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"Nous commencerons par discuter les points de vue pris sur la femme par la biologie, la psychanalyse, le matérialisme historique. Nous essaierons de montrer ensuite positivement comment la "réalité féminine" s'est constituée, pourquoi la femme a été définie comme l'Autre et quelles en ont été les conséquences du point de vue des hommes. Alors nous décrirons du point de vue des femmes le monde tel qu'il leur est proposé ; et nous pourrons comprendre à quelles difficultés elles se heurtent au moment où, essayant de s'évader de la sphère qui leur a été jusqu'à présent assignée, elles prétendent participer au mitsein humain."
Simone de Beauvoir. -
Tremblez, les sorcières reviennent ! disait un slogan féministe des années 1970. Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes chasses de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d'aujourd'hui de figure d'une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.
Qu'elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
Ce livre en explore trois et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante -; puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant -; puisque l'époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée - devenue, et restée depuis, un objet d'horreur.
Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever. -
Réinventer l'amour : comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles
Mona Chollet
- Zones
- 16 Septembre 2021
- 9782355221750
Nombre de femmes et d'hommes qui cherchent l'épanouissement amoureux ensemble se retrouvent très démunis face au troisième protagoniste qui s'invite dans leur salon ou dans leur lit : le patriarcat. Sur une question qui hante les féministes depuis des décennies et qui revient aujourd'hui au premier plan de leurs préoccupations, celle de l'amour hétérosexuel, ce livre propose une série d'éclairages.
Au coeur de nos comédies romantiques, de nos représentations du couple idéal, est souvent encodée une forme d'infériorité féminine, suggérant que les femmes devraient choisir entre la pleine expression d'elles-mêmes et le bonheur amoureux. Le conditionnement social subi par chacun, qui persuade les hommes que tout leur est dû, tout en valorisant chez les femmes l'abnégation et le dévouement, et en minant leur confiance en elles, produit des déséquilibres de pouvoir qui peuvent culminer en violences physiques et psychologiques. Même l'attitude que chacun est poussé à adopter à l'égard de l'amour, les femmes apprenant à le (sur ?) valoriser et les hommes à lui refuser une place centrale dans leur vie, prépare des relations qui ne peuvent qu'être malheureuses. Sur le plan sexuel, enfin, les fantasmes masculins continuent de saturer l'espace du désir : comment les femmes peuvent-elles retrouver un regard et une voix ? -
Les institutions invisibles
Pierre Rosanvallon
- Seuil
- Les Livres du nouveau monde
- 4 Octobre 2024
- 9782021544367
Autorité, confiance, légitimité. Le sentiment spontané de leur centralité dans le fonctionnement des sociétés voisine avec le flou de leur caractérisation. En retraçant l'histoire longue de leur appréhension, ce livre propose de les comprendre comme des institutions invisibles. Institutions, car elles ont une fonction de production du commun et
d'inscription dans la durée des rapports économiques, sociaux et politiques. Mais invisibles, car elles ne sont pas définies par des règles et des statuts ni dotées d'une capacité de contrainte. Elles sont en effet constituées par la nature et la qualité des relations entre individus, ou entre individus et organisations. Autorité, confiance et légitimité s'entrelacent sur ce mode pour faire système.Cette conceptualisation permet d'élargir le cadre d'analyse des sociétés contemporaines tout en l'inscrivant dans une histoire comparative renouvelée. Elle ouvre simultanément des perspectives pour agir en vue de surmonter la perplexité des intelligences et l'assèchement des imaginations qui nourrissent aujourd'hui le fatalisme résigné à l'ombre
