Née d'un père kabyle issu d'une famille de marabouts et d'une mère française d'origines juive et catholique, Kahina Bahloul a grandi en Algérie où elle a vécu au plus près la montée de l'intégrisme. Spécialiste de la mystique musulmane, elle décide de s'engager plus activement à la suite des attentats de 2015. Revendiquant, sur la base de sources classiques, la légitimité pour une femme d'être imame, de diriger les prières et d'enseigner, elle fonde en 2019 la mosquée Fatima, d'inspiration soufie, ouverte aux femmes voilées ou non, mais aussi aux non-musulmans. À l'image de la reine berbère résistante dont elle a hérité le prénom et le caractère, Kahina Bahloul, première femme imame en France, est aujourd'hui présente sur tous les fronts pour évoquer la possibilité d'un islam moderne et libéral.Un plaidoyer stimulant pour un islam affranchi du littéralisme qui le sclérose. La Croix.Le récit lumineux d'un chemin hors norme. Elle.Prix Mare Nostrum 2021.
Les Califes maudits est un cycle de cinq récits historiques qui reconstituent les règnes des quatre successeurs du Prophète Muhammad. Qualifiés de califes « bien guidés » par la tradition apologétique, ils n'ont cessé en réalité de s'entredéchirer, et ont tous connu une mort violente. Le premier volume, La Déchirure, publié au printemps dernier, nous faisait revivre comme une tragédie grecque la confrontation acharnée des prétendants au califat, et la malédiction proférée contre eux par Fatima, la fille du Prophète, dépossédée de son héritage. Ce deuxième volume nous entraîne, après le coup d'Etat d'Abou Bakr, dans ce que l'on a appelé les « guerres d'apostasie », la religion étant alors instrumentalisée dans les luttes meurtrières pour le pouvoir. C'est un baptême de sang que va connaître le Califat : les musulmans vont s'entretuer par milliers, dans une violence fondatrice dont les répliques se ressentent jusqu'à aujourd'hui...
Sur quels critères se fonde l'affirmation que l'islam est la deuxième religion en France aujourd'hui ? Comptabilise-t-on de la même manière un musulman pratiquant et un athée « d'origine » ou de « culture » musulmane ? Marie-Claire Willems, sociologue, a enquêté auprès des premiers concernés et se livre à une sociohistoire de ce mot pour en éclairer les pièges.
En interrogeant les frontières de l'identité musulmane (vécue ou attribuée), l'autrice analyse les enjeux de cette catégorisation et des représentations qui lui sont associées. Musulman réfléchit aux différentes définitions du terme et à la manière dont les musulmans s'identifient, avec pour question centrale :
Qu'est-ce qu'être musulmane et musulman aujourd'hui en France ?
Un essai qui va au devant des idées reçues, avec rigueur et humanité.
Seize années de travail, et une vie tout entière consacrée à l'étude de l'islam, avaient été nécessaires au professeur Jacques Berque pour proposer un « essai de traduction » du Coran (expression à laquelle il tenait, pour marquer le caractère toujours inachevé de ce travail). À la fois savante et littéraire, cette oeuvre monumentale, témoignant d'une intime familiarité avec le monde arabe et la tradition de l'islam, fut saluée comme un événement pour l'approche de cette culture par le public francophone.Après quatre ans de travail supplémentaires, Jacques Berque améliora son texte en y apportant des centaines de retouches d'après les remarques de lecteurs érudits, et particulièrement celles de cheikhs de l'Islam. Cette édition définitive publiée quelques mois avant sa disparition nous fait redécouvrir le Coran dans le souffle de ses origines, ouvrant les perspectives d'un islam éclairé où foi et raison auraient toutes deux leur place.L'originalité de cette oeuvre est aussi signifiée par l'essai qui suit le texte sacré, que Jacques Berque considérait comme indissociable de la traduction elle-même, et qui nous dit ce que doit être l'acte de lecture d'un tel texte Jacques Berque (1910-1995), titulaire de la chaire d histoire sociale de l Islam contemporain au Collège de France de 1956 à 1981, a été l un des plus grands islamologues français. Il a notamment publié chez Albin Michel Musiques sur le fleuve (1996), Une cause jamais perdue (écrits politiques, 1998) et Relire le Coran (1993).
"Le Livre du Dedans", c'est-à-dire de l'intériorité la plus profonde, est le principal traité en prose du grand poète mystique Rûmî, qui fonda dans l'Anatolie du XIIIe siècle la confrérie des Derviches tourneurs.
