est un livre complètement marteau qu'il ne faut pas prendre au pied de la lettre. -
« J'avais acheté cette maison car elle n'était pas chère, paschère du tout, et je l'avais achetée malgré l'aspect inquiétant qu'elle auraitpu
offrir aux passants, s'il y en avait eu, mais il n'y en avaitpas. » Cheval, ça se passe à la lisière d'une ville. Il y a une maison, qui n'apas la forme exacte d'une maison. Le jour, on va travailler. Le soir, on écritdes pièces de théâtre d'un genre un peu particulier.
Il y a aussiune grande panne d'électricité, et des déjeuners pris dans la cuisine d'uncollègue de travail.
Pour aller dans la cuisine, on passe devant unsalon dans lequel on n'entre pas.
Et on l'appelle quand mêmesalon.
C'est comme le cheval : un beau jour, il arrive par les prés.Mais ça n'est pas vraiment un cheval.
Et on l'appelle quand mêmecheval.
Comme ce drôle de livre.