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Fata Morgana
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Voie de l'arc des Samouraïs : poèmes secrets
Heki Danjo Masatsugu
- Fata Morgana
- Les Immemoriaux
- 15 Novembre 2024
- 9782377921782
La traduction des Poèmes secrets de l'école Heky Ryû Insei Ha, célèbres sous le nom de "poèmes guides", réunit des préceptes simples et codifiés destinés à la formation des instructeurs de Kyujutsu (technique de l'arc). Ces douze waka (poèmes japonais), attribués à l'illustre Heki Danjô Masatsugu, font ainsi office de méthode d'enseignement basée sur une expérience réelle et longtemps gardée secrète de la guerre. Il est le fruit de la sagesse, forgée au coeur de la confusion des batailles, d'archers géniaux et habitués au combat.
Si le Kyudô est avec le sabre un des plus anciens arts martiaux du Japon, il n'est connu en France qu'à travers quelques textes relatifs au Zen. Cette voie là, en joignant l'univers épique du Samuraï à celui de l'enseignement ésotérique, offre la transmission précieuse d'un savoir traditionnel. Les aspects techniques du Kyujutsu et l'esprit qui anime cette discipline se dévoilent et invitent à une méditation sur la nature de la guerre et la maîtrise de soi par l'harmonie entre le corps et l'esprit. Une introduction à la littérature martiale et à la culture japonaise.
Cette édition est complète de sa préface, des précisions sur l'esprit du Bushido (code moral des guerriers japonais), du contexte historique et des spécifictés de l'école Heky Ryû Insei Ha. Chaque poème calligraphié est accompagné de sa transcription phonétique, sa traduction et son commentaire explicatif : fixant une image, s'adressant avant tout aux initiés, les points fondamentaux à la fois techniques et spirituels que traitent ces poèmes sont de nouveau rendus accessibles à tous. -
Une aubade, un poème lancé aux premières lueurs du jour, c'est ce que sont ces proses, chant du promeneur qui se perd sur le chemin et hors de lui. Chaque matin, l'auteur gravit la butte au centre du village, lieu dont il assure l'ouverture et l'entretien, cerclé d'arbres et peuplé d'oiseaux. Dans la lenteur de l'aube, le réveil du monde s'y fait visible et invite à l'émerveillement, l'oubli de toute notion de soi, d'effort et de destination. Car il faut marcher, ressentir, prendre le temps, revenir sur ses pas, mettre toute la grâce du monde dans des gestes vains pour mesurer la folle et glorieuse vacuité de toute chose. Cette méditation fait de la routine une joie, prodigue les leçons infinies qu'offre un même lieu lorsque l'on sait éprouver sa présence.
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Publié du vivant de Fernando Pessoa, sous le nom de Álvaro de Campos - l'un de ses hétéronymes, ingénieur et poète futuriste - Ode maritime est l'un des plus célèbres et plus beaux poèmes de l'auteur. La Différence a déjà publié ce texte dans le tome III des " oeuvres complètes " (épuisé). Pour la présente édition, bilingue, la traduction a été revue et corrigée par Claude Régy et Parcídio Gonçalves, à l'occasion de sa création sur scène par Claude Régy en juin 2009.
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Ces vers, qu'ils soient libres ou disciplinés, s'assumant tantôt pathétiques tantôt ravageurs, défilent sous la voix reconnaissable du personnage-poète. Il n'hésite pas à les morceler, les étendre ou les raccourcir pour en accentuer la mélodie et rendre perceptible le bariolage sensible du quotidien. Les mots qu'il emploie et réemploie, les rythmes qu'il privilégie, les rimes qu'il aime agencer et les formules qui font sa pensée s'accumulent, dessinent un lieu, une vérité, un homme qui s'énonce lui-même. Des yeux levés au ciel, son chat, une errance de fin de soirée, l'amour, la mort, des sentiments désinvoltes et une profonde introspection font ce marathon de l'existence où chaque page appelle à reprendre son souffle. Entre tragédie et humilité, esprit révolutionnaire et pieds sur terre, se provoquent les monstres intérieurs et les chimères de l'époque : dans ce nouveau recueil, tout se fait plus incertain.