«Est-ce qu'une femme peut diriger un État musulman?» demanda un jour Fatema Mernissi dans son épicerie de quartier. On lui rétorqua ce célèbre hadith: «Ne connaîtra jamais la prospérité le peuple qui confie ses affaires à une femme.»Comment en est-on arrivé là? Lorsque naît l'islam en 622, l'intention du Prophète est d'instaurer une communauté religieuse et démocratique au sein de laquelle hommes et femmes discuteront les lois de la cité. Quels méandres ont mené jusqu'à la femme voilée, mise à l'écart de la vie politique, confinée dans l'espace privé au nom de la foi religieuse?La sociologue a mené une véritable enquête policière à travers l'énorme masse de la littérature religieuse. Elle dresse l'état des lieux dans la Médine du viie siècle, lorsque les épouses du Prophète discutaient politique et allaient à la guerre... Fatema Mernissi (1940-2015) a été professeure de sociologie à l'université de Rabat et militante des Droits de l'Homme. Parmi ses publications, sont notamment parus, aux éditions Albin Michel, Sultanes oubliées et Islam et Démocratie.
« Dans 20 ans une bonne partie des églises seront des mosquées. » « L'islam opprime les femmes », « est inadapté au mode de vie moderne », « incompatible avec les valeurs de la République française ». « Les salafistes sont tous des terroristes. ».
Les clichés et les idées reçues sur l'islam et les musulmans foisonnent et infusent de façon croissante dans notre société, plus particulièrement encore en contexte de campagne électorale, Sur fond d'ignorance et de confusion on mélange indistinctement le Coran, la Charia, les cultures et les civilisations dont l'islam a été le vecteur. Or, l'islam ne se résume pas à une pratique rigoriste ; à des groupes intégristes prônant l'instauration d'une société régie par la Charia, ou qui adoptent une lecture figée du Coran et de la Tradition prophétique. L'islam est divers, traversé de tensions. La pratique religieuse des musulmans est très variée, leur lecture du Coran très personnelle. Et les nombreux préjugés masquent la réalité de ce que vit l'immense majorité des musulmans qui participent à la société.
Statut du Coran, relations avec les pays occidentaux, rapports hommes/femmes, vie quotidienne, place de la religion dans la laïcité, géopolitique, violence...
Aucune question n'est éludée.
Articulant le Coran, en tant que source primordiale de l'islam, avec l'histoire des idées dans le champ islamique, mais également une analyse des pratiques religieuses et de la réalité de ce que sont les musulmans aujourd'hui, ce livre se veut un outil indispensable pour construire une société apaisée.
Prix littéraire de la Grande Mosquée de Paris« Les femmes sont les gardiennes du secret de ce que Dieu garde secret », dit le Coran dans l'un de ses versets énigmatiques. À l'heure où l'injonction de la « vertu » ou celle de la « libération » tentent de s'imposer aux femmes musulmanes, Karima Berger déploie ici sa pensée du féminin, une pensée politique, spirituelle et poétique. En soulevant le voile des apparences, elle découvre l'intelligence des femmes qui est à l'oeuvre et qui irradie tout le corps de l'islam. Les héroïnes de la tradition (Layla, Hagar, Aïcha, Khadîdja, Fâtima, Marie...) donnent chair à la pensée, à la parole, à la beauté. Elles déploient ainsi tous les degrés de ce « secret » dont les femmes sont les Gardiennes.Mêlant sa vie et sa culture de femme d'Orient et d'Occident, l'auteure prolonge dans ces Gardiennes du secret la recherche qu'elle avait engagée avec Etty Hillesum dans Les Attentives (Albin Michel, 2019).
La Conférence des oiseaux est un des plus célèbres contes soufi, qui a beaucoup influencé le grand Rûmî, et dont le Persan Farid al-Din Attar (1142-1220) fit l'un des plus beaux récits poétiques de tous les temps. Il raconte comment les oiseaux se mirent en quête du mythique Simorgh, afin de le prendre comme roi. Au terme d'une épopée mystique et existentielle, ils découvrent que le Simorgh n'est autre qu'eux-mêmes : Le soleil de ma majesté est un miroir. Celui qui se voit dans ce miroir, y voit son âme et son corps.De cette allégorie de la rencontre entre l'âme et son vrai roi, Jean-Claude Carrière a extrait une oeuvre théâtrale, mise en scène par Peter Brook en Avignon en 1979. Longtemps épuisé, ce classique contemporain par lequel un trésor du patrimoine spirituel mondial retrouve son oralité première, est enfin rendu à son public.
Comment fut élaboré le Coran ? Quels en sont les thèmes majeurs ? Qu'est-ce qui unit et sépare chrétiens et musulmans ? Quel est le statut de la femme dans l'islam ? Que lui doit- on sur le plan scientifique ? Pourquoi fait-il peur en France ? Quand fut lancé le premier djihad ?
