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La ragazza Carla est l'un des textes majeurs de la poésie italienne du vingtième siècle, un « classique
récent de la poésie italienne », comme Umberto Eco l'a défini dès les années soixante. Carla, une jeune
fille introduit un nouveau ton dans la poésie italienne de l'après-guerre, loin des thématiques et des
courants poétiques les plus repérés. Ce « récit en vers » se caractérise par un souci de la quotidienneté, par
son ancrage urbain et sociologique, par le choix d'une jeune femme ordinaire comme personnage central.
Il retrace le difficile chemin de l'émancipation de Carla, en passant par le rapport au travail, à l'argent, au
monde capitaliste, à la morale des années cinquante. Écrit entre 1954 et 1957 et publié pour la première
fois en 1962 par Mondadori, Carla, une jeune fille est considéré non seulement comme le livre le plus
important d'Elio Pagliarani, mais aussi comme l'une des productions poétiques les plus remarquables de
l'après-guerre en Italie. C'est une sorte de fable urbaine du vingtième siècle, sous la forme d'un récit en vers
polyphonique. Le livre retrace les premières expériences d'une fille de dix-sept ans issue des classes populaires
de la banlieue de Milan à la fin des années cinquante. Entre description, narration et analyse, les poèmes
racontent l'histoire d'une jeune fille confrontée à la grande ville industrielle, aux moeurs de son époque, au
monde des adultes et à celui du travail : les cours du soir, le premier emploi, la peur de la séduction, l'agression sexuelle et l'humiliation de devoir accepter une logique sordide afin de ne pas perdre son travail. Les trois
séquences qui composent le livre s'articulent dans un montage de fragments de narrations, de descriptions,
de réflexions. Pagliarani nous conduit d'une scène à une autre, il accélère ou ralentit le rythme, comme dans
un film, approchant ou éloignant notre regard de Carla et de la ville de Milan, autre personnage central du
livre. Carla, une jeune fille est un texte détonnant dans la poésie de l'époque, et qui reste d'une force
et d'une actualité étonnantes. Elio Pagliarani est par ailleurs un auteur dont aucun livre n'a encore été
traduit en français, et les éditions Nous sont heureuses de publier son livre le plus emblématique. -
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Après la réhabilitation de la romancière, la découverte de la poète. Élégie pour une jeune fille en noir est un inédit de Hélène Bessette, seul texte de poésie dans son oeuvre. La forte tonalité autobiographique, l'extrême simplicité de la langue donnent à voir la confession et le regret d'une passion amoureuse qui s'adressent, au seuil de la mort, à une mystérieuse jeune fille en noir. Il s'agit d'un ultime livre bouleversant, soutenu par la force et la singularité d'une écriture conclusive et secrète.
Acclamée par de nombreux auteurs et critiques - Claude Mauriac, Alain Bosquet, Nathalie Sarraute ou Marguerite Duras (« La littérature vivante, pour moi, pour le moment, c'est Hélène Bessette, personne d'autre en France », disaitelle) - Hélène Bessette a publié 13 romans chez Gallimard entre 1953 et 1973, chacun mettant à mal les codes narratifs traditionnels. Dans son oeuvre, dont l'édition intégrale a été entreprise par Othello (Le Nouvel Attila), un seul texte fait exception, semblant s'écarter in extremis de la forme romanesque. Il s'agit d'Élégie pour une jeune fille en noir, sur lequel Hélène Bessette travailla les dernières années de sa vie.
Ce long poème lyrique peut être lu de plusieurs manières : comme la déclaration d'une femme vieillie (Je reste sidérée / d'être vieille / Je pensais tant ne l'être jamais) à la jeune fille aimée, confession rétrospective d'un amour homosexuel resté secret et impossible. Ou comme une adresse, depuis la vieillesse, à la jeune fille qu'elle était et qui n'est plus. C'est une sorte d'« élégie autobiographique », écrite au seuil de la mort - Hélène Bessette s'y livre dans une langue tendue, magnifiquement dense et musicale. Dans ce long chant mélancolique, elle retraverse sa propre vie, sa propre jeunesse, elle se raconte avec l'intransigeance qui aura toujours été la sienne, poussant jusqu'au bout, une dernière fois, l'exploration des singularités de sa langue.