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Vingt-et-un courts poèmes, éclairs surréalistes, qui célèbrent le regard amoureux jusqu'au bord du silence - vide accompli de la parole, épuisée - sachant que l'amour arrache tout ce qui n'est pas lui. Les vers suivent la trace d'une jeune femme, Nausicaa, et tirent un sentier parmi la végétation égarante que sont ses pensées fragiles et gracieuses. La voix nouvelle du poète s'af?rme en sa rareté, exprime sans honte ce droit à l'humanité la plus commune : les lois du sentiment, gardé à bonne distance des pièges du romantisme.
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Guerre : longues files de fuyards sous la neige ; vieillards incapables de marcher traînés à même le sol sur de grands sacs en plastique par des parents à peine moins vieux et moins harassés, femmes qui tremblent de froid.
Familles terrées dans des caves, des égoûts. Même plus de larmes pour leurs yeux desséchés.
«Voici un choix de notes récentes, analogue à ceux qu'il m'est arrivé de faire paraître, ces dernières années, à l'enseigne de la Semaison : des choses vues, autour de nous ou plus loin, des choses rêvées (plutôt de l'ordre du cauchemar), des choses lues - et que j'essaie de dire avec la plus grande immédiateté possible, comme à la source. Toutefois, ce choix-ci se distingue des précédents par une radicalité et une concentration plus grandes, comme si le «ravin» d'où l'on risque de ne jamais plus remonter, en se creusant en son centre, y aggravait la tension, et la dissonance irrésolue entre la merveille et la détresse d'être au monde, leur donnant, à l'une comme à l'autre, plus de relief.»
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Retrouvée en 1995 en Bulgarie, la mythique édition russe du tout premier poème de Blaise Cendrars, écrit et publié à Moscou en 1907, a fait sensation et suscité de nombreux articles. Notre édition, illustrée de cinq dessins en couleurs inédits de Pierre Alechinsky, reproduit intégralement le livre original russe et en donne une traduction supervisée par Miriam Cendrars, qui a aussi rédigé l'introduction. Forme et style du poème annoncent la modernité autant «qu'il révèle la tragique origine d'un nom nouveau, issu de feu, de braise et de cendres : Blaise Cendrars».
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Constantin Cavafy, né et mort à Alexandrie (1863-1933) est révéré en Grèce malgré l'odeur de souffre de certains de ses poèmes. En effet, s'il est une oeuvre à laquelle qualificatif d'«érotique», au sens étymologique, c'est-à-dire inspiré par l'amour, à la fois du corps et de l'esprit, peut-être appliqué, c'est bien aux poèmes intimistes de cet homosexuel voluptueux, parfois décadent et étonnamment pénétré de l'histoire de sa ville, de son peuple et de la culture néo-hellénique de l'époque de la «Megalé Idea» (la grande idée), lorsque la Grèce règnait culturellement en de nombreux coins d'Asie mineure et d'Égypte, entre les deux grandes guerres.
Laissant de côté celles inspirées par l'histoire antique, celles des épitaphes et des tombeaux, Jours anciens s'attache aux pièces intimistes, courts traits fulgurants dont les leitmotive sont la beauté physique aperçue ou possédée, la nostalgie du passé, le temps, le crépuscule de la vie.
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Tous comprennent la douleur qui tient à la mort, mais la vraie douleur n'est pas présente à l'esprit.
Elle n'est ni dans l'air ni dans notre vie, ni sur ces terrasses enfumées.
Oppressé par une «bonne morale» qui l'étouffe, Lorca se rendra en 1929 aux États-Unis. Il y restera une année. Cet andalou ancré dans sa terre grenadine revient dans la péninsule avec plusieurs nouvelles pièces de théâtre et un recueil, le «Poète à New-York», qui ne paraîtra, partiellement, que quatre ans après sa mort en 1940. Tout Lorca brûle en filigrane : le musicien, le poète charmeur, l'amoureux blessé et contrarié, le révolutionnaire, dans ces vers qui ont d'abord la couleur éclatante d'un cri de liberté.