Souvent l'islam inquiète. Comme tout sujet mal connu, il suscite l'anxiété. Voilà pourquoi il était si important de demander au grand spécialiste Malek Chebel de revisiter son domaine de prédilection et de répondre avec clarté aux grandes questions que l'on est amené à se poser.
Tous les aspects sont abordés : l'histoire, le prophète, le Coran, les rituels, les relations avec la France, l'Occident, l'amour et la sexualité, les autres religions, les arts, la littérature et la science, les réformesà venir...
D'une plume vive, Malek Chebel nous livre en cent questions des dizaines d'années de recherche et de réflexion.
De Java au Maroc, l'art de faire politique a longtemps été en tension avec le religieux, et non en fusion. L'irruption de l'Europe dans les mondes musulmans, au XIXe siècle, a déclenché des modernisations défensives qui, mettant le religieux entre parenthèses, se sont aliéné les peuples. Après la suppression du califat ottoman par Mustapha Kemal en 1924, des expériences de démocratisation se sont déroulées de l'Égypte à l'Indonésie. Hormis dans la Turquie post kémaliste, elles ont été étouffées par l'installation de républiques césariennes et populistes. Et la recherche d'un équilibre entre croyants et citoyens a été suspendue.
L'islam politique est monté en puissance au cours des années 1970-1980, mais il a échoué à prendre le pouvoir, sauf en Iran et au Soudan. Lui a succédé la vague du salafisme, qui oscillait entre l'imposition à la société d'un ordre moral islamique et un régime de terreur, dont Daech a été le paroxysme. Mais, si la fin du XXe siècle a été marquée par le retour de Dieu, notre époque pourrait bien être celle de la résurgence des peuples, depuis les Printemps arabes de 2011.
Du grand califat shi'ite ismaélien qui régna autour de l'an mil de l'Égypte à la Sicile, nous ignorons l'essentiel, à savoir son étonnante actualité et son importance pour le renouveau du dialogue des civilisations.
À la fois imam ismaélien, calife fatimide, divinité druze sur terre, la personnalité singulière d'al-Hakim bi-amr Allah (985-1021), véritable personnage de roman, déroule le fil rouge qui relie ismaéliens, Fatimides et Druzes.
Hétérodoxes, situés aux marges de l'islam, prônant la discipline de l'arcane (la taqiyya), forts de leurs rites, ces trois courants ont nourri l'imaginaire, engendré bien des mythes et suscité bien des légendes, dont celle des Assassins, introduite en Occident par les croisés.
Dans cette première grande synthèse en langue française, Daniel De Smet, spécialiste de l'ismaélisme, tente de démêler la réalité historique du merveilleux.
Un grand livre d'histoire passée et pourtant contemporaine.
Alors que les courants salafistes et dhjihadistes imposent une lecture atemporelle du Coran, ce livre passionnant analyse le discours du Prophète à la lumière du contexte historique et anthropologique où vivait Mahomet : l'Arabie tribale et désertique du début du viie siècle. Jacqueline Chabbi montre ainsi que les trois caractéristiques du divin correspondent aux trois piliers de la société tribale : Dieu est représenté avant tout comme celui dont l'alliance, la guidance et le don répondent aux nécessités vitales imposées par l'environnement.
Cet éclairage inédit permet d'élucider un grand nombre de notions et renouvelle le sens de celles qui ont été figées par une certaine doctrine musulmane (djihâd, charia, etc.), tout en faisant apparaître combien elles ont pu évoluer au fil du temps et des transformations sociales.
Il est difficile, ces temps-ci, de penser librement et encore plus de penser en athée. Affirmer que les idéaux de la philosophie des Lumières sont toujours d'actualité fait paradoxalement passer pour un réactionnaire, un islamophobe, voire un compagnon de route du Front national assimilé au fascisme. Dans ce livre, je me propose de réactiver la pensée des Lumières. Non pas en faveur ou en défaveur, mais en philosophe. Je lis le Coran, j'examine les hadîths et croise le tout avec des biographies du Prophète pour montrer qu'il existe dans ce corpus matière au pire et au meilleur : le pire, ce que des minorités agissantes activent par la violence ; le meilleur, ce que des majorités silencieuses pratiquent de manière privée. Comment la République doit-elle considérer ces deux façons d'être musulman ? Nous nommons barbarie ce que nous ne voulons pas comprendre. L'islam terroriste a été partiellement créé par l'Occident belliqueux. D'où la nécessité de se remettre à penser.
M. O.
Une critique prémonitoire de la récupération du soufisme par ceux qui s'en servent pour ne pas se regarder en face tels qu'ils sont et au passage la signification intérieure et les fondements de la religion musulmane expliqués par un grand maître soufi, dans la lignée d'Ibn Arabi dont ce livre explicite l'enseignement et le rend accessible à tous. Ecrit au Xème siècle ce texte retrouve aujourd'hui une étonnate actualité. Un livre inédit d'un grand auteur du soufisme qui mérite d'être relu aujourd'hui.
Depuis qu'il a fait irruption dans l'espace public occidental, l'islam n'a plus quitté les tribunes de journaux et les plateaux de télévision où il est questionné, scruté et jugé par une armée d'experts.
Mais l'a-t-on pour autant bien compris ? Cet ouvrage de vulgarisation intelligente propose un déroulé historique et thématique de la civilisation musulmane : l'avènement de l'islam - le Coran, le Prophète - les différentes branches de l'islam - sunnisme, chiisme, soufisme, wahhabisme... - la science et les arts, le symbolisme, etc. Aucun aspect du monde musulman n'est mis de côté, car l'auteur a considéré que le tabou ou la censure sont contreproductifs. Sont donc traités avec la même rigueur et le même souci de précision l'art ou la science et certains sujets dérangeants, comme la violence religieuse...
Plus que jamais l'islamisme polarise, inquiète et interroge. Dans le débat politique et intellectuel français, il occupe aujourd'hui une place littéralement envahissante. Après tant d'études et de polémiques, l'ouvrage ne cherche pas à définir une nouvelle fois «l'essence de l'islamisme» ou à peaufiner la typologie descriptive de ses différentes expressions (salafisme, wahhabisme, Frères musulmans, etc.). Il s'attache avec plus d'ambition à en proposer une histoire sociale et politique globale.
Pour offrir un tour du monde de ces mobilisations, de l'Algérie à l'Indonésie et du Nigéria à l'Iran, François Burgat et Matthieu Rey ont demandé à des spécialistes de ces diverses aires géographiques d'élargir la focale de l'analyse. Loin des clichés sur «la naissance de l'islamisme dans les années 1970», leurs travaux remontent au XIXe?siècle et montrent combien le processus est plus structurel. Cette plongée dans le monde islamiste s'articule autour de cinq grands moments historiques, des frémissements aux recompositions contemporaines en passant par le choc colonial et l'âge des révolutions. Dans un même mouvement, elle parvient à corréler les grandes mutations socio-économiques et politiques de la relation entre l'Occident et les mondes musulmans avec les réponses autochtones, pas seulement culturelles, à ces bouleversements.
La signification intérieure et les fondements de la prière musulmane expliqués par le plus grand des Maîtres du soufisme traduit par un des spécialistes mondiaux de son oeuvre. Une rrédition partielle de l'anthologie, Les Piliers de l'islam, complétée et prolongée par un autre chapitre inédit et majeur tirés de son chef-d'oeuvre, Les Révélations de La Mecque.
Peu de livres font actuellement l'objet de débats aussi brûlants et contradictoires que le Coran. Ce livre, bien que datant de quatorze siècles, reste encore largement méconnu et d'un abord difficile, ce qui alimente de nombreuses idées reçues : « Muhammad est l'auteur du Coran », « On ne peut pas traduire le Coran », « On peut faire dire n'importe quoi au Coran », « Le paradis coranique est très sensuel », « Le Coran est la source unique de toute loi en islam », « Le Coran infériorise la femme », « Le Coran est intolérant »... Pour chaque idée reçue, les auteurs présentent tour à tour ce que dit la tradition islamique d'une part, et la dimension historique et littéraire d'autre part. L'occasion de s'apercevoir que, bien souvent, ce que l'on attribue au Coran relève en réalité de la Tradition (Sunna) ou de la Loi (charia) qui, en de nombreux cas, ont durci le texte originel.
La renommée de Nasr Eddin s'étend du monde arabe aux pays balkaniques, en passant par l'Asie mineure et centrale.
Tous les peuples qui connaissent ses aventures se sont approprié le mythique ouléma. Ukrainien, mongol, albanais, ou algérien, ce personnage est d'origine turque, et aurait vécu entre 1209 et 1284 à Ashkéhir, où il a sa tombe, vide.
Voici rassemblées des centaines d'anecdotes, facéties, histoires drôles et/ou acides du Hodja.
Ce volume d'inédits, qui fait suite aux précédents recueils publiés notamment chez Phébus où ils sont devenus des classiques instantanés, réjouit toujours autant par son irrévérence et sa sagesse paradoxale et joyeuse.
Ce livre a la prétention de combiner une double analyse : celle de la théologie ainsi que celle d'une socio-anthropologie de la religion au 20° et 21ième siècles. Il s'agit d'une analyse sociologique et théologique croisée des deux grands monothéismes.
Ce travail ne fait évidemment pas la recension de toutes les théologies de l'islam et du christianisme dans les deux derniers siècles. Bon nombre de pensées originales ne seront pas mentionnées. Son but n'est pas la compilation des idées, mais la sélection de celles qui traitent des sujets marquant la relation entre les sociétés avec le sacré dans une perspective comparatiste entre la religion d'Allah et celle du Christ. Les auteurs dévoilent le rôle de la réflexion critique chez les penseurs des deux religions et la manière dont celle-ci révèle en creux les problèmes sociaux et anthropologiques des sociétés, notamment eu égard à la sécularisation, à la domination, aux crises politiques. L'ouvrage s'attachera à décrypter la crise de la construction de l'individu face à la croyance. Beaucoup de croyants musulmans apparaissent encore dépendants de la communauté croyante (l'Umma) dont ils « se dé-sinsèrent » péniblement, douloureusement, notamment à cause d'une modernité qui est moins promesse de bonheur dans l'avenir que constat du malheur dans le présent. Ce constat se double de l' analyse socio-anthropologique des sociétés musulmanes en transition et des sociétés chrétiennes qui sont, elles, sécularisées. Société chrétienne dans laquelle l'individu fait face à un effacement de la pratique de la Religion.
La théologie apparaît dans cet ouvrage dense comme un bon indicateur de l'état d'âme des sociétés, de leurs problèmes, de leurs solutions imaginaires, de leurs blocages, mais aussi de leur émancipation. Passionnant pour comprendre les crises actuelles.
« Je suis venu dire un seul mot et ce mot je le dirai. Mais, si la mort devait m'en empêcher, alors il sera dit demain. Car demain ne laissera aucun secret dans le livre de l'Eternité. ».
Dans ces textes, Khalil Gibran nous propose une invitation à la méditation et à la réflexion. Le fil conducteur de ces poèmes, nouvelles, pièces de théâtre, maximes et manuscrits est l'amour, aux couleurs nuancées par les larmes et les sourires.
Khalil Gibran livre ses réflexions sur l'art et la beauté, appelle à la renaissance du Moyen-Orient, parle de son amour pour Salma Karamé et pour l'humanité et chante l'essence du mysticisme.
C'est toute l'âme de ce visionnaire « porteur de souffle » qui se découvre.
Si depuis une vingtaine d'années, l'islam occupe une place grandissante dans les sociétés occidentales et plus particulièrement dans les débats publics et politiques, sa présence dans le vieux continent n'est pas récente. Il existe entre eux une histoire d'amour et de haines, de guerres et de paix. Dès son apparition dans l'Antiquité tardive, il est déjà vu comme une rupture radicale dans sa représentation de Dieu, de l'homme et du monde. L'islam serait-il le prolongement de l'univers qui l'a vu naître, tribal et agité, et n'est-il pas finalement un obstacle à notre vivre ensemble ? Est-il une religion au même titre que le judaïsme et le christianisme ? Quelles sont ses ressources, ses concepts fondamentaux ? Est-il compatible avec la démocratie et les valeurs humanistes ? Dans un dialogue éclairé, Radouane Attiya de rendre compte des définitions de l'islam, perçu à la fois comme un système de croyances, une civilisation et une idéologie.
L'islamisme peut-il se revendiquer du Coran ? Mais de quel Coran dit-il s'inspirer ? L'enquête inégalée que voici répond à cette question cruciale en s'attachant à la trajectoire et aux écrits de l'un des théoriciens majeurs de cette mouvance. L'Égyptien Sayyid Qutb naît en 1906 à Musha, intègre les frères musulmans en 1953 et meurt exécuté par pendaison, pour son activisme, au Caire en 1966. Le manifeste qu'il a rédigé en prison, À l'Ombre du Coran, est devenu depuis une référence majeure pour ses divers émules à travers le monde. C'est sa lecture révolutionnaire et radicale qui, pour eux, fait foi.
Olivier Carré décrypte ici, pour nous, cette destinée et cette oeuvre qui se sont donné pour mission de changer le monde et de le placer, au moyen de l'insurrection militante et de la lutte armée, sous la loi d'Allah. Il nous fait ainsi plonger dans le laboratoire idéologique du djihad. Ce livre décisif permet également de poser et de comprendre les différences fondamentales entre l'islam et l'islamisme ainsi que la nécessité d'une réinterprétation du Coran libre de toute réduction politique.
Une clé indispensable.