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Une minute de latitude est en cinq dimensions. La première est l'adaptation écrite d'une minute de captation quotidienne, de la vie portuaire de Marseille, durant dix mois, depuis le même angle de vue, au septième étage d'une tour vitrée : le lieu du travail. La seconde, sonore, est la transcription de conversations captées dans l'open space durant les temps de pause : le contrepoint. La troisième est une transposition graphique des photographies : la vignette. La quatrième dimension est la consigne méthodique d'une météorologie visuelle : le temps. La dernière est celle d'une échappée intérieure : la fugue. Une minute de latitude est le résultat d'un travail du regard, d'une insistance sur le motif, et un journal de lutte contre l'enfermement.
Au nom de quoi faudrait-il consigner tout ce qui se déroule durant cette minute de capture ? Au nom d'une astreinte à l'exercice d'évasion ou d'un exercice d'enfermement sans la promenade ? L'échappée belle, un acte de résistance ? Au nom de quoi faudrait-il tout métamorphoser ? Au nom du mouvement interdit ? De la nécessité de la joie ? De la respiration ? -
Les huit suites de poèmes qui composent ce livre ont en commun d'avoir eu, comme point de départ, une ou plusieurs circonstances, parfois amoureuses. Écrire de la poésie répond ici au simple et (peut-être faussement) naïf désir de garder trace d'un événement, d'une rencontre, d'un lieu, avant qu'il ou elle ne coagule en souvenir. D'où l'impression de fragilité que l'on peut ressentir en lisant ces poèmes. L'impression, aussi, qu'il s'agit pour certains d'entre eux d'une tentative de conjuration : pour enrayer, en quelque sorte, une perte, un échec, une déception. Déplacer un peu le temps touche par son dosage singulier entre légèreté et gravité, par la tension qu'il installe entre elles, ainsi que par l'acuité de l'observation de ce qui se joue entre les êtres.
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Chambre distante est le troisième livre d'Emmanuel Laugier aux éditions Nous, après ltmw (2014) et Chant tacite (2020). Chambre distante est un livre de 111 poèmes écrits à partir de 111 photographies.
Les poèmes sont inscrits comme une ombre sur le verso de la page, se tenant dans l'espace de la page comme l'envers d'une image absente mais nommée. Le livre est écrit à la manière d'une investigation sensible, à partir de la fréquentation de multiples photographies, du dix-neuvième siècle à aujourd'hui.
Chaque poème est la transcription langagière d'un regard et de ce que l'image fait au regardeur-scripteur.
Les poèmes sont à la fois l'évocation et la trace d'une rencontre avec les oeuvres, de l'expérience d'écriture qu'elles produisent. -
Les poèmes qui constituent Eau de poulpe sont autant d'éclats de Sicile. Ils ont été choisis dans l'ensemble de l'oeuvre et sont donnés dans l'ordre chronologique de composition, de 1943 à 1978. Tous ont un rapport, explicite ou allusif, à la Sicile. Ils sont écrits dans une langue d'une simplicité apparente, dont l'efficacité réside en une sorte d'économie, en une sobriété assumée. La Sicile de Cattafi - même s'il en explore les beautés et l'intensité - n'est jamais une Sicile idéalisée, il s'agit bien au contraire d'une Sicile éprouvée, abordée dans toute son âpreté. Brefs et denses, ces poèmes de Sicile sont écrits dans la langue si spécifique de Cattafi : nette, directe, élémentaire et intense.
Ces poèmes témoignent d'une grande disparité de tonalités et d'affects. Frappant est le contraste, d'un poème à l'autre, entre la douceur de la vie, de la nourriture, de la végétation d'un côté, et la pauvreté, la dureté de la vie, et la violence de l'histoire de l'autre. L'abord est tantôt géographique, tantôt historique, ou climatique, il est parfois gastronomique, et ponctuellement autobiographique. L'ensemble compose une sorte de portrait lacunaire, à facettes, d'un rapport à la Sicile. -
Livre culte, oeuvre majeure de la litte´rature ame´ricaine du vingtie`me sie`cle et aboutissement d'un immense travail de traduction qui aura dure´ une vingtaine d'anne´es, « A » est enfin accessible en franc¸ais dans son e´dition inte´grale.
Chef-d'oeuvre de Louis Zukofsky et sommet de l'objectivisme, la publication de « A » est l'e´ve´nement poe´sie de ces dernie`res anne´es.
Zukofsky disait de « A » : « ces mots sont ma vie » - il y aura consacre´ quarante cinq anne´es de travail.