Reproduction de grands dessins d'Alecos Fassianos réalisés pour ce livre.
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Philippe Jaccottet poursuit ici un dialogue amorcé il y a bien longtemps avec la terre. Apologie du regard, sa prose s'attache à la fragilité et traque l'éphèmère en conciliant intensité et transparence. Dessins inédits d'Anne-Marie Jaccottet.
"Tendre trace silencieuse laissée par tous ceux qui ont marché là, depuis très longtemps, trace des vies et des pensées qui sont passées là, nombreuses, diverses, traces de bergers et de chasseurs d'abord - et il n'y a pas si longtemps encore -, puis de simples promeneurs, d'enfants, de rêveurs, de botanistes, d'amoureux peut-être. Le temps humain qui inscrit ses lignes souples dans le sol".
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Est-ce l'amour ces doigts qui pressent la cosse du brouillard Pour qu'en jaillissent les villes inconnues aux portes hélas éblouissantes L'amour ces fils télégraphiques qui font de la lumière insatiable un brillant sans cesse qui se rouvre De la taille même de notre compartiment de la nuit Tu viens à moi de plus loin que l'ombre je ne dis pas dans l'espace des séquoias millénaires Dans ta voix se font la courte échelle des trilles d'oiseaux perdus Pour le cinquantenaire des éditions Fata Morgana nous avons choisi de rééditer le mythique poème éponyme d'André Breton, écrit à Marseille en 1940 et dédié à sa femme Jacqueline. Et il nous a paru tout indiqué de le proposer à Pierre Alechinsky, à la fois peintre lié au surréalisme comme à Breton qu'il a fréquenté, et fidèle ami qui nous accompagne depuis le début et avec qui nous avons déjà réalisé plus de soixante livres.
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Le poème va d'une traite au-devant de cet autre qu'il suppose à même d'être rejoint écrit Celan dans Le méridien. Ce mouvement du poème vers l'autre, vers l'autre homme, comment n'aurait-il pas retenu Lévinas, qui donne ici, en quelques pages d'une grande densité, un commentaire philosophique de l'oeuvre de Celan. Précédé de Sur le chemin de la vie, Paul Celan... par Henri Michaux et accompagné de dessins d'Alexandre Hollan, ce petit volume rejoint, dans la même collection, la traduction par André du Bouchet d'Entretien dans la montagne.
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Dans une très remarquable traduction d'André du Bouchet qui est en elle-même une oeuvre littéraire majeure, ce texte de Paul Celan, une de ses rares proses "théorique", est une des réflexions les plus aigües sur la poésie européenne depuis le Romantisme.
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L'évolution du signe graphique chinois est une sente : de l'image au caractère, de l'imitation de la nature à une expression abstraite subjective. Les univers, poétique et pictural, d'Henri Michaux sont animés par la même exigence. Celle d'une non-pesanteur, d'une dynamique où la peinture et la parole éprouvent. A la recherche d'une langue intime. Ou comment une écriture picturale pourrait souffler l'indicible. Ce classique paru en 1975 n'a rien perdu de son acuité.
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Après avoir couru les bureaux de tabacs du vingtième arrondissement (Tabacs d'Orient), s'être rafraîchi en Bourgogne viticole (Le versant avare) ou encore après une chasse aux spores (Éloge du champignon), c'est de leur gras et crépinettes que viennent nous régaler Jacques Réda et Philippe Hélénon. Autour de l'andouille ou de la rosette leur complicité annonce le début d'une pantagruélique encyclopédie...
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Cette légende datant du XIe ou XIIe siècle raconte les amours de Bilhana, savant brahmane du Cachemire, et de Sasikala, fille du roi Virasima. Le roi, ébloui par l'intelligence de sa fille, la confie aux soins du brahmane. Très vite, tels Héloïse et Abélard, les deux personnages tombent amoureux l'un de l'autre et se retrouvent la nuit dans la chambre de la princesse pour se livrer à leur passion - jusqu'à ce qu'ils soient surpris. Bilhana est alors emprisonné puis condamné à mort par le roi.
Dans son cachot, il se remémore les moments vécus en compagnie de la princesse et compose un ensemble de cinquante stances. Le recueil a connu en Inde puis en Occident une postérité remarquable et on peut affirmer que c'est une des oeuvres sanskrites les plus connues à ce jour, l'excellence de la littérature érotique indienne.
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Oui, demain, aujourd'hui, ainsi qu'après-demain, Sont autant de gages de ce que tu ne sais pas.
Elle te laisse voir, quand tu la surprends, seule Et qu'elle est à l'abri des yeux des gens haineux, Les deux bras d'une blanche chamelonne au long col, A la robe racée, qui n'a jamais porté, Un sein comme un ciboire, taillé dans l'ivoire, tendre Et que jamais aucune paume n'a touché Si ces sept grands poèmes préislamiques sont célèbres, et reconnus comme la source de toute la poésie arabe, il n'existe que peu de traductions intégrales et cohérentes, et elles ne sont pas sans reproche : trop éloignées du texte ou trop universitaires. C'est pourquoi Pierre Larcher, linguiste reconnu, professeur à Aix-en-Provence, a entrepris cette traduction intégrale, annotée et commentée, que son maître André Miquel salue dans sa préface comme un événement : rigoureusement fidèle au texte, et donc au sens, par le recours aux nombreux commentaires qu'en ont fait les poètes arabes au cours des siècles, Larcher a cependant su garder le rythme, les sonorités sauvages de ces chants de nomades.
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Je songe à Keats qui fut pleinement poète. Ni enfant ni adolescent, mais poète, du matin au soir de sa courte apparition. Les sens exaltés, surfaits, surclassés, perpétuellement alertés, il chante «la nature» avec un ravissement surpris que rien ne peut interrompre. Il communique à la simple campagne anglaise qui l'entoure un sentiment dyonisiaque.
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Secrète symphonie d'odeurs : ce n'était pas seulement la naphtaline et la lavande, le tilleul sec et le cidre frais, mais près des chambranles, les effluves du bois vermiculé, et celles du plâtre qui s'humidifie, et encore l'odeur infime de l'eau le matin dans les brocs : cette eau montée de la veille dans les chambres et qui y séjournait toute la nuit d'été dans le tourbillon des poussières folles, apaisées pourtant après le brassage du soleil.
N'ayant appartenu à aucun groupe en particulier, ni pris de position réductible à une théorie, Jean Follain est resté inclassable. Il récusera pour ses recueils d'inspiration autobiographique la dénomination de «souvenirs» : ils ne retracent pas en effet l'histoire d'une personne, mais évoquent un monde disparu. Ainsi sauvés de tout passéisme, on n'entre jamais dans son épicerie sans s'être rempli les poches de monnaie d'échange : ses souvenirs contre nos souvenirs.
L'épicerie d'enfance, un des premiers volume qu'il publia, révèle déjà le poète du reste que son écriture pare d'une aura merveilleuse.
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Chaque fois que je suis passé, en cette fin d'hiver, devant le verger d'amandiers de la colline, je me suis dit qu'il fallait en retenir la leçon...
Mêlant descriptions, notules et parenthèses, cette prose aussi essentielle dans l'oeuvre de Jaccottet que dans notre catalogue, nous accule vers la même énigme : qu'est-ce qui naît à la rencontre du ciel et des yeux ?
Dessins de Pierre Tal-Coat.
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La poésie de Bernard Noël crie inlassablement, et au coeur du silence, l'abîme et la déréliction.
Une conscience vive et aiguë de ce que l'on a «toujours déjà perdu». L'immémoriale mémoire, celle des origines ? Entre chaque mot, il y a aussi toute l'étendue d'une diction, celle si singulière de Bernard Noël, une lenteur qui prend son temps pour dire l'incommensurable finitude de l'existence.
Ansi donc il est question en filigrane de la vanité de nos vies quant à sa finalité : la pourriture dans son tombeau.