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Libre mais inquiète, la poésie de Gilles Latour révèle une appréhension devant la dégradation de l'environnement physique, social et politique. Ses Débris du sillage, mots emportés dans les remous d'un vécu, flottent entre mémoire affective et anticipation de l'avenir, dans un ton tour à tour lyrique, ironique et philosophique.
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J'ouvre les yeux
Et ne vois que vous
Je referme les yeux
Et ne vois que mes doigts tentant de déchirer mes paupières -
Au commencement, il y a un enfant qui se fait ange, parce que né avec un «?» en guise de sexe. Cet ange trash expérimente la mue. Il accouche d'une poésie non à l'index mais au doigt d'honneur qui farfouille dans vos fantasmes les plus honteux à la recherche d'un orgasme. La sexualité LGBTQ explorée sous toutes ses coutures, et mêmes ses cicatrices à vif.
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Le poète, finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général en 2015, s'abandonne dans ce recueil à un festin de mots, de sens, où le monde meurt et se réinvente sans cesse sous les hurlements singuliers de personnages qui ne sont que des illusions : mirages, reflets de l'âme ou avatars du monde à gagner ou en perdition.
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Les exercices somnambules, c'est vivre quelque part à côté de soi-même, là où le sommeil est agité ; c'est la douleur sourde du quotidien qui nous secoue à la fois par ses vertiges et ses douceurs ; c'est aller en ville, entendre une rumeur et se sentir comme le dernier informé. Une voix surgit. Elle nous parle du silence, d'événements nocturnes, d'éternités minuscules. Et parfois, elle chuchote dans son coin pour invoquer des horizons plus séduisants ; elle se met à imaginer les jours, elle essaye tant bien que mal de discipliner l'espoir à travers les déceptions et les promesses. Dans Les exercices somnambules, on apprend que le rêve de n'être rien est à abandonner, car c'est seulement tout le reste qui est possible.
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Circé des hirondelles est centré sur les rapports entre deux personnages : un « on » ou « nous », celui qui tient le discours dans le texte et un « elle », le personnage du titre. Les rapports multiples des 2 personnages commencent à la première strophe du premier poème et aboutissent peut-être au poème 47 qui exprime une fusion des 2 personnages,
Mais le on
Que l'on dit
N'est que l'enjôleuse
De ses esprits lointains
Et sa voix fluette et fêlée.
La conclusion du texte, ses deux derniers vers, peut être interprétée comme une allusion au personnage féminin et à la vie elle-même. -
Pourquoi défoncer les portes qui bâillent sur rien ?
le soleil grimpe aux vitraux quand la pierre
crémeuse cède aux caresses d'une carcasse
de duvet, le ciel passe et repasse sur l'eau
sans laisser ni trace ni lune, et sans secret