duquel prospèrent les mirages populistes.Pierre Rosanvallon est professeur émérite au Collège de France. De L'Âge de l'autogestion (1976) aux Épreuves de la vie (2021), il est l'auteur de nombreux ouvrages qui occupent une place majeure dans la théorie politique contemporaine, la réflexion sur la démocratie et la question sociale. Il a notamment fondé la République des idées et la Vie des idées. -
" Dans Mythologies, Roland Barthes nous donne un extraordinaire ouvrage, profond et cruel, rigoureux, parfois excessivement, d'une écriture à la fois géométrique et pleine d'humour, où l'homme moderne nous est implacablement envoyé, comme un pantin trop bien articulé. "
Jean Lacroix, Le Monde
" On sort changé de la lecture d'un livre comme celui-là, et je gage que la pensée et le style de Barthes auront une influence considérable sur les jeunes écrivains de notre temps. "
Guy Dumur, Médecine de France
" J'admire l'intelligence avec laquelle Barthes renverse la toile peinte de ce siècle et discerne, sous les apparences, les réalités. "
Morvan Lebesque, Le Canard enchaîné
" On le lit avec passion et dans le sentiment à peu près constant de la découverte. "
Maurice Nadeau, France-Observateur
" Ce livre courageux, essentiel, extraordinairement intelligent, me semble devoir marquer profondément son sillon dans l'histoire de la pensée moderne. "
Jean Rousselot, Nouvelles littéraires
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Chez soi ; une odyssée de l'espace domestique
Mona Chollet
- La découverte
- Poche / Essais
- 13 Octobre 2016
- 9782707193735
La maison, le chez-soi : de ce sujet, on a souvent l'impression qu'il n'y a rien à dire. Pourtant, la maison est aussi une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs, résister à l'éparpillement et à la dissolution. Un bel essai, intelligent et sensible, par l'auteure de Beauté fatale.
Le foyer, un lieu de repli frileux où l'on s'avachit devant la télévision en pyjama informe ? Sans doute. Mais aussi, dans une époque dure et désorientée, une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs. Dans l'ardeur que l'on met à se blottir chez soi ou à rêver de l'habitation idéale s'exprime ce qu'il nous reste de vitalité, de foi en l'avenir.
Ce livre voudrait montrer la sagesse des casaniers, injustement dénigrés. Mais il explore aussi la façon dont ce monde que l'on croyait fuir revient par la fenêtre. Difficultés à trouver un logement abordable, ou à profiter de son chez-soi dans l'état de " famine temporelle " qui nous caractérise. Ramifications passionnantes de la simple question : " Qui fait le ménage ? " ; persistance du modèle du bonheur familial, alors même que l'on rencontre des modes de vie bien plus inventifs...
Autant de préoccupations à la fois intimes et collectives, passées ici en revue comme on range et nettoie un intérieur empoussiéré : pour tenter d'y voir plus clair et de se sentir mieux. -
" Depuis que j'ai quitté le Liban pour m'installer en France, que de fois m'a-t-on demandé, avec les meilleures intentions du monde, si je me sentais " plutôt français " ou " plutôt libanais ". Je réponds invariablement : " L'un et l'autre ! " Non par quelque souci d'équilibre ou d'équité, mais parce qu' en répondant différemment, je mentirais. Ce qui fait que je suis moi-même et pas un autre, c'est que je suis ainsi à la lisière de deux pays, de deux ou trois langues, de plusieurs traditions culturelles. C'est cela mon identité ? "
Partant d'une question anodine qu'on lui a souvent posée, Amin Maalouf s'interroge sur la notion d'identité, sur les passions qu'elle suscite, sur ses dérives meurtrières. Pourquoi est-il si difficile d'assumer en toute liberté ses diverses appartenances ? Pourquoi faut-il, en cette fin de siècle, que l'affirmation de soi s'accompagne si souvent de la négation d'autrui ? Nos sociétés seront-elles indéfiniment soumises aux tensions, aux déchaînements de violence, pour la seule raison que les êtres qui s'y côtoient n'ont pas tous la même religion, la même couleur de peau, la même culture d'origine ? Y aurait-il une loi de la nature ou une loi de l'Histoire qui condamne les hommes à s'entretuer au nom de leur identité ?
C'est parce qu'il refuse cette fatalité que l'auteur a choisi d'écrire les Identités meurtrières, un livre de sagesse et de lucidité, d'inquiétude mais aussi d'espoir.