Oeuvre majeure de la modernite´ ame´ricaine, « A » peut e^tre lu a` la fois comme un manifeste, le te´moignage d'une vie traverse´e par les espoirs et les de´sastres du sie`cle dernier, une que^te de l'amitie´ (Ezra Pound, William Carlos Williams) et un chant d'amour pour sa femme Celia. Dans « A » se me^lent inextricablement la vie de Louis et de sa famille, les e´ve´nements historiques du vingtie`me sie`cle, la musique, une re´flexion morale et politique hante´e par la pre´sence textuelle de Marx et Spinoza. Les 24 sections qui composent « A » - 24 comme les heures d'une journe´e - re´ve`lent une me´thode de composition d'une grande audace, qui alterne le vers rime´, le vers libre, le collage, la correspondance, les citations, l'e´criture the´a^trale, l'e´criture musicale...
Le mode`le prosodique demeure le vers de Shakespeare, son mode`le rythmique, l'art de la fugue et du contrepoint de Bach.
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Classique de la littérature italienne du vingtième siècle, Feuille de route est le premier livre de poèmes de Franco Fortini traduit intégralement en français. Figure exemplaire de l'intellectuel engagé, Franco Fortini est aussi l'un des grands poètes italiens du vingtième siècle, encore trop peu connu en France. Foglio di via est son premier livre, et sans doute son livre de poèmes le plus emblématique.
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Dieu est entre guillemets
Jacques Jouet
- Nous
- Antiphilosophique Collection
- 19 Avril 2024
- 9782370841353
« Chacun des 925 numéros de ce livre correspond aux 925 numéros des Pensées de Pascal dans l'édition
Brunschvicq (dernière édition des Pensées, établie pour la collection des Classiques Hachette, Librairie
générale française, 1972). Chaque numéro, parfois deux ou trois qui se suivent, est le poème médité d'un
jour, tiré, pressé, éclos d'un item pascalien. Je n'ai pas lu Pascal pour éprouver un argumentaire qui aurait
voulu convaincre de la vérité de la religion chrétienne et de sa nécessité. C'est le frappeur de formules qui
me retient dans la manière de Pascal. Combien sont entrées dans la langue ?!... de la puissance des mouches
aux Pyrénées du vrai. Je pense qu'un poète est, entre autre, un nommeur. Pascal ne peut que l'inspirer par
l'extraordinaire énergie de sa forge. C'est donc la manière aphoristique de Pascal qui m'a le plus retenu. Les
poèmes ici relèvent souvent de ce registre (même si ce n'est pas le seul, loin de là, qui m'intéresse en poésie).
Je voulais qu'on lise une suite le moins possible interrompue, le lecteur pouvant, s'il le désire, à l'aide de la
numérotation, aller voir dans Pascal le morceau qui servit de fronton. Le titre d'ensemble Dieu est entre guillemets vient du fait que j'ai toujours écrit Dieu : « Dieu «, comme également « saint «. Impossible autrement.
Lorsque j'ai, à plusieurs reprises, lu en public des morceaux de cet ensemble, j'ai toujours prononcé, comme
une indication occasionnelle à l'auditeur : Dieu est entre guillemets. Cette façon de refrain oral est devenu
le titre écrit. » [J. J.]
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Combine est un livre constitué de 1?000 poèmes brefs :
Autant d'instantanés, détails du monde, éclats de pensée.
Combine est un livre de lecture, le lieu d'une poétique en poèmes :
On y lit notations, réflexions, amorces narratives, poèmes concrets, poèmes de marche et de regard. Produit d'un assemblage aléatoire, Combine affirme l'imprévisible, l'étoilement :
On y rencontre paysages, insectes, peinture, musique, météo.
Son principe, en vitesse : « faire poème de tout, faire poème de rien ».
Le titre, Combine, est adresse au lecteur, appel à se saisir de ce vrac : combine?! -
Avec un sens intime de la joie inquiète, Provisoires tente de « rendre justice à l'intensité des événements » (Pierre Guyotat). C'est une adresse où s'exerce un regard sans fard, à la fois politique et sensible, sur notre temps.
Provisoires est constitué de cinq séries de textes distincts d'un point de vue formel et prosodique qui alternent dans le cours du volume. L'alternance de ces séries instaure des changements radicaux de prosodie et de scansion.
Il en résulte un chant à la fois délié et saccadé, entre méditation et saisie, dont les formes d'écriture s'efforcent de traduire les enjeux de la société contemporaine et d'exprimer l'impermanence des êtres et du monde.