Amin Maalouf a publié les Croisades vues par les Arabes, ainsi que six romans : Léon l'Africain, Samarcande, les jardins de lumière, le Premier siècle après Béatrice, le Rocher de Tanios et les Echelles du Levant. -
La domination masculine
La domination masculine est tellement ancrée dans nos inconscients que nous ne l'apercevons plus, tellement accordée à nos attentes que nous avons du mal à la remettre en question.
La description ethnographique de la société kabyle, conservatoire de l'inconscient méditerranéen, fournit un instrument puissant pour dissoudre les évidences et explorer les structures symboliques de cet inconscient androcentrique qui survit chez les hommes et les femmes d'aujourd'hui.
Mais la découverte des permanences oblige à renverser la manière habituelle de poser le problème : comment s'opère le travail historique de déshistorisation ? Quels sont les mécanismes et les institutions, Famille, Église, École, État, qui accomplissent le travail de reproduction ? Est-il possible de les neutraliser pour libérer les forces de changement qu'ils entravent ?
Pierre Bourdieu (1930-2002)
Professeur de sociologie au Collège de France, il a écrit de nombreux ouvrages qui ont une influence majeure dans les sciences sociales aujourd'hui.
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Les Argonautes
Maggie Nelson
- Editions du Sous-Sol
- Feuilleton non Fiction
- 4 Janvier 2018
- 9782364682917
Les Argonautes, c'est d'abord une histoire d'amour. Deux êtres qui se rencontrent et tombent éperdument amoureux. Leur amour grandit, leurs deux corps se transforment, et avec leurs mutations d'autres grandes questions résonnent : qu'est-ce que la maternité ? Comment se construit le genre ? Comment vivre et penser la marge en construisant une famille ?
À la lisière de l'essai et de l'autofiction, Les Argonautes est à la fois amusant et indigné, souvent emporté, toujours brillant. Maggie Nelson nous y présente les penseurs qui l'ont aidée à vivre, Judith Butler, Susan Sontag, Gilles Deleuze ou Roland Barthes. Elle parvient à mêler histoire intime et réflexion, livrant un texte à nul autre pareil, brillant et solaire. Au fil de ses lectures, elle nous emmène en Floride sur la plage, au cabaret burlesque, dans une université de New York, dans le bureau d'un shérif en Californie, à la très kitsch chapelle de Hollywood... Et surtout, elle s'assure que nous ne verrons plus jamais de la même façon le mystère de la fabrication d'un corps par un autre.
"Les Argonautes l'a imposée aux États- Unis comme une star de la 'non-fiction'. (...) Surprenante, exigeante, la pensée de Maggie Nelson vogue à contre-courant, ne prend rien pour acquis et force à réfléchir. Non-fiction, mais oui-talent.'
ELLE
"Le portrait exceptionnel à la fois d'une relation amoureuse et de la collaboration entre le coeur et l'esprit de Maggie Nelson.'
The New Yorker -
Trouble dans le genre ; le féminisme et la subversion de l'identité
Judith Butler
- La découverte
- Poche / Sciences humaines et sociales
- 12 Décembre 2019
- 9782348059766
Dans cet ouvrage majeur publié en 1990 aux États-Unis, la philosophe Judith Butler invite à penser le trouble qui perturbe le genre pour définir une politique féministe sans le fondement d'une identité stable. Ce livre désormais classique est au principe de la théorie et de la politique queer : non pas solidifier la communauté d'une contre-culture, mais bousculer l'hétérosexualité obligatoire en la dénaturalisant. Il ne s'agit pas d'inversion, mais de subversion. Judith Butler localise les failles qui témoignent, à la marge, du dérèglement plus général de ce régime de pouvoir. En même temps, elle questionne les injonctions normatives qui constituent les sujets sexuels. Jamais nous ne parvenons à nous conformer tout à fait aux normes : entre genre et sexualité, il y a toujours du jeu. Le pouvoir ne se contente pas de réprimer ; il ouvre en retour, dans ce jeu performatif, la possibilité d'inventer de nouvelles formations du sujet. La philosophe relit Foucault, Freud, Lacan et Lévi-Strauss, mais aussi Beauvoir, Irigaray, Kristeva et Wittig, afin de penser, avec et contre eux, sexe, genre et sexualité - nos désirs et nos plaisirs. Pour jeter le trouble dans la pensée, Judith Butler donne à voir le trouble qui est déjà dans nos vies
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Même les femmes les plus féministes se surprennent à aimer le regard conquérant des hommes sur elles ou à préférer des tâches ménagères à des activités censément plus épanouissantes. Ces désirs sont-ils incompatibles avec leur indépendance ?
Les scandales sexuels qui ont agité le monde ces dernières années ont jeté une lumière crue sur l'envers de la domination masculine : le consentement des femmes à leur propre soumission.
Tabou philosophique et point aveugle du féminisme, la soumission des femmes n'est jamais analysée en détail, dans la complexité des existences vécues. Sur les pas de Simone de Beauvoir, Manon Garcia s'y attelle avec force, parce que comprendre pourquoi les femmes se soumettent est le préalable nécessaire à toute émancipation. -
Longtemps laissé en sommeil, le concept de sororité a refait surface avec le mouvement #Metoo : être soeurs, c'est être, ensemble, plus fortes. Envisagée comme outil de pouvoir féminin, la sororité nous invite à repenser ce que signifie être une femme aujourd'hui, à questionner les rapports de domination et à imaginer le monde de demain. Sous forme de récits, fictions, textes réflexifs, poèmes et chansons, ce collectif, dirigé par la romancière Chloé Delaume, appelle à une solidarité qui ne nie pas les différences mais embrasse la diversité. Car c'est grâce à la sororité, véritable parole en acte, que la révolution féministe adviendra.
Sous la direction de : Chloé Delaume
Avec les textes de : Juliette Armanet, Lauren Bastide, Iris Brey, Estelle-Sarah Bulle, Rébecca Chaillon, Jeanne Cherhal, Alice Coffin, Camille Froidevaux-Metterie, Kiyémis, Lola Lafon, Fatima Ouassak, Ovidie, Lydie Salvayre
et Maboula Soumahoro -
Le regard féminin ; une révolution à l'écran
Iris Brey
- Olivier (L')
- Les Feux
- 6 Février 2020
- 9782823614084
Iris Brey théorise le regard féminin, ou female gaze, une façon de filmer les femmes sans en faire des objets, de partager la singularité des expériences féminines avec tous les spectateurs, quel que soit leur genre, et renouveler notre manière de désirer en regardant sans voyeurisme.
Des joyaux du cinéma à certaines œuvres plus confidentielles, en passant par quelques séries et films très contemporains, Iris Brey nous invite à nous interroger sur le sens caché des images.
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Une écologie décoloniale ; penser l'écologie depuis le monde caribéen
Malcom Ferdinand
- Seuil
- Anthropocène
- 3 Octobre 2019
- 9782021388503
Une colère rouge recouvre le ciel. Les vagues s'agitent, l'eau monte, les forêts tombent et les corps s'enfoncent dans ce sanguinaire gouffre marin. Les cieux tonnent encore devant ce spectacle : le monde est en pleine tempête.
Derrière sa prétention d'universalité, la pensée environnementale s'est construite sur l'occultation des fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes de la modernité. Face à la tempête, l'environnementalisme propose une arche de Noé qui cache dans son antre les inégalités sociales, les discriminations de genre, les racismes et les situations (post)coloniales, et abandonne à quai les demandes de justice.
Penser l'écologie depuis le monde caribéen confronte cette absence à partir d'une région où impérialismes, esclavagismes et destructions de paysages nouèrent violemment les destins des Européens, Amérindiens et Africains. Le navire négrier rappelle que certains sont enchaînés à la cale et parfois jetés par-dessus bord à la seule idée de la tempête. Tel est l'impensé de la double fracture moderne qui sépare les questions coloniales des destructions environnementales. Or, panser cette fracture demeure la clé d'un " habiter ensemble " qui préserve les écosystèmes tout autant que les dignités. Telle est l'ambition d'une " écologie décoloniale " qui relie les enjeux écologiques à la quête d'un monde au sortir de l'esclavage et de la colonisation.
Face à la tempête, ce livre est une invitation à construire un navire-monde où les rencontres des autres humains et non-humains sur le pont de la justice dessinent l'horizon d'un monde commun.
Malcom Ferdinand est ingénieur en environnement de University College London, docteur en philosophie politique de l'université Paris-Diderot et chercheur au CNRS (IRISSO / Université Paris-Dauphine).
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Résonance ; une sociologie de la relation au monde
Hartmut Rosa
- La découverte
- Poche / Sciences humaines et sociales
- 8 Avril 2021
- 9782348067471
Si l'accélération constitue le problème central de notre temps, la résonance peut être la solution. Telle est la thèse du présent ouvrage, lequel assoit les bases d'une sociologie de la " vie bonne " - en rompant avec l'idée que seules les ressources matérielles, symboliques ou psychiques suffisent à accéder au bonheur.
La résonance accroît notre puissance d'agir et notre aptitude à nous laisser " prendre ", toucher et transformer par le monde. Soit l'exact inverse d'une relation instrumentale et " muette ", à quoi nous soumet la société moderne. Car en raison de la logique de croissance et d'accélération de la modernité, nous éprouvons de plus en plus rarement des relations de résonance. De l'expérience corporelle la plus basique aux rapports affectifs et aux conceptions cognitives les plus élaborées, la relation au monde prend des formes très diverses : la relation avec autrui ; la relation avec une idée ou un absolu ; la relation avec la matière ou les artefacts.
Tout en analysant les tendances à la crise - écologique, démocratique, psychologique - des sociétés contemporaines, cette théorie de la résonance renouvelle de manière magistrale le cadre d'une théorie critique de la société. -
Tahar Ben Jelloun
Le racisme expliqué à ma fille
" Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. On ne triche pas avec les questions d'un enfant. C'est en m'accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l'immigration que ma fille m'a interrogé sur le racisme. Nous avons beaucoup parlé. Les enfants sont mieux placés que quiconque pour comprendre qu'on ne naît pas raciste mais qu'on le devient. Parfois. Ce livre qui essaie de répondre aux questions de ma fille s'adresse aux enfants qui n'ont pas encore de préjugés et veulent comprendre. Quant aux adultes qui le liront, j'espère qu'il les aidera à répondre aux questions, plus embarrassantes qu'on ne le croit, de leurs propres enfants. "
TBJ
Vingt ans après la publication de l'édition originale de ce livre (1998), alors que plus d'un million d'exemplaires se sont écoulés de par le monde, une nouvelle édition s'imposait.
La voici, enrichie par l'expérience tragique de ces deux décennies, vingt années marquées notamment par l'entrée en scène du terrorisme islamiste et ses conséquences sur l'expression de la haine de l'autre.
Une édition refondue et augmentée pour comprendre mieux encore et pour mobiliser.
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La fin de l'amour ; enquête sur un désarroi contemporain
Eva Illouz
- Seuil
- La Couleur des idées
- 6 Février 2020
- 9782021430356
La culture occidentale n'a cessé de représenter les manières dont l'amour fait miraculeusement irruption dans la vie des hommes et des femmes. Pourtant, cette culture qui a tant à dire sur la naissance de l'amour est beaucoup moins prolixe lorsqu'il s'agit des moments, non moins mystérieux, où l'on évite de tomber amoureux, où l'on devient indifférent à celui ou celle qui nous tenait éveillé la nuit, où l'on cesse d'aimer. Ce silence est d'autant plus étonnant que le nombre des ruptures qui jalonnent une vie est considérable.
C'est à l'expérience des multiples formes du « désamour » que ce livre profond et original est consacré. Eva Illouz explore l'ensemble des façons qu'ont les relations d'avorter à peine commencées, de se dissoudre faute d'engagement, d'aboutir à une séparation ou un divorce, et qu'elle désigne comme des « relations négatives ».
L'amour semble aujourd'hui marqué par la liberté de ne pas choisir et de se désengager. Quel est le prix de cette liberté et qui le paye ? C'est tout l'enjeu de cet ouvrage appelé à faire date, et qui prouve que la sociologie, non moins que la psychologie, a beaucoup à nous apprendre sur le désarroi qui règne dans nos vies privées.Eva Illouz est directrice d'études à l'EHESS. Elle est notamment l'auteure de Pourquoi l'amour fait mal et des Sentiments du capitalisme, publiés aux Éditions du Seuil, et récemment de Happycratie.Traduit de l'anglais par Sophie Renaut. -
Classeurs classés par leurs classements, les sujets sociaux se distinguent par les distinctions qu'ils opèrent - entre le savoureux et l'insipide, le beau et le laid, le chic et le chiqué, le distingué et le vulgaire - et où s'exprime ou se trahit leur position dans les classements objectifs. L'analyse des relations entre les systèmes de classement (le goût) et les conditions d'existence (la classe sociale) qu'ils retraduisent sous une forme transfigurée dans des choix objectivement systématiques (« la classe ») conduit ainsi à une critique sociale du jugement qui est inséparablement un tableau des classes sociales et des styles de vie.
On pourrait, à titre d'hygiène critique, commencer la lecture par le chapitre final, intitulé « Éléments pour une critique vulgaire des critiques pures », qui porte au jour les catégories sociales de perception et d'appréciation que Kant met en oeuvre dans son analyse du jugement de goût. Mais l'essentiel est dans la recherche qui, au prix d'un énorme travail d'enquête empirique et de critique théorique, conduit à une reformulation de toutes les interrogations traditionnelles sur le beau, l'art, le goût, la culture.
L'art est un des lieux par excellence de la dénégation du monde social. La rupture, que suppose et accomplit le travail scientifique, avec tout ce que le discours a pour fonction ordinaire de célébrer, supposait que l'on ait recours, dans l'exposition des résultats, à un langage nouveau, juxtaposant la construction théorique et les faits qu'elle porte au jour, mêlant le graphique et la photographie, l'analyse conceptuelle et l'interview, le modèle et le document. Contre le discours ni vrai ni faux, ni vérifiable ni falsifiable, ni théorique ni empirique qui, comme Racine ne parlait pas de vaches mais de génisses, ne peut parler du Smig ou des maillots de corps de la classe ouvrière mais seulement du « mode de production » et du « prolétariat » ou des « rôles » et des « attitudes » de la « lower middle class », il ne suffit pas de démontrer ; il faut montrer, des objets et même des personnes, faire toucher du doigt - ce qui ne veut pas dire montrer du doigt, mettre à l'index - et tâcher ainsi de forcer le retour du refoulé en niant la dénégation sous toutes ses formes, dont la moindre n'est pas le radicalisme hyperbolique de certain discours révolutionnaire.
Cet ouvrage est paru en 1979. -
Aliénation et accélération ; vers une théorie critique de la modernité tardive
Hartmut Rosa
- La découverte
- Poche / Sciences humaines et sociales
- 23 Mars 2017
- 9782707196545
L'auteur d' Accélération examine les causes et les effets des processus d'accélération propres à la modernité et élabore une théorie critique de la temporalité dans la modernité tardive. Sous la pression d'un rythme sans cesse accru, les individus font désormais face au monde sans pouvoir l'habiter et sans parvenir à se l'approprier. La vie moderne est une constante accélération. Jamais auparavant les moyens permettant de gagner du temps n'avaient atteint pareil niveau de développement, grâce aux technologies de production et de communication ; pourtant, jamais l'impression de manquer de temps n'a été si répandue. Dans toutes les sociétés occidentales, les individus souffrent toujours plus du manque de temps et ont le sentiment de devoir courir toujours plus vite, non pas pour atteindre un objectif mais simplement pour rester sur place. Ce livre examine les causes et les effets des processus d'accélération propres à la modernité, tout en élaborant une théorie critique de la temporalité dans la modernité tardive. Dans le sillage de son ouvrage
Accélération (La Découverte, 2010), dont il reprend ici le coeur du propos de manière synthétique, Hartmut Rosa apporte de nouveaux éléments en rediscutant la question de l'aliénation à la lumière de la vie accélérée. Ainsi, il soutient et développe avec force l'idée que l'accélération engendre des formes d'aliénation sévères relatives au temps et à l'espace, aux choses et aux actions, à soi et aux autres. Sous la pression d'un rythme sans cesse accru, les individus font désormais face au monde sans pouvoir l'habiter et sans parvenir à se l'approprier. -
« Ce qui circule entre les chercheurs et les non-spécialistes, ou même entre une science et les spécialistes des autres sciences, ce sont, au mieux, les résultats, mais jamais les opérations. On n'entre jamais dans les cuisines de la science. » Ce sont ces secrets de métier, ces recettes de fabrication, ces tours de main, que Pierre Bourdieu tente de livrer ici. En regroupant l'ensemble des réponses qu'il a faites, dans des exposés, des interventions orales ou des interviews, aux principales questions que pose la sociologie, il livre sous la forme à la fois directe et nuancée que permet le discours oral, des réflexions sur la méthode et sur les concepts fondamentaux de sa sociologie (champ, habitus, capital, investissement, etc.), sur les problèmes épistémologiques et philosophiques que pose la science sociale, en même temps que des analyses nouvelles sur la culture et la politique, la grève et le syndicalisme, le sport et la littérature, la mode et la vie artistique, le langage et la musique. En donnant accès au travail sociologique en train de se faire, il invite le lecteur non à s'identifier à une « pensée » toute pensée mais à se rendre maître d'une méthode de pensée.
Ce recueil est initialement paru en 1981. -
La Californie en feu, l’Andalousie asséchée, un système urbain dont on réalise la vulnérabilité lors de l’épidémie de Covid… Les signes d’une crise d’habitabilité de la Terre se multiplient. Les modes de consommation mondialisés et les actes des « géopouvoirs » prédateurs en sont des causes évidentes. Comment dès lors habiter autrement ?
Le géographe Michel Lussault réexamine cette question que l’anthropocène oblige à penser de façon nouvelle. À rebours des fantasmes de retour « à la nature », il prend acte des effets de l’urbanisation généralisée, qui rend les espaces de vie interdépendants. Toute recherche d’autonomie est donc aujourd’hui une voie illusoire. Ce sont au contraire les liens entre les vivants humains et non-humains et la matérialité de leurs habitats qu’il faut considérer et soigner. En s’inspirant de l’éthique du Care, l’auteur plaide pour des « vertus habitantes » et la mise en oeuvre d’un « géo-care », dont il examine la possible portée concrète.
Appuyé sur des récits vivants, qui nous mènent de la misère des sans-abris de Vancouver au combat des Ojibwes pour les droits du riz sauvage ou aux mines de lithium du désert d’Atacama, il analyse comment s’expérimentent, loin de l’imaginaire réducteur de la world city, des manières soutenables de cohabiter.
Michel Lussault est professeur à l’École Normale Supérieure de Lyon. Il a publié au Seuil : L’Homme spatial (2007), L’Avènement du Monde (2013) et Hyper-Lieux (2017). -
La crise de la masculinité ; autopsie d'un mythe tenace
Francis Dupuis-Déri
- Éditions du remue-ménage
- 10 Avril 2018
- 9782890915985
Une crise de la masculinité, dit-on, sévit dans nos sociétés trop féminisées. Les hommes souffriraient parce que les femmes et les féministes prennent trop de place. Parmi les symptômes de cette crise, on évoque les difficultés scolaires des garçons, l'incapacité des hommes à draguer, le refus des tribunaux d'accorder la garde des enfants au père en cas de séparation, sans oublier les suicides. Pourtant, l'histoire révèle que la crise de la masculinité aurait commencé dès l'antiquité romaine et qu'elle toucherait aujourd'hui des pays aussi différents que le Canada, les États-Unis et la France, mais aussi l'Inde, Israël, le Japon et la Russie. L'homme serait-il toujours et partout en crise?
Dans ce livre, Francis Dupuis-Déri propose une étonnante enquête sur ce discours de la «crise de la masculinité», dont il retrace l'histoire longue et ses expressions particulières selon le contexte et les catégories d'hommes en cause, notamment les «hommes blancs en colère» ainsi que les Africains-Américains et les «jeunes Arabes». Il analyse l'émergence du «Mouvement des hommes» dans les années 1970 et du «Mouvement des droits des pères» dans les années 1990 et leurs échos dans les réseaux chrétiens et néonazis. Il se demande finalement quelle est la signification politique de cette rhétorique, qui a pour effet de susciter la pitié envers les hommes, de justifier les violences masculines contre les femmes et de discréditer le projet de l'égalité entre les sexes. -
Les héritiers ; les étudiants et la culture
Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron
- Minuit
- 22 Septembre 2016
- 9782707338129
Si l'école aime à proclamer sa fonction d'instrument démocratique de la mobilité sociale, elle a aussi pour fonction de légitimer - et donc, dans une certaine mesure, de perpétuer - les inégalités de chances devant la culture en transmuant par les critères de jugement qu'elle emploie, les privilèges socialement conditionnés en mérites ou en « dons » personnels. À partir des statistiques qui mesurent l'inégalité des chances d'accès à l'enseignement supérieur selon l'origine sociale et le sexe et en s'appuyant sur l'étude empirique des attitudes des étudiants et de professeurs ainsi que sur l'analyse des règles - souvent non écrites - du jeu universitaire, on peut mettre en évidence, par-delà l'influence des inégalités économiques, le rôle de l'héritage culturel, capital subtil fait de savoirs, de savoir-faire et de savoir-dire, que les enfants des classes favorisées doivent à leur milieu familial et qui constitue un patrimoine d'autant plus rentable que professeurs et étudiants répugnent à le percevoir comme un produit social.
La première édition de cet ouvrage est parue en 1964. -
1492 a subjugué le monde. On retient de l'aventure de Christophe Colomb sa « découverte » d'un continent providentiel, révélant à la fois les merveilles sans fin de la terre et la capacité inédite des hommes à s'affranchir des frontières et des entraves. Mais l'invention de l'Amérique fut plus qu'un récit : elle consacra un nouveau rapport à la nature et aux hommes qui vit alors capital et race s'unir irrémédiablement.
Ce livre raconte ainsi la longue histoire de ce qu'on nomme aujourd'hui le « capitalisme racial », créature à deux têtes qui fut décrite et combattue de longue date par des marxistes hétérodoxes anticolonialistes, de Rosa Luxemburg à W. E. B. Du Bois, des Antilles aux terres amérindiennes. À l'aune de leur pensée et des humanités environnementales et alors qu'il est convenu d'opposer luttes de classe et revendications raciales, Sylvie Laurent exhume la tradition intellectuelle riche et méconnue du dépassement de ce clivage.
On redécouvre alors que, tant le personnage de Robinson Crusoé que Voltaire, Adam Smith et Tocqueville, ont forgé ce capitalisme historique arrimé à la domination raciale. Les États-Unis, leur horizon, sont également dévoilés : bien loin de la terre disponible à l'infini et des libertés du marché, ils sont en réalité l'empire du capitalisme racial. Il était temps que Karl Marx et Martin Luther King se retrouvent enfin.___SOMMAIREIntroduction. Karl Marx et Martin Luther King : la rencontreLivre 1 Origines
Chapitre 1. L'invention de l'Amérique ou le devenirmonde du capital
Chapitre 2. Naissance de la pensée racialeLivre 2 Institutions
Chapitre 3. La plantation
Chapitre 4. L'Académie
Chapitre 5. La multinationale
Chapitre 6. Le contrat colonialLivre 3 Récits
Chapitre 7. Robinson Crusoé, la parabole du capitalisme racial
Chapitre 8. De l'émancipation par le commerceLivre 4 Praxis
Chapitre 9. La mission civilisatrice du capitalisme
Chapitre 10. L'impérialisme réhabilité
Chapitre 11. Les structures élémentaires du capitalisme racialÉpilogue. TerritoiresNotes