L'ambition de ces textes est de proposer une vision de l'espèce humaine non dénuée d'espoir, mais qui en souligne la fragilité et qui pose un regard à la fois lucide et mélancolique sur le monde contemporain et le destin des individus. S'y déploient des obsessions récurrentes : la stupeur de vivre, la mort, l'amour, la toute puissance du désir, l'intensité de l'instant, la joie et le désarroi, la grandeur et les faiblesses du coeur humain, la folle sarabande des terreurs enfantines, la détresse et l'espoir, la rage et la fureur toujours tenaces malgré l'écoulement irrépressible du temps. Les thèmes de l'échec, de l'errance, du désastre (personnel ou collectif) sont notamment abordés, mais sans renoncer à l'expression d'une fraternité patiemment conquise, avec une certaine grâce, dans une sorte de ravissement, d'éblouissement face à ce qui survient.
Tout en s'efforçant de dégager de nouveaux enjeux, Christophe Manon s'inscrit de façon assumée dans la tradition d'une poésie lyrique, dont il reprend de nombreux motifs, et dont il partage le souci de faire de l'expression d'une expérience singulière un espace commun pour chacun, partageable par tous.
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Nscriptions est constitué de deux livres majeurs de Reznikoff, inédits en français, séparés par une période de dix-huit ans sans aucune publication (Çà et là, 1941 et Inscriptions, 1959). Les deux livres se répondent, se prolongent, et portent en eux les thématiques essentielles de l'oeuvre de Reznikoff. Ce volume, sommet de la poésie objectiviste, propose certains des textes les plus emblématiques du poète, dont le fameux « Kaddish ». C'est une parfaite introduction à la méthode objectiviste, faite de précision, de concision et d'intensité. Toute la maturité poétique de Reznikoff est dans ce livre, qui atteint l'économie de langage et la charge émotive de ses célèbres Holocauste et Témoignage.
L'après-midi nuageux est aussi agréable.
Que le silence. Qui imaginerait.
Qu'on en aurait assez du soleil??
Une belle épitaphe serait, je crois?:
Il aimait le soleil?;
Encore mieux?: Il aimait marcher.
Et pourtant le mort, s'il pouvait parler, dirait peut-être?:
Je m'étais lassé de marcher, oui, et même du soleil.
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La poésie d'Edoardo Sanguineti, l'une des plus importantes et influentes du vingtième siècle italien, n'a pas encore en France la réception qu'elle mérite. Les poèmes qui composent Codicille sont comme autant de cartes postales, dont l'agencement constitue une sorte de journal en poèmes : poèmes autobiographiques, de la quotidienneté et du voyage.
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Louis Zukofsky est l'un des plus grands poètes américains du vingtième siècle. Chef de file du mouvement « objectiviste », avec Charles Reznikoff, il est encore assez peu traduit en langue française (la traduction et la publication de son 'livre d'une vie' « A » ne sont encore que très partielles). 80 fleurs est son chef d'oeuvre conclusif et lyrique. Le projet de Zukofsky est littéralement - à travers une exploration formelle fondée sur le compte des mots, et en prenant comme objet la botanique - d'y condenser l'ensemble de ses livres précédents.
Toute la prosodie tardive de Zukofsky est fondée sur le compte des mots et ses derniers poèmes sont écrits en vers de cinq mots. En choisissant de compter les mots, Zukofsky inaugure une métrique qui court-circuite les sens pour s'adresser directement à l'intellect. Cette recherche formelle lui permet de créer une langue curieuse et belle et de revisiter sans mièvrerie les topos de la lyrique. Zukofsky conclut avec les 80 fleurs une recherche passionnée de la forme dont « A » offrait un répertoire exceptionnel et qui explique la ferveur d'un grand nombre de poètes d'après-guerre pour son oeuvre, aux États-Unis mais aussi en Grande-Bretagne ou en France.
80 fleurs est son dernier livre. Dans ses carnets préparatoires, Zukofsky en résume le projet : « Commencer à 70 ans pour finir à mon 80e anniversaire un livre de chansons intitulées 80 Flowers. Substance. Uniquement les fleurs que j'ai réellement vues et toute la botanique que j'aurais apprise en 10 ans. Forme. Chansons de 8 vers de 5 mots : 40 mots par poème, qui naissent de mes livres précédents et les condensent. » Ce projet est tout entier déterminé par la mort qui approche. Zukofsky n'atteindra pas sa quatre-vingtième année mais achèvera 80 fleurs, publié à titre posthume par sa veuve Celia en 1978.
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Chant tacite, le deuxième livre d'Emmanuel Laugier aux éditions Nous (après Ltmw, paru en 2013), est un livre ambitieux : se donnant à lire sous la forme d'un journal en poèmes, il s'est élaboré à partir de l'ordre des jours et de leur succession sur toute l'étendue d'une année civile. Les choses les plus ordinaires (impressions, descriptions, réflexions, constats), s'entremêlent parfois au regard porté sur d'autres arts (dont la photographie, le cinéma, la peinture), comme aux événements les plus communs qui constituent et forment le « sentiment de l'existence ». Chant tacite tresse ainsi différentes temporalités (du temps présent au plus lointain passé), et tisse, par la succession des poèmes, une durée spécifique. Les expériences sensibles qui s'écrivent sont toujours issues de la traversée de lieux, de saisons, de voyages - réels, projetés ou remémorés.
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Dans ces Cent quatrains érotiques Patrizia Valduga réactive la puissance de la forme quatrain et rend un hommage très personnel - même lorsqu'elle la renverse - à l'histoire de la poésie amoureuse. Le théâtre érotique d'une femme s'y exprime dans toute sa crudité, sa force et ses nuances : quatre cents vers et une seule et longue nuit d'amour où une femme et un homme font se rencontrer leurs corps, leurs mots, leurs esprits. Deux voix distinctes prennent la parole : elles se courent après, monologuent ou se répondent d'un vers à l'autre, d'un poème à l'autre. Tantôt triviale, tantôt imprégnée de lyrisme, la poésie vibrante de Patrizia Valduga nous entraîne dans un monde fait de désir, de tyrannie, de jeu, de sexe et de tendresse.
« Là, tu rêves à d'autres obscénités. »
Tu ne sens pas comme ma main te touche??
Je pense ton corps : voilà ma pensée,
et un baiser qui soit baume pour la bouche.
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Jacques Roubaud est l'un des plus grands poètes contemporains. Son Grand incendie de Londres a marqué la prose française des dernières décennies. C'est également un théoricien réputé. Mais il y a encore un autre Roubaud, moins perçu : le traducteur. C'est cette pratique de la traduction, régulière et importante, que ce livre a rendu visible, il y a 17 ans. Traduire, journal a été l'un des livres fondateurs des éditions Nous au moment de leur création - il brûla quelques mois plus tard dans l'incendie des Belles Lettres et devint presque aussitôt épuisé.
Traduire, journal est un journal de traduction, traduction de poèmes, présentés selon l'ordre chronologique (des années 1970 aux années 2000). Un très grand nombre de poètes américains y sont présentés (David Antin, Mina Loy, George Oppen, Ron Padgett, Charles Reznikoff, etc.), souvent traduits alors pour la première fois.
Certains poètes sont traduits à pusieurs reprises, au fil des ans (Gertrude Stein, Louis Zukofsky). On y trouve aussi Dante et le troubadour Arnaut Daniel.
Traduire, journal ressort aujourd'hui dans une version complétée - quelques textes avaient été oubliés (William Bronk par exemple), d'autres ont été traduits depuis (Zukofsky à nouveau) - et avec une postface très éclairante d'Abigail Lang. Traduire, journal c'est plusieurs livres en un : une anthologie subjective, un journal de traduction, une traversée de la poésie américaine et une incitation à la découverte.
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Voici la nouvelle édition en format poche de Dire cela (première édition 2013). Le livre propose un choix de poèmes de Robert Creeeley traduits et présentés par Jean Daive. Il contient également des entretiens inédits avec le grand poète américain. C'est aussi un témoignage passionnant sur les autres poètes de sa génération.
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Un silence s'ouvre (1994) est le dernier livre d'Amy Clampitt. Elle y explore la beauté et la variété du monde naturel, les questions de l'exil, du déplacement et de l'appartenance, les grands mythes fondateurs américains, et le souvenir d'une enfance et d'une adolescence dans le Midwest. Son écriture déploie une syntaxe baroque, un vocabulaire foisonnant et une versification libre où l'on entend parfois l'écho d'un mètre plus classique. Les poèmes d'Amy Clampitt tissent les fils de la langue, de la croyance religieuse, de la dégradation du monde naturel, de la violence, de la colonisation, jusqu'au noeud du genre et de la sexualité